La culture du riz.

Le riz est une céréale de la famille des Poacées (anciennement graminées), cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon. Il désigne l’ensemble des plantes du genre Oryza, parmi lesquelles les deux seules espèces cultigènes, qui sont cultivées le plus souvent dans des champs plus ou moins inondés appelés rizières : Oryza sativa (appelé couramment « riz asiatique ») et Oryza glaberrima (appelé couramment « riz ouest-africain » ou « riz de Casamance »).

Dans le langage courant, le terme de riz désigne le plus souvent ses grains, qui sont un élément fondamental de l’alimentation de nombreuses populations du monde, notamment en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. C’est la première céréale mondiale pour l’alimentation humaine (à lui seul il représente 20 % des besoins mondiaux en énergie alimentaire), la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté. Le riz est notamment l’aliment de base de la cuisine asiatique, chinoise, indienne et japonaise.

Riziculture, carte maximum, Laos, 1963.

Diverses agences conseillent de surveiller les apports alimentaires en riz pour les nourrissons et les femmes enceintes, en raison des quantités naturellement élevés d’arsenic dans le riz.


Le riz est une plante annuelle glabre à chaume dressé ou étalé de hauteur variable, allant de moins d’un mètre jusqu’à cinq mètres pour les riz flottants. C’est une plante prédisposée au tallage, formant un bouquet de tiges, à racines fasciculées. Les fleurs, en épillets uniflores, sont groupées en panicules de 20 à 30 cm, dressées ou pendantes. Le fruit est un caryopse enveloppé dans deux glumelles grandes, coriaces et adhérentes, l’ensemble formant le riz complet. La masse volumique du riz blanc cru en vrac est d’environ 0,9 g/cm.

Selon la texture du caryopse, on distingue les variétés ordinaires, à tégument blanc, le plus souvent, ou rouge ; ou glutineuses (ou riz gluant, sweet rice). Les variétés de riz africain sont généralement à tégument rouge.

Les riz appartiennent au genre Oryza L. qui comprend 22 espèces, dont deux sont cultivées, Oryza sativa L., originaire de l’Asie, la plus cultivée et Oryza glaberrima Steud., ou riz de Casamance, originaire d’Afrique de l’Ouest.

Oryza sativa provient de divers événements de domestication ayant eu lieu environ 5000 ans av. J.-C. en Inde du Nord, et autour de la frontière sino-birmane. Le parent sauvage du riz cultivé est Oryza rufipogon (anciennement, les formes annuelles de Oryza rufipogon ont été nommées Oryza nivara). À ne pas confondre avec le riz, nommé riz sauvage, du genre botanique Zizania.

Oryza glaberrima provient de la domestication de Oryza barthii. On ne sait pas où a eu lieu la domestication, mais elle semble dater d’avant 500 av. J.-C.. Depuis quelques dizaines d’années, ce riz est de moins en moins cultivé en Afrique où le riz asiatique lui est de plus en plus préféré. Aujourd’hui, des variétés hybrides sativa-glaberrima combinant les qualités des deux espèces sont diffusées sous le nom de Nérica.

L’être humain a commencé à cultiver le riz il y a près de 10 000 ans, lors de la révolution néolithique. Il se développe d’abord en Chine, puis dans le reste du monde. La collecte de riz sauvage (dont la balle se détache spontanément) est en effet attestée en Chine dès 13000 av. J.-C. puis ce riz disparaît (à cause d’une sécheresse ?), tandis que le riz cultivé (riz sélectionné pour son rendement et sa balle qui se conserve et n’est emportée par le vent que lors du vannage des grains16) apparaît vers 9000 av. J.-C. après avoir subi des hybridations avec l’espèce sauvage vivace Oryza rufipogon (qui existe depuis moins de 680 000 ans) et l’espèce sauvage annuelle Oryza nivara, ces différents riz coexistant pendant des milliers d’années, ce qui favorisa les échanges génétiques. Ce n’est qu’il y a environ 5 000 ans, en Chine, que le riz domestique a cessé de varier et de s’hybrider, devenant la seule forme de riz cultivée.

Le riz était connu des anciens Grecs, depuis les expéditions d’Alexandre le Grand en Perse.

Le riz est mentionné dès 1393 en France, dans Le Mesnagier de Paris, mais c’est encore un produit d’importation. Ce sont les musulmans qui l’introduisent en al-Andalus (péninsule Ibérique). En Italie, il apparaît en 1468. En France, des tentatives de cultures sont réalisées au XVIIe siècle, mais ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle que cette culture se développe, parallèlement à l’aménagement du delta du Rhône.

Le riz est cultivé de diverses manières. La riziculture pluviale, sans inondation du champ, est une culture non aquatique, elle se distingue des cultures aquatiques, la riziculture inondée où le niveau d’eau n’est pas contrôlé, et la riziculture irriguée où la présence d’eau et son niveau sont contrôlