Le cassis.

Le cassis est une baie qui est le fruit de l’arbrisseau Cassissier (Ribes nigrum). Cet arbrisseau de la famille des Grossulariacées, originaire de l’Europe septentrionale et du nord de l’Asie, pousse spontanément dans les régions montagneuses et froides de la zone paléoarctique et est parfois aussi nommé cassis.

Le fruit est traditionnellement utilisé pour ses propriétés médicinales, ainsi que comme aliment, et comme aromate de plats et boissons, notamment dans la fameuse crème de cassis. Il est riche en vitamine C et en polyphénol.

Les principaux pays producteurs sont l’Écosse, la Pologne, la Lituanie, la Norvège, la France et la Nouvelle-Zélande.


Les cassis sont des baies le plus souvent noires formant des grappes, pulpeuses, à la peau lisse, fortement aromatiques, surmontées des restes des calices des fleurs dont ils sont issus. Le cassis est utilisé principalement par les industries de transformation (liqueur, sirop, gelée, parfum). Son jus aigrelet est épais, tirant sur le violet. Il est riche en tanins, en arômes, en vitamine C2 et en vitamine C (de 100 à 300 mg/100 g).

Le cassis était inconnu des anciens Grecs et Romains.

Le premier témoignage sur l’action thérapeutique des feuilles de cassis est celui d’Hildegarde de Bingen, haute figure spirituelle du XIIe siècle, qui les recommande en onguent pour guérir la goutte. Les feuilles fraîches sont également utilisées frottées contre les piqûres d’insectes.

Timbre d’Algérie avec publicité “Byrrh cassis”.

À partir du XVIe siècle, il est cultivé dans l’ouest de la France et dans le val de Loire sous le nom de « cassetier des Poitevins » ou « poivrier ».

En 1571, Gaspard Bauhin, botaniste du XVIe siècle, rapporte que le cassissier est cultivé comme fruit de table.

Le cassis fut très vite auréolé d’une solide réputation médicinale (vertus notamment stomachiques et diurétiques), les Français le considérèrent au xviiie siècle comme une véritable panacée (contre les migraines, les fièvres et les rhumatismes) et beaucoup en plantèrent un pied dans leur jardin.

En 1712, l’abbé Pierre Bailly de Montaran, né le 24 septembre 1684 à Orléans docteur de Sorbonne (1724), chancelier de l’université d’Orléans, mort en 1775, habitant Bordeaux, écrivit un ouvrage intitulé «Les propriétés admirables du cassis» et un in-12 sur « Les vertus et propriétés du cassis, avec des remèdes pour guérir la goutte ».

En 1841, après un voyage à Paris, où il s’étonne de la renommée du ratafia de Neuilly, Auguste-Denis Lagoutte produit à Dijon la première liqueur de crème de cassis, connue aujourd’hui dans plusieurs pays.

Dans les années 1980, les exploitations agricoles françaises en difficulté cherchèrent à se diversifier. Les Hautes Côtes de Bourgogne ayant réussi à mécaniser la récolte et l’entretien du cassis, d’autres régions se mirent à le planter. Un peu plus tard, en Bourgogne, ce furent en majorité des agriculteurs de la plaine de la Saône qui choisirent cette production. Les rendements de ces nouvelles plantations étant nettement supérieurs à ceux des terrains peu profonds et caillouteux des Hautes Côtes, les agriculteurs pionniers de l’évolution de cette culture traditionnelle eurent de plus en plus de mal à rentabiliser leur production. D’autre part la surface de la culture du cassis diminua au fil des années au profit de celle de la vigne qui reprenait ses droits, propulsée par l’obtention des AOC « bourgogne hautes-côtes-de-nuits » et « bourgogne-hautes-côtes-de-beaune ». L’évolution générale des structures agricoles fit que les petits champs de cassis en culture traditionnelle disparurent en même temps que les « petits paysans ». Aujourd’hui, si le noir de Bourgogne n’a pas tout à fait quitté son berceau, il est allé plus loin voir d’autres terroirs.

Suède carnet, Cassis et framboise.

