Le Chemin de croix.

Dans la tradition chrétienne, le Chemin de croix (Via crucis) est un acte dévotionnel privé et communautaire. Tout en commémorant la Passion du Christ en évoquant quatorze moments particuliers de celle-ci (certains issus de la tradition et non rapportés dans les écrits bibliques), le fidèle souhaite recevoir la grâce de communier intensément aux souffrances du Christ, Sauveur des hommes.

Ces cérémonies sont fréquentes pendant le Carême, et surtout le Vendredi saint.

La cérémonie comporte parfois une procession, interrompue par des  prédications, des méditations et des prières, effectuée en s’arrêtant devant quatorze tableaux, crucifix ou autres symboles disposés soit autour de l’église ou d’un lieu attenant (généralement une voie reproduisant la montée au calvaire), soit dans l’église.

Le chemin de Croix qui est célébré avant l’office de la Passion se distingue des processions du Christ-Mort qui se célèbrent après cet office à la nuit tombée.

Par extension, le Chemin de croix désigne l’ensemble des symboles matériels (tableaux, statues, plaques, crucifix, etc.) marquant les différentes « stations » de la cérémonie.


Le Chemin de croix a son origine dans la liturgie du Vendredi saint des chrétiens de Jérusalem. Les franciscains sont présents en Terre sainte depuis 1220 et fondent en 1342 la Custodie de Terre sainte. Entre ces deux dates, suivant eux-mêmes le rite traditionnel en usage dans l’Église orthodoxe locale, ils le transposent progressivement dans des petits sanctuaires extérieurs en Italie. Le Chemin de croix comporte à l’origine sept stations mais leur nombre varie considérablement, jusqu’à trente-sept1. La liberté d’interprétation iconographique est en effet telle que si certains des épisodes sont relatés dans les évangiles (condamnation de Jésus, réquisition de Simon de Cyréne pour porter la croix…) d’autres sont nés de traditions tardives ou de la compassion imaginaire des promoteurs de cette dévotion (Véronique essuyant le visage du Christ, les trois chutes). La première utilisation du terme de stations apparaît dans le récit d’un pèlerin anglais, William Wey (en) qui s’est rendu en terre sainte en 1458 et 1462.

Un bref du pape Innocent XI (5 septembre 1686) permet aux Franciscains d’installer des stations dans leurs églises. Par le bref Exponi nobis du 16 janvier 1731, le pape Clément XII permet plus largement l’érection de chemins de croix dans n’importe quel lieu pieux (église paroissiale, oratoire, monastère et autres lieux de dévotion) à la seule condition que ceux-ci soient faits par un franciscain. Ce décret est confirmé par le bref Cum tantae du 30 août 1741 de Benoît XIV. Le 10 mai 1742, ce pape réglemente le droit d’érection des chemins de croix et leur présentation matérielle (les 14 stations doivent être matérialisées par des croix en bois, bénites selon la formule du Rituel, et peuvent être accompagnées de scènes peintes ou

sculptées). Le franciscain Léonard de Port-Maurice en est un ardent propagateur en Italie et y fixe le nombre de stations à quatorze, du procès de Jésus à sa mise au tombeau. En 1862, un décret du Saint Siège permet aux prêtres d’ériger eux-mêmes un Chemin de croix dans leurs églises. Peu de fidèles pouvant se rendre à Jérusalem, les chemins de croix font alors office

de mini-pèlerinage, si bien que des brefs apostoliques accordent des indulgences aussi bien aux fidèles qui visitent en personne les lieux saints qu’à ceux qui font leur Chemin de croix.

En France, le Chemin de croix à quatorze stations fait son apparition au début du XIXe siècle, en pleine période de recharge sacrale. Les prêtres immigrés en Italie lors de la révolution française promeuvent cette dévotion lors de leur retour en France, laquelle connaît un succès grandissant jusque dans la seconde moitié du XXe siècle.

Source : Wikipédia.

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