La palais idéal du facteur Cheval, Hauterives (Drôme).

Le Palais idéal (aussi appelé Palais idéal du facteur Cheval) est un monument construit à Hauterives (France) par le facteur Ferdinand Cheval, de 1879 à 1912.

Chef-d’œuvre de l’architecture naïve et de l’art naïf, il est classé au titre des monuments historiques depuis 1969.

Le palais est aussi bien un hymne à la nature qu’un mélange très personnel de différents styles architecturaux, avec des inspirations puisées tant dans la Bible (grottes de Saint-Amédée et de la Vierge Marie, un calvaire, les évangélistes…) que dans la mythologie hindoue et égyptienne. Ferdinand Cheval est facteur à une époque où se développaient les voyages et la carte postale apparue en France en 1873, cinq ans avant le début du Palais idéal.

Les pierres sont assemblées avec de la chaux, du mortier et du ciment1. Le Palais du facteur Cheval mesure 12 mètres de haut et 26 mètres de long.

Ferdinand Cheval achève la construction du Palais idéal en 1912.

Palais idéal du facteur Cheval, carte maximum, Hauterives, 30/06/1984.

Selon ses souvenirs, en avril 1879, durant l’une de ses tournées, le facteur bute du pied contre une pierre, manquant de tomber sur le chemin. Son œil ayant été attiré par la forme curieuse de la pierre, il la cueille et celle-ci sera nommée « la pierre d’achoppement ».

Dès le lendemain, repassant au même lieu, il constate la présence d’autres pierres ayant des formes encore plus singulières et, à son goût, plus belles que celle qu’il a trouvée la veille. Il se fait alors la réflexion que, puisque la nature pouvait « faire de la sculpture », il pourrait très bien lui-même, fort de ses longues rêveries préparatoires, se faire architecte, maître-d’œuvre et ouvrier dans la construction d’un « Palais idéal ».

Durant les 33 années qui suivent, Ferdinand Cheval ne cesse de choisir des pierres durant sa tournée quotidienne, les portant d’abord dans ses poches, puis se munissant d’un panier, voire d’une brouette en certaines occasions. Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d’une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru.

Ferdinand Cheval passe les vingt premières années à construire la façade est de ce qu’il nommera globalement le Temple de la Nature (le terme de Palais Idéal n’a été donné par Cheval qu’après sa rencontre avec le barde alpin Émile Roux Parassac en 1904.

Le palais idéal, épreuve de luxe.

On peut suivre là toute l’évolution intuitive, partie par partie, de l’architecte naïf dans l’élaboration de son Palais. C’est une évolution qui va de l’organique, telle une végétation luxuriante qui se répand autour de grottes et d’alcôves, à l’organisation symétrique d’une façade majestueuse, qui n’est pas sans rappeler la manière dont Augustin Lesage aborda sa première toile.

Ferdinand Cheval commença tout d’abord par creuser un bassin et former autour une cascade : la Source de Vie (1879-1881). Poursuivant vers le nord, prenant de la hauteur, il construisit une seconde cascade, la Source de la Sagesse (1881-1884). Puis vint ce grand temple à la façade symétrique et aux colonnes boursouflées, le Monument égyptien (1884-1891), temple avec quatre colonnes décorées de boules de grès et qui deviendra le Temple de la Nature. À partir de 1891, comme voulant établir une symétrie de taille avec la partie nord, Cheval s’attaque au sud, avec l’édification du Temple Hindou (1891-1895), à la faune et à la flore exotiques, et qui finira gardé par les trois impressionnants Géants (1895-1899) représentant César, Vercingétorix et Archimède.

Beaucoup moins organique, plus rigoureuse et délimitée dans ses formes, la façade ouest est ornée d’architectures miniatures du monde entier placées dans des alcôves : une mosquée, un temple Hindou, un chalet suisse, la Maison Carrée d’Alger, un château du Moyen Âge. On accède également par là à une galerie de vingt mètres de long, s’enfonçant dans le palais et agrémentée de sculptures. Au-dessus se trouve une grande terrasse de 23 mètres de long (quasiment la totalité de la longueur du palais) à laquelle on accède grâce à des escaliers.

Au niveau de la façade Nord se trouvent le côté du Temple de la Nature, des grottes et toutes sortes d’animaux (cerf, pélicans, crocodile…).

La façade Sud, assez dépouillée, est un hommage de Cheval aux temps anciens, à travers un musée anti-déluvien ; c’est aussi un accès dégagé de la terrasse, avec escalier et balcon. Celle-ci, à l’origine, était surtout destinée à stocker les pierres qu’il ramenait pour son projet.

Le 2 septembre 1969, le palais est classé au titre des monuments historiques.

André Malraux a appuyé la procédure de classement avant son départ du gouvernement, contre l’avis défavorable de la plupart des fonctionnaires du ministère de la Culture qui écrivent, dans un rapport daté de 1964 : Le tout est absolument hideux. Affligeant ramassis d’insanités qui se brouillaient dans une cervelle de rustre. Malraux déclare pour sa part qu’il considère le Palais idéal comme le seul représentant en architecture de l’art naïf et affirme qu’il serait enfantin de ne pas classer quand c’est nous, Français, qui avons la chance de posséder la seule architecture naïve du monde et attendre qu’elle se détruise.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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