En Bourgogne, son introduction historique est difficile à appréhender, mais il est souvent admis qu’il prit le même chemin que la vigne, à savoir que, malgré ses vertus médicinales reconnues, ses fruits finirent leur destin dans une bouteille pour être consommés sous forme d’une boisson plus excitante que celle des tisanes ou des potions fortifiantes. En ce qui concerne la production, il existait plusieurs variétés de plants de cassis. Celle que les Bourguignons choisirent de cultiver dans les secteurs où la vigne était présente fut baptisée « noir de Bourgogne ». Ce qui laisse à penser que l’alliance de certains terroirs avec cet arbuste réputé pour être venu d’Europe de l’Est donnait un excellent résultat, principalement du point de vue de la puissance aromatique. Ce critère était culturellement important pour des paysans-vignerons. D’après les statistiques du ministère de l’Agriculture de 1927, la Côte d’or était leader de la production avec 40 % des tonnages. Les producteurs de cassis Côte d’Oriens, attachés à leur variété noir de bourgogne dont ils étaient convaincus de la qualité aromatique supérieure, furent un élément moteur pour la création d’une unité de recherche sur le cassis à l’INRA de Dijon (celle d’Angers était jusqu’alors la référence). Les scientifiques validèrent la suprématie aromatique du noir de Bourgogne. Un programme fut mis en place avec de nombreux essais vulgarisés sur le terrain pour étudier les différents clones de noir de bourgogne et les croisements avec d’autres variétés tentant d’améliorer les faiblesses de cet « enfant du pays ». Les professeurs-chercheurs, Lantin, Lathrace et Mussillon, finirent par opter pour la régénérescence du meilleur clone des noirs de Bourgogne par la technique de culture sur méristème. Ils le désignèrent sous le nom de 53-1-G. Dans le même temps, les structures déjà en place des agriculteurs (Coopérative agricole fruitière de la Côte d’Or) et des liquoristes (Syndicat) renforcèrent leur partenariat pour créer une véritable dynamique inter-professionnelle de la filière cassis dans ce « coin » de Bourgogne.

Le cassis était autrefois appelé le “commun” en patois bourguignon, ce qui a donné le nom de communard à un apéritif bourguignon.

En 2001, à Nuits-Saint-Georges, au sud de Dijon, s’est ouvert le Cassissium, premier musée mondial consacré à l’étude du cassis ; le musée jouxte la liquoristerie,Védrenne.

Le premier pays producteur mondial serait la Russie mais il n’y a aucune estimation fiable de sa production. L’autre est la Pologne avec 150 000 tonnes. Puis viennent la Grande-Bretagne (15 000 tonnes) et la France (10 000 tonnes).

En 2005, la production française a atteint 10 000 tonnes récoltées entre le 25 juin et le 25 juillet.

Le Val de Loire produit aujourd’hui le plus de cassis (5 000 tonnes), devant la Bourgogne (2 000 tonnes), l’Oise (1 600 tonnes) et la vallée du Rhône (1 400 tonnes)

Deux variétés sont principalement cultivées en France :

le noir de Bourgogne (25 % de la prod. française – 2 000 à 2 500 tonnes)
et le black down (75 % de la prod. française, 7 500 à 8 000 tonnes)

Le cassis est consommé frais associé dans une salade de petits fruits et permet la réalisation de gelées, confitures, sorbets, tartes (en association) ou de charlotte. On peut aussi le consommer de manière liquide, avec la crème de cassis que l’on utilise pour faire les kirs, du nectar (très apprécié en Bulgarie), des sirops, des liqueurs, de la purée ou du coulis.

Le cassis se conserve bien par la dessiccation et congélation, et peut constituer une réserve de fruits pour l’hiver.

Le cassis aurait des proprietés anti-inflammatoires en stimulant les cortico-surrénales et en inhibant le processus des inflammations, notamment sur les cellules mises en action par le système immunitaire lors des réactions inflammatoires. Il permet donc de lutter efficacement contre les douleurs de l’arthrose, mais surtout en traitement préventif pour limiter l’usure du cartilage.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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