Le flamant rose.

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Le Flamant rose (Phoenicopterus roseus) est l’espèce de flamant la plus largement répandue.


Autrefois, flamant rose désignait l’espèce Phoenicopterus ruber, dont l’espèce ici présentée était la sous-espèce Phoenicopterus ruber roseus. Depuis que la sous-espèce est devenue une espèce à part entière, elle a pris le nom normalisé de flamant rose, et l’espèce Phoenicopterus ruber est devenue le flamant de Cuba ou flamant des Caraïbes.

Les flamants roses constituent une espèce grégaire, vivant en groupes comptant souvent plusieurs centaines à plusieurs milliers d’individus.

Flamant rose, carte maximum, Bahamas.

Leur plumage, auquel ils doivent leur nom, est pourtant en grande partie blanc rosâtre, contrairement à l’espèce P. ruber chez qui il est beaucoup plus rouge. Ce sont les couvertures alaires qui, chez le flamant rose, revêtent une couleur rose intense, avec des rémiges primaires et secondaires noires. Le bec, unique parmi les oiseaux, est courbé et sa morphologie permet la filtration de la vase et de l’eau. Il est rose également, avec la pointe noire. Les pattes, longues et fines, sont roses chez l’adulte. Leur couleur vient des pigments caroténoïdes présents dans les algues et les crustacés qu’ils consomment1. Ces pigments sont principalement la canthaxanthine, la phoenicoxanthin (voir Adonirubine) et l’astaxanthine.

Un dimorphisme sexuel de taille est observé chez cette espèce, les femelles étant en moyenne plus petites que les mâles. Le cri ressemble à celui d’une oie. Le flamant rose dort debout sur une ou deux pattes, la tête cachée sous une aile. À cause de leur taille, les flamants doivent prendre quelques mètres d’élan pour décoller des eaux. Erratiques, ils volent en formation, en gardant cou et pattes étirés. Les battements d’ailes, puissants et réguliers, les propulsent à 60 km/h sur des étapes de plusieurs centaines de kilomètres.

L’observation du squelette montre une riche innervation du bec
La nourriture des flamants se compose principalement d’invertébrés aquatiques, ainsi que de leurs larves et œufs. Un grand nombre de taxons est concerné, et on retrouve notamment des crustacés (dont les artémies riches en carotènes, qui contribuent à la coloration rose du plumage), des mollusques, des insectes (adultes et larves, telles que les chironomes), des vers, des poissons, des algues, etc. Les flamants roses peuvent également consommer des graines de plantes aquatiques et du riz (induisant des conflits avec les riziculteurs).

Le flamant pratique la filtration de l’eau et de la vase pour se nourrir, grâce à un bec particulier, muni de lamelles fonctionnant à la manière des fanons de baleine.

Plusieurs techniques de prospection alimentaire peuvent être observées. En faible profondeur, le flamant plonge la tête dans l’eau et avance ainsi en filtrant la colonne d’eau. Il peut rester sur place et piétiner la vase avec ses pieds pour faire sortir les organismes dont il se nourrit. Technique unique chez les oiseaux, le flamant piétine le sol en tournant progressivement autour de son bec immergé. Il se forme alors des cercles typiques dans la vase attestant de la présence de l’espèce. Plus rarement, lorsque la profondeur de l’eau est importante, le flamant rose est capable de plonger partiellement pour filtrer l’eau, ne laissant dépasser que son arrière-train, et battant des pattes pour maintenir cette position verticale.

En raison de leur taille importante comparée à celle de leurs proies, les flamants passent beaucoup de temps à se nourrir, aussi bien de jour que de nuit.

Comme la plupart des oiseaux à longue durée de vie (le flamant rose atteint facilement trente ans à l’état sauvage), la reproduction est tardive. Bien que les flamants atteignent leur maturité sexuelle vers 3 ou 4 ans, ils commencent généralement à se reproduire plus tard, jusqu’à une dizaine d’années.

Les flamants se reproduisent en vastes colonies pouvant réunir jusqu’à 200 000 couples monogames au cours d’une saison de reproduction (les individus changent de partenaire d’une année à l’autre). Chez le flamant rose, les deux sexes pratiquent des parades nuptiales, composées d’un rituel gestuel : marche en groupe, tournements de tête, ouverture brusque des ailes, feinte de toilettage… Une fois les partenaires appariés, ils le restent durant toute la durée de la reproduction. Après l’accouplement, les deux partenaires se mettent à la construction du nid, de préférence sur un îlot qui les met à l’abri des prédateurs, à l’aide du substrat de celui-ci (boue, vase, cailloux,…). La femelle y pond un œuf unique (très rarement, deux œufs sont observés) qui sera couvé par les deux partenaires durant 29 jours. Le poussin passe ses premiers jours au nid mais rejoint très vite les autres poussins qui se regroupent pour former des « crèches ». Les adultes viennent régulièrement nourrir leur jeune avec une sécrétion nutritive rouge. Les poussins, qui passent du blanc au gris durant leur croissance, n’acquerront leur plumage rose caractéristique qu’au bout de 2 à 4 ans. L’envol se fait autour de 80 jours.

Les flamants roses, malgré leur taille importante, doivent faire face à plusieurs prédateurs. En Méditerranée, le goéland leucophée provoque des pertes importantes durant la saison de reproduction, s’attaquant aux œufs et aux poussins. En Afrique, les rapaces s’attaquent également aux œufs et poussins (aigle ravisseur, vautour oricou, vautour à tête blanche et percnoptère). Le marabout est également un adversaire de taille, puisqu’il s’attaque également aux adultes. Les flamants sont également sensibles aux carnivores (renards, chiens, chacals et sangliers) qui profitent d’un assèchement pour accéder à la colonie et y faire des ravages.

Les sites qui fournissent les conditions adaptées à la nidification de cet échassier écologiquement spécialisé sont très rares. Il s’agit de vastes zones aux eaux saumâtres peu profondes, dotées d’îlots, riches en nutriments et à l’abri des humains. Bien qu’il semble ne pas y exister de zones de nidification, il arrive de voir des flamants venir se nourrir sur les bords de l’étang de Bolmon, voire sur ceux de l’étang de Berre.

Le flamant rose bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

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