L’anchois.

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Les anchois ou engraulidés (Engraulidae) forment une famille de poissons dont de nombreuses espèces sont consommées par l’homme et les animaux terrestres. On les rencontre dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique, principalement près des côtes et dans les estuaires.


Les anchois ont été consommés en Europe au moins dès le Moyen Âge, notamment salés pour en permettre la conservation ; Saint-Tropez, Fréjus, Collioure, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye en ont été des ports spécialisés, la flotte s’étant ensuite peu à peu groupée autour du golfe de Gascogne, pour partie française et pour partie espagnole.

L’intensification de la pêche était permise par la modernisation matérielle de la flotte (bateaux métalliques, motorisation, sondeurs, sonars, GPS, etc.) qui a été la cause d’un nouveau déclin des stocks (surpêche). Le tonnage vendu est faible au regard du total de la pêche.

Les espèces pêchées en Europe mesurent de 12 à 14 cm et se reproduisent de mai à septembre, avec 9 000 à 30 000 œufs, en pontes fractionnées. Elles ont une courte durée de vie, sont matures après un an. Le stock varie en fonction de la pression de pêche mais aussi d’événements climatiques, et en particulier du type d’hiver.

En Europe, ce sont l’Espagne et la France qui réalisent l’essentiel des  captures, particulièrement dans le golfe de Gascogne, avec les flottes des ports de La Turballe en Loire-Atlantique, des Sables-d’Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée. Les sources méditerranéennes, en déclin de 1987 à 1989, fluctuent ensuite beaucoup de 1990 à 2005, avec des tonnages de 11 000 à 29 000 t/an, et un pic en 2004 de 33 000 t. Ces fluctuations semblent notamment liées aux types d’hivers et de courants de la mer Adriatique.

En mer Méditerranée, l’Italie absorbe près de 90 % des captures d’anchois européens devant la Croatie et la Slovénie.

La pêche intensive puis une surpêche combinée aux aléas naturels de la reproduction de l’anchois ont provoqué une grave crise dans les années 2000 en UE. Le stock d’anchois du golfe de Gascogne a frôlé la disparition, entraînant la fermeture de la pêcherie entre 2005 et 2010.

L’Espagne détient 90 % des droits de pêche dans cette zone. Elle a souhaité le maintien de l’interdiction de pêche, jugeant que l’état du stock est encore préoccupant. Les Espagnols consomment chaque année plus de 10 000 tonnes d’anchois, les Italiens 8 000 tonnes, les Français 5 à 6 000 tonnes.

Selon une étude récente (2016), en complément des suivis classiques de la pêche, une étude fine des conditions océanographiques environnementales hivernales pourrait peut-être permettre de prédire l’abondance en anchois de la zone nord-Adriatique de la saison suivante, sur la base de modèles de circulation hivernale des courants riches en nutriments3. Selon une étude publiée en 2001, on pourrait distinguer

des hivers de « Type B » où les vents poussent les eaux hors de la mer Adriatique avec une teneur en sel qui augmente et peu de plancton ; et
des hivers de « Type A », où les eaux du fleuve Pô dans le Nord de l’Italie se répartissent dans la mer Adriatique en y diminuant la salinité et permettant une explosion du phytoplancton et donc du zooplancton (nourriture des anchois).

Anchois, carte maximum, Russie.

Des données océanographiques et des travaux scientifiques plus récents ont porté sur la variation de richesse en zooplancton selon les années pour la période (1977-2007, comparée à la période 1990-2004). Elle ne confirme pas de corrélation directe entre le type d’hiver et la prise annuelle, mais deux hausses du stock distinctes (en 1977 et 2004) semblent clairement liées à un hiver de type A. Selon les chercheurs, c’est grâce aux éléments nutritifs provenant des eaux douces du delta du Pô qui permettent une profusion de phytoplancton, puis de zooplancton, puis d’anchois, comme entre 2005 et 2007). D’autres facteurs naturels et anthropiques sont néanmoins à étudier selon les chercheurs. Plutôt que de se rabattre sur l’aquaculture ou des interdictions, les chercheurs recommandent une « pêche intelligente », fondée sur des prévisions scientifiques qui veilleraient à ne pas dépasser les limites de la production biologique, ce qui nécessite des modèles, mais aussi :

  • une surveillance continue du stock d’anchois,
  • des variations de courants éo-trophiques (courants riches en nutriments)
    que les gouvernements n’incitent plus à la pêche à l’anchois durant les années favorables, et qu’il la découragent dans les années de faibles stocks d’anchois.

Source  : Wikipédia.

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