Le carabe.

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La famille des Carabidés, ou Carabidae, rassemble des coléoptères terrestres de grande taille (15 à 40 mm), majoritairement prédateurs. Ces insectes sont répartis dans plus de 1 800 genres qui comprennent près de 40 000 espèces, dont la classification est encore discutée, certaines bases de données taxinomiques reconnaissant l’existence de sous-familles, d’autres non.

Parfois dotés d’un exosquelette qui offre un éclat métallique, ils sont présents dans tous les habitats, à l’exception des déserts. Ils sont particulièrement abondants dans les milieux agricoles, et ce partout à travers le monde.


Les carabes pondent habituellement leurs œufs au sol, dans des endroits humides (parfois sous de petits morceaux d’écorce) et la profondeur est variable selon les espèces. La femelle choisit soigneusement le site de ponte. Chez certaines espèces, la femelle crée même une petite cavité pour déposer ses œufs. Chez la tribu des Pterostichini, certaines espèces préparent un petit cocon pour leur masse d’œufs. L’incubation dure en moyenne une dizaine de jours.

Carabe, carte maximum, Paris, 19/05/2017.

La fécondité peut varier allant de cinq à dix œufs chez les espèces avec des comportements de gardiennage (voir section soins parentaux) et à plusieurs centaines pour des espèces qui n’apportent pas de soins parentaux à leur progéniture.

L’éclosion donne des larves au premier stade. Les larves campodéiformes de carabes sont habituellement très mobiles et elles sont majoritairement prédatrices. Il y a également des espèces qui sont végétariennes ou parasites d’insectes ou de millipèdes immatures. Généralement, la larve mue deux fois. La larve de troisième stade, plus grande que les autres, cesse de s’alimenter au bout de quelques jours et prépare la chambre pupale appelée loge nymphale (larve en pré-nymphose. Les trois stades larvaires durent chacun une dizaine de jours en moyenne mais celles des carabes d’été tombent en diapause durant la deuxième et troisième mues.

La nymphose dure de 15 à 20 jours, les durées étant sous la dépendance des facteurs écologiques. La nymphe est faiblement sclérifiée et de couleur jaunâtre à blanchâtre. Elle pose généralement sur le dos et est soutenue par des soies dorsales. Lors de l’émergence, le carabe ténéral est blanchâtre et après quelques minutes, commence à prendre des couleurs plus sombres.

L’entomologiste Sven Gisle Larsson a déterminé deux grands types de cycles de développement : les carabes de printemps (accouplement au printemps et naissance de l’adulte à la fin de l’été) et les carabes d’été (accouplement en été, ponte en automne, diapause larvaire et naissance de l’adulte au printemps).

Les adultes « sont reconnaissables à leur grande taille (15-40 mm), à leur corps assez allongé porté par de longues pattes fines et agiles. Le tarse est toujours pentamètre (5 articles). Les antennes sont longues et moniliformes (en forme de chapelet), composées de 11 articles. Les mandibules sont en général longues et acérées. La tête est robuste, portée par un cou plus ou moins long. Le prothorax est caractérisé par un élargissement en dessus que l’on appelle pronotum. Le mésothorax correspond à l’écusson (scutellum). Les élytres sont durs, non rebordés à la base, striés : la structure primitive de l’élytre était de 8 stries et 9 interstries , actuellement, le type s’est compliqué pour certaines espèces ».

Le dimorphisme sexuel est peu marqué : il s’observe au niveau des femelles qui ont une taille relativement plus grande et au niveau des mâles qui ont les tarses antérieurs renflés en pulvilli (caractère sexuel secondaire qui leur permet de se maintenir solidement à la femelle durant l’accouplement).

Ils ont en général des teintes sombres données par des pigments bruns tégumentaires. Certaines espèces ont un éclat métallique qui résulte du phénomène optique d’interférences au niveau des couches superficielles fines de chitine de l’élytre.

La longévité des adultes peut être très variable. Dans des conditions idéales, comme en laboratoire, certaines espèces ont été conservés pendant près de quatre ans. De nombreuses espèces dans les tribus Agonini, Harpalini, Pterostichini et Carabini ont une espérance de vie supérieure à un an, la longévité étant en moyenne de deux à trois ans. Ils peuvent également se reproduire plusieurs fois.

Les espèces cavernicoles ont habituellement une longue espérance de vie. Par exemple, l’espèce Bemostenus schreibersi peut vivre jusqu’à six ans et demi.

Généralement, on retrouve les membres de cette famille sous l’écorce des arbres, les débris de bois, parmi les rochers ou sur le sable près des étangs et des rivières.

Certaines espèces se déplacent rapidement, comme le groupe des cicindèles qui peuvent courir à près de 8 kilomètres par heure. Par rapport à la longueur de leur corps, ils sont parmi les animaux les plus rapides sur terre. La plupart des espèces ont la capacité de voler cependant certaines ont les élytres fusionnés et en sont incapables.

La majorité des espèces sont aptères ou n’ont plus que des ailes vestigiales. Elles sont généralement nocturnes. Au Royaume-Uni, 60 % des espèces sont nocturnes et 20 % sont diurnes. Les 20 % restants incluent des espèces crépusculaires ou qui sont nocturnes et diurnes. Les espèces vivant la nuit sont généralement de plus grandes tailles et ont des couleurs sombres et ternes. Au contraire, les espèces diurnes ont des couleurs plus iridescentes.

En France, la biomasse des carabes aurait chuté de 85 % depuis les années 1990.

Les carabes ont des régimes alimentaires variés : carnivores (insectivores, nécrophages), phytophages (granivores, frugivores, nectarivores…), omnivores (les plus abondants en nombre d’espèces). 80 % des adultes de carabes sont carnivores, se révélant être des carnassiers actifs la nuit. Ils utilisent leurs mandibules bien développés pour tuer et broyer leur proie en morceaux (œufs, vers, escargots, limaces, collemboles, insectes de surface, notamment les termites et les fourmis). Les espèces plus spécialistes, comme celles qui s’attaquent aux escargots, semblent immobiliser leur proie en la mordant. Cette technique empêcherait la production de mucus, la réaction de défense de ces animaux. Les larves présentes dans le sol sont encore plus carnivores (90 %), pouvant même se nourrir de larves et de jeunes adultes d’insectes ou être cannibales.

Beaucoup de grandes espèces éjectent un liquide riche en enzyme digestive. Par la suite, ils consomment la partie partiellement digérée, parfois avec des fragments de proies non digérés. Les larves font de la digestion préorale, ils consomment uniquement leur nourriture à l’extérieur de leurs pièces buccales.

La plupart des carabes sont très voraces, consommant près de leur propre masse corporelle de nourriture quotidiennement. La nourriture sert à construire des réserves de graisse, surtout avant la période de reproduction et d’hibernation. La qualité de la ressource alimentaire est un facteur important dans le développement larvaire, dans la détermination de la taille de l’adulte et dans la fécondité potentielle. Une femelle bien nourrie est plus fertile.

Les carabes granivores sont les principaux consommateurs de graines adventices dans les régions tempérées. Ils peuvent ainsi être utilisés comme organismes auxiliaires pour lutter contre les plantes adventices. Une population de carabes strictement granivores peut consommer entre 1 150 et 4 000 graines/m2 (chaque individu en consommant de une à plusieurs dizaines par jour) et être à l’origine d’un taux de perte de graines lié à la prédation, de près de 50 %.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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