Le traité de Picquigny (1475).

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Le traité de Picquigny est un traité de paix signé le 29 août 1475 entre le roi de France Louis XI et le roi d’Angleterre Édouard IV à Picquigny en Picardie (situé aujourd’hui dans le département de la Somme). Il met fin définitivement à la guerre de Cent Ans qui s’était « endormie » en 1453 après la bataille de Castillon.


Après la bataille de Castillon (17 juillet 1453), la guerre de Cent Ans était rentrée dans une période de calme relatif. Le royaume d’Angleterre a été secoué par une guerre civile entre les maisons de Lancastre et d’York (appelée aussi la guerre des Deux-Roses) tandis qu’en France, le roi de France Louis XI est occupé à contenir les ambitions territoriales du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

Un traité de paix avait été signé entre la France et la Bourgogne en 1435, mais celui-ci avait été rompu par la volonté de Louis XI de limiter l’indépendance de ses plus puissants vassaux (notamment de Charles le Téméraire animé par le désir d’étendre son territoire – la Bourgogne – à la Picardie).

Le roi d’Angleterre Édouard IV voit dans le conflit franco-bourguignon une occasion de reconquérir les domaines continentaux perdus par ses prédécesseurs. Le 25 juillet 1474, il signe un traité d’alliance avec Charles le Téméraire, en lui promettant de débarquer à Calais avec une armée, ce qu’il fait le 6 juillet 1475.

Traité de Picquigny, carte maximum, 30/06/2017.

Pressé d’en découdre, Édouard IV voit cependant la situation se détériorer rapidement. L’armée anglaise commence à manquer de vivres, et le soutien des nobles français, garanti par le duc de Bourgogne, fait défaut. Pire encore, le duc de Bourgogne ne semble pas vouloir respecter les conventions de leur accord en réunissant leurs forces. Il s’est aventuré en Lorraine et est parti guerroyer sur le Rhin.

Habile politicien, Louis XI voit là une opportunité pour briser l’alliance anglo-bourguignonne. Il offre au roi d’Angleterre de racheter à prix d’or son rembarquement. Pour cela, il épuise le trésor du royaume et multiplie les emprunts. Furieux d’avoir été abandonné par son ancien allié et conscient de l’infériorité de son armée, Édouard IV accepte de traiter avec le roi de France.

Une rencontre est organisée entre les deux rois le 29 août 1475 à Picquigny, près d’Amiens, sur l’île de la Trève, entre les deux rives de la Somme.

Pour éviter tout incident ou un meurtre comme celui de Jean sans Peur lors d’une entrevue avec Charles VII à Montereau, un solide treillage en bois est construit afin de séparer les deux rois. Dans ses mémoires, Philippes de Commynes note ce qui suit : « Une fois l’endroit choisi, on décida d’y faire un pont fort solide […]. Au milieu de ce pont fut aménagé un treillis de bois comme on en fait pour les cages de lions ».

Traité de Picquigny, collector de 4 timbres.

Les deux souverains prirent les engagements suivants :

  • Louis XI versa à Édouard IV une somme de 75 000 écus d’or et s’engagea à lui verser une pension annuelle de 50 000 écus d’or (soit la promesse totale de cinq cent mille écus)
  • Édouard IV accepta de retourner en Angleterre avec son armée et renonça à son alliance avec le duc de Bourgogne. Il reconnut également Louis XI comme seul roi légitime de France.
  • Il fut convenu que le dauphin Charles devait épouser la fille aînée d’Édouard, Élisabeth (elle épousa finalement Henri VII d’Angleterre).
    Marguerite d’Anjou, emprisonnée à la Tour de Londres, fut libérée contre une rançon de 50 000 écus.

Ce traité contenta les deux parties : Édouard IV d’Angleterre prétendit recevoir ainsi un tribut de la France, tandis que Louis XI de France affirma fournir une pension à son sujet le roi d’Angleterre. Elle permit surtout au roi de France d’affirmer son autorité sur ses vassaux, et en premier lieu sur le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

À la suite de cet acte, le duc de Bourgogne, se voyant abandonné par le roi d’Angleterre, conclut avec Louis XI la trêve de Soleuvre, la septième trêve entre la Bourgogne et le royaume de France depuis quatorze ans2.

Grâce aux talents de négociateur de Louis XI, la présence anglaise se terminait sans victime. Les deux armées festoyèrent ensemble pendant toute une journée dans la campagne de Picquigny. « D’eau n’était nouvelles », plaisanta ainsi le chroniqueur Philippe de Commynes. Le roi embaucha les filles de joie de Paris, chargées de satisfaire les soldats anglais.

Les Anglais rembarquèrent définitivement. Ils ne possédaient plus en France que Calais qu’ils conservèrent jusqu’en 1558.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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