Le gypaète barbu.

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Le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) est la seule espèce du genre Gypaetus. Cette espèce est présente en Asie centrale, en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe, dont elle est l’une des quatre espèces de vautours — elle s’y cantonne principalement aux Pyrénées, aux Alpes, au massif Corse et à la Crète. Il appartient à l’ordre des Accipitriformes et à la famille des Accipitridés.


Le nom latin Gypaetus est formé des noms grecs gups (vautour), et aétos (aigle). Cette racine se retrouve notamment dans l’italien gipeto. L’origine de barbu (du latin barbatus) est, en revanche, évidente et fait référence à une caractéristique physique de l’oiseau : la touffe de plumes qui fait saillie sous son bec et donne l’impression que le menton du gypaète est orné d’une barbe noire.

Il fut anciennement appelé Phène des Alpes. Il se nomme Bartgeier (Vautour barbu) en allemand, Gipeto en italien, Quebrantahuesos (littéralement « casseur d’os ») en espagnol, dans les langues des principaux pays européens où l’espèce est présente (Alpes, Pyrénées) ; au Royaume-Uni, où l’espèce est absente, le gypaète barbu est nommé Bearded vulture (c’est-à-dire vautour barbu), mais Lämmergeier est aussi attesté, ainsi qu’en allemand et en néerlandais (cette dernière dénomination siginfie littéralement « vautour des agneaux » et fait référence à la prétendue capacité qu’aurait le gypaète de faire des jeunes agneaux ses proies ; ce qui n’a jamais été confirmé par l’observation). Le grec, enfin, a formé le nom de l’oiseau à partir d’une composante marginale de son régime alimentaire, la consommation de tortues : Kélonifagi se traduisant en effet par « qui mange des tortues ». La légende veut que la consommation de ce reptile aurait provoqué la mort du poète grec Eschyle (voir ci-dessous).

Gypaète barbu, carte maximum, Lesotho, 1986.

Le Gypaète est surnommé :

le « casseur d’os », car il a l’habitude de laisser tomber les os trop gros pour être ingurgités d’une hauteur de 50 à 100 mètres sur les flancs de falaise ou sur les pierriers (champ de pierres), il en mange alors les débris et les ligaments. C’est d’ailleurs la traduction de son nom en espagnol : quebrantahuesos ; ou moins couramment, le « nettoyeur des alpages », car il joue un rôle sanitaire essentiel en se nourrissant de cadavres d’animaux sauvages (chamois, bouquetins) et domestiques (moutons, chèvres).

Ce grand vautour — longueur 1,10 m à 1,50 m ; envergure jusqu’à près de 3 m, poids 5 à 7 kg — présente des caractéristiques qui lui sont propres : absence de zones dénudées sur la tête, le cou et la poitrine, tarses entièrement recouverts de plumes, ailes étroites et anguleuses et queue cunéiforme.

Le dessous blanchâtre teinté de roux orangé contraste avec le noir de jais du dos, des ailes et de la queue. L’immature est uniformément brun-gris foncé. Cet oiseau est en principe solitaire. Sa silhouette en vol rappelle celle des faucons. Assez bruyant pendant la période de reproduction, il émet des sifflements pénétrants.

Nécrophage, il intervient en dernier sur une carcasse, se nourrissant principalement de moelle et d’os qu’il avale tels quels pour les plus petits. Il fait se briser les plus gros en les emportant en hauteur et en les laissant tomber sur les rochers, afin de pouvoir en avaler les fragments, suffisamment petits. Il présente ainsi un exemple d’utilisation de proto-outil par un animal.

Il consomme également les tendons et les ligaments d’ongulés sauvages ou domestiques, qu’il ingère grâce à un gosier élastique. Doté de puissants sucs digestifs, il est capable d’utiliser les protéines, graisses et sels minéraux contenus dans cette nourriture dont il est un consommateur sans concurrence réelle.

Étant le seul à pouvoir se nourrir de ce qui reste après le passage des autres charognards, notamment les vautours fauves ou les grands corbeaux, il peut patienter très longtemps avant de s’approcher des carcasses. Il contribue ainsi à leur élimination ultime.

Jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans, le Gypaète effectue une sorte de long voyage initiatique au cours duquel il va affronter de nombreux dangers dus à des phénomènes naturels, mais dont une autre partie est de la responsabilité des hommes (câbles électriques, remontées mécaniques, tirs de fusils et empoisonnements).

Au terme de son voyage (6 à 7 ans, âge de sa maturité sexuelle), il va commencer à se sédentariser, à former un couple et à construire une aire inaccessible pouvant mesurer plus de deux mètres de diamètre. Les parades nuptiales, incluant de spectaculaires piqués à deux, débutent entre octobre et février. La femelle pond 1 à 2 œufs entre décembre et mars, après une incubation de 53 à 58 jours. Dans le cas où les deux œufs éclosent, un seul gypaéton survit ; en effet, le plus fort des deux repousse l’autre au fond du nid et s’empare de toute la nourriture, laissant mourir son congénère. L’envol du jeune s’effectue entre juillet et août.

Dans son milieu naturel, sa longévité est estimée à 30 ans. En captivité, au zoo la Garenne en Suisse, un gypaète a vécu jusqu’à l’âge de 47 ans.

Voir aussi cette vidéo :

[su_youtube url=”https://www.youtube.com/watch?v=KfBLKDg9ieM” height=”600″ title=”Gypaète barbu.”]

Sources : Wikipédia, YouTube.

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