Le Dugong.

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Le dugong (Dugong dugon), du malais duyung, est une espèce de mammifères marins herbivores au corps fuselé, vivant sur les littoraux de l’océan Indien, de l’océan Pacifique ouest et de la mer Rouge (Marsa Alam, Qseir). Il fait partie, avec les trois espèces de lamantins, de l’ordre des siréniens.

Depuis la disparition de la rhytine de Steller, le dugong et le lamantin sont les deux seules espèces restantes de l’ordre des siréniens.

En 2019, il restait moins de 40 000 individus dans le monde.


Ce mammifère marin herbivore, appelé aussi vache marine ou halicore, a une silhouette potelée, mesure 3 à 4 m de long et peut atteindre 500 kg. Il est équipé de deux pattes avant modifiées en courtes nageoires arrondies, et dépourvu de pattes arrière (même vestigiales). La nageoire caudale du dugong, contrairement à celle du lamantin en forme de palette arrondie, est de forme triangulaire et présente un sillon médian. Elle ressemble en cela à la queue des cétacés.

Son museau se termine par une sorte de petite trompe élargie, et il possède une paire de petites défenses, peu visibles, et au total 18 grosses dents. Il vit jusqu’à 70 ans.

La maturité sexuelle pour un dugong a lieu aux alentours de 10 ans. La femelle a un petit tous les 4 à 5 ans. Après une gestation de 12 à 14 mois, la femelle met bas un seul petit qui mesure 1,20 m, pèse 20 à 35 kg et ne sera sevré (fin de la lactation) que 18 mois plus tard. Ensuite le petit reste encore quelques années avec sa mère.

Ces animaux, herbivores, broutent la végétation se trouvant sur les fonds peu profonds et généralement très près des côtes où ils vivent, dans les baies, les lagons et les mangroves. Ils plongent en apnée pendant moins de 8 minutes pour brouter les herbes marines zostères et leurs racines sur les fonds, entre 10 et 15 m de profondeur au maximum. Un adulte a besoin de 30 à 40 kg de nourriture chaque jour, phanérogames des prairies sous-marines et autres plantes. Il broute en particulier dans les eaux du parc national de Hat Chao Mai en Thaïlande les herbes marines suivantes : herbe à tortue Syringodium isoetifolium, Cymodocea rotundata et Cymodocea serrulata, Enhalus acoroides, Halodule pinifolia, Halophila ovalis et Thalassia hemprichii.

Il participe au brassage des fonds marins ce qui contribue directement à l’épanouissement de la végétation et au développement de la faune locale ; il est accompagné d’une grande variété de poissons tels que labres,  carangues, rémoras et rougets.

Le dugong accomplit de longues migrations saisonnières pour suivre les courants froids et la pousse des plantes marines.

Plus encore que le lamantin, qui appartient au même ordre des siréniens, cette espèce est menacée. Elle est fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande. Ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l’urbanisation des côtes.

Le taux de reproduction est bas — un petit tous les quatre ou cinq ans — et la maturité sexuelle tardive : vers 10 ans.

Les populations mondiales sont en chute rapide.

En Thaïlande, on pense qu’il y a environ 250 dugongs.

À Mayotte, il reste moins de 10 individus. La pêche volontaire au filet d’une femelle en juin 2015 met encore plus en danger la population dans ce lagon.

En Nouvelle-Calédonie, on estime qu’il en reste environ 1 000 (estimation 2008).

Le Dugong peut confondre des déchets plastiques (sacs ou fragments de plastiques en suspension ou posés sur le fond) avec des algues et les ingérer. Ainsi une jeune femelle âgée de 8 mois trouvée morte en août 2019 (après avoir été secourue sur une plage du sud de la Thaïlande (probablement morte des suites d’une agression par un ou plusieurs mâles), avait cessé de se nourrir ; l’autopsie a révélé huit sacs plastique emmêlés dans son estomac et de “petits fragments de plastique” dans son intestin, qui ont entraîné une gastrite et une infection du sang.

Le dugong a aussi peuplé la Méditerranée dans des temps reculés, bien qu’aucun individu n’y évolue actuellement, peut-être à cause d’une chasse excessive de la part de l’homme.

L’animal est officiellement intégralement protégé, et placé en annexe 1 de la CITES.

Le dugong n’a pas toujours été le seul représentant de sa famille. Il y a également eu une autre espèce de dugongidés, qui a disparu au XVIIIe siècle, exterminée par l’homme quelques années après sa découverte : Hydrodamalis gigas ou rhytine de Steller, qui mesurait environ 7 à 8 m de long.

En 2009 le sanctuaire d’Akab, une structure rituelle composée des restes d’une quarantaine de dugongs, a été découvert à Umm al-Quwain, aux Émirats arabes unis. Il a été daté de 5 140 ± 55 ans AP (3500 à 3200 avant notre ère).

Source : Wikipédia.

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