L’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines (Pyrénées orientales).

L’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines est un ancien monastère bénédictin situé dans le centre du village de Saint-Génis-des-Fontaines dans le département français des Pyrénées-Orientales et la région Occitanie.

Il n’y a plus de moines dans l’abbaye depuis la Révolution française, mais les bâtiments subsistent toujours, notamment l’église, aujourd’hui église paroissiale, et le cloître. Les autres bâtiments sont pour la plupart devenus des propriétés privées.

Le monastère fut vraisemblablement fondé au VIIIe siècle, voire au tout début du IXe siècle. Toujours est-il qu’il existait déjà en 819, date de sa première mention, dans laquelle est nommé son fondateur, l’abbé Sentimirus. Environ un siècle plus tard, le monastère ayant été saccagé, un acte daté du 9 juillet 981 émanant de Lothaire (roi de la dynastie carolingienne régnant alors sur la France) confirme le rétablissement total des bâtiments qui ont été détruits par les païens (probablement des Normands). Placée sous la protection directe des souverains successifs de la province (les comtes du Roussillon puis les rois d’Aragon), l’abbaye entre en plein essor, comme l’atteste une nouvelle consécration de l’église, alors agrandie, en 1153. Un peu plus tard, au XIIIe siècle, un cloître en marbre est ajouté au Nord-Est de l’église abbatiale.

Les bienfaiteurs se font inhumer à l’abbaye comme l’atteste le testament de dame Alisende daté de 1187.

Abbaye de Saint Genis des fontaines, carte maximum, 24/01/1976.

Puis vint le déclin, inexorable, comme nombre de monastères de par les environs, et le rattachement à l’abbaye de Montserrat pour éviter la ruine. À la Révolution, les moines sont chassés et les locaux deviennent propriétés de la Nation. Les anciens bâtiments conventuels sont alors répartis entre plusieurs propriétaires, et ce n’est que cinquante ans plus tard, en 1846, que l’église est rendue au culte (elle devient l’église paroissiale du village).

Le cloître connut un sort moins enviable puisqu’il fut dépecé et vendu à un antiquaire au début du XXe siècle. Il put cependant faire son retour à Saint-Genis dans les années 1980, où on procéda à sa réinstallation en s’aidant de clichés anciens.

Abbaye de Saint Genis des fontaines, essais de couleurs, feuille complète datée du 5/12/1975.

L’église abbatiale est dédiée à saint Michel. Elle a été construite, en même temps que le monastère au VIIIe siècle, mais il reste peu d’éléments visibles de cette église primitive, remaniée (voire reconstruite) après les destructions au Xe siècle. Les vestiges constituent les soubassements de l’église actuelle, mais aussi le plan du chevet à abside majeure et absidioles très profondes (voûtées en cul-de-four), et un transept très prononcé.

Le monument fut profondément remanié au XIIe siècle, tout en conservant tout ou partie du plan d’origine. Les parties hautes ont été reprises afin de permettre l’établissement d’une voûte en berceau sur le transept, auparavant charpenté, tout comme la nef. Celle-ci fut cependant presque totalement reconstruite pour être voûtée, car les murs primitifs n’étaient certainement pas assez robustes pour soutenir un tel poids. Le chevet fut aussi remanié, avec une reprise des voûtes des absides et la mise en place d’un décor peint dont il reste quelques vestiges. Une fois les travaux achevés, l’église fut consacrée en 1153.

L’église abbatiale est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 28 septembre 1966.

L’église présente aujourd’hui un plan en forme de croix latine, typique de l’architecture romane, avec une seule nef débouchant sur un transept pourvu de trois absides.

Le mobilier consiste essentiellement en plusieurs retables baroques, notamment le retable central réalisé au début du XVIIe siècle, entièrement en bois peint.

L’édifice est dominé par deux clochers-tours (le plus important s’élève sur la croisée du transept), récemment restaurés, qui sont tous deux le fruit de plusieurs campagnes de construction.

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Sources : Wikipédia, YouTube