Le cerf élaphe.

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Le cerf élaphe (Cervus elaphus) est un grand cervidé des forêts tempérées d’Europe, d’Afrique du Nord, d’Amérique du Nord et d’Asie. Son nom est un pléonasme car « élaphe » signifie déjà « cerf » en grec.

Ce cerf est l’un des représentants les plus connus de cette famille de mammifères. L’espèce comprend plusieurs sous-espèces, dont le cerf de Bactriane, le cerf du Turkestan, le cerf rouge du Turkestan ou encore le cerf élaphe du Turkestan1.

La femelle est la biche, le petit est le faon. Ensuite, de 6 mois à 1 an, on l’appelle « hère » s’il s’agit d’un mâle, la femelle conserve le nom de faon jusqu’à un an. De 1 an à 2 ans, le jeune mâle est appelé « daguet » avec deux grands bois secs et la femelle « bichette ».

Les cerfs sont de grands herbivores ruminants présents dans l’hémisphère nord. Originellement adaptés aux milieux ouverts enherbés ou à des zones de type savanes tempérées (broutage de feuilles et bourgeons à différentes hauteurs), ils ont formé des populations et sous-populations qui ont évolué, sous la contrainte des dernières glaciations, et plus rapidement ensuite sous la contrainte de la chasse par l’homme et de l’anthropisation des paysages. À la différence du cerf megaloceros, ils ont, sur une part

Cerf, carte maximum, Roumanie, 2010.

significative de leur aire potentielle de répartition survécu aux chasseurs du paléolithique et du néolithique en se réfugiant dans les zones de forêt dense. Les grands cervidés doivent cependant affronter localement des phénomènes d’insularisation écologique notamment dû à la fragmentation des forêts où ils se sont réfugiés, ou au fait que certaines populations sont issues d’un petit nombre d’individus réintroduits (risques liés à la consanguinité). Des sous-populations ont pu évoluer de manière assez

divergente, notamment dans le contexte d’insularisation écologique des îles méditerranéennes au Pléistocène, avec des variations de taille, mais aussi fonctionnelles (par exemple de l’appareil masticateur ou des os du pied, qui sont probablement des adaptations aux modifications des niches écologiques occupées). Le « mégacérin de la Sardaigne » et le « cerf de Sicile » devaient être des herbivores agiles et rapides. Le « megacérin de Sicile », semble quant à lui avoir été plus adapté à des milieux plus fermés et boisés4. En Crète, les petits mégacérins, même peu agiles, devaient être adaptés à des terrains difficiles et accidentés, sans qu’on sache exactement quelle pouvait être leur alimentation.

Le cerf élaphe comme toute la grande et petite faune des zones tempérées a « récemment » (aux échelles géologiques du terme) dû s’adapter à trois glaciations. De premiers échantillons d’ADN bien conservé ont été trouvés sur des os de trois cerfs (Cervus elaphus) datés de la fin du Pléistocène, trouvés dans la grotte Emine-Bair-Khosar (EBK) à la lisière nord du plateau inférieur du Massif montagneux de Chatyrdag en Crimée. En les comparant à l’arbre phylogéographique connu basé sur l’analyse de séquences d’ADN mitochondrial de cerfs vivant aujourd’hui dans l’hémisphère Nord, les chercheurs ont pu confirmer que la péninsule de Crimée semble avoir servi de refuge à une grande part des cerfs élaphes du nord-Est de l’Europe, et qu’elle a ensuite (Pléistocène supérieur) joué un rôle majeur dans la recolonisation et la dispersion des espèces tempérées pour tout le continent eurasien.

Cerf, carte maximum, Tchécoslovaquie, 9/10/1960.

Pour éclairer la phylogénie, la phylogéographie du cerf élaphe, une étude publiée en 2004 a comparé la séquence d’ADN mitochondrial du cytochrome b d’échantillons prélevés parmi cinquante et une populations de cerfs réparties dans le monde, mais essentiellement en Asie et Europe6.
Plusieurs méthodes ont été combinées (dont le maximum de parcimonie, le maximum de vraisemblance, et l’analyse cladistique imbriquée), qui ont conduit les chercheurs à conclure que les populations de cerf élaphe actuellement présentes seraient originaires de la région située entre le Kirghizistan et l’Inde du Nord, avec deux groupes génétiquement bien distincts, l’un vivant à l’ouest (composé de 4 sous-groupes) et un autre vivant à l’Est (composée de trois sous-groupes).
Ces données ADNmt ne confirment pas la classification traditionnelle considérant que tous les cerfs élaphes constituent une seule espèce, ni sa division en nombreuses sous-espèces.

Cerf, entier postal Russie.

Les cerfs élaphe contemporains sont élancés, ils atteignent une longueur totale de 1,6 à 2,6 mètres, pour 1,10 à 1,50 mètre de hauteur au garrot et un poids de 67 à 300 kilogrammes, variant selon la sous-espèce. Le poids des animaux est variable selon l’âge, le sexe et la région. Le poids des cerfs augmente de l’Ouest vers l’Est de l’Europe : de 100 kg en Écosse à 250 kg en Europe de l’Est. Le poids des animaux se stabilise vers l’âge de 3–4 ans chez la femelle (biche) et 7 ans chez le mâle.

En France, les cerfs mâles pèsent entre 120 et 250 kg (150 kg en moyenne) pour une taille de 130 à 150 cm (1,40 mètre en moyenne) au garrot et environ 1,70 à 1,80 m à la hauteur de la tête, les biches, pèsent entre 67 et 100 kg (80 kg en moyenne) pour une taille qui varie selon les individus de 1,10 à 1,30 mètre (1,20 mètre en moyenne) au garrot et 1,50 m environ à la hauteur de la tête.

Ce poids varie selon la qualité du milieu de vie (abondance de la nourriture) mais aussi selon la saison. Un hiver rude peut entraîner une perte de poids de 10 à 15 % chez les deux sexes, le mâle peut perdre jusqu’à 20 % de son poids pendant le brame et la femelle jusqu’à 15 % de son poids pendant la période d’allaitement. Les activités physiques également, notamment la course et les bonds, montrent qu’en l’absence de prédateurs, les cerfs se déplacent moins et peuvent prendre plus de poids.

La queue mesure de 10 à 27 centimètres de long. Les sous-espèces nord-américaines et du nord est de l’Asie sont généralement plus grandes que les européennes. Les mâles sont également toujours plus massifs que les femelles. Le cerf élaphe est élancé, mais fortement constitué, avec un poitrail massif, et un cou assez élancé. Les yeux sont de taille moyenne, les oreilles effilées aussi longues que la moitié de la tête et des pattes très fines adaptées à la course rapide et aux bonds. Les pattes sont constituées de quatre doigts (les doigts, le « pouce » étant atrophié), les doigts 2 et 5, plus petits que les deux autres et ramenés vers les côtés de la patte, ne marquent normalement pas le sol lors des déplacements, excepté lors de déplacements dans la neige ou la boue.

On trouvait en Gaule au moins jusqu’à l’époque gallo-romaine de cerfs de très grande taille, comme en témoigne par exemple le squelette entier d’un cerf retrouvé par les archéologues MM. Métayer et Gardin en 1856 dans un puits funéraire gallo-romain. Les mensurations du crâne de ce cerf sont de 56 cm de long et 25 cm de large (entre les deux arcades sourcilières) celles des omoplates : 37 cm de long et 23 cm de large. De nombreux squelettes de loups et d’autres animaux contemporains de ce cerf ont été trouvés dans ce même puits, avec quelques têtes de chiots.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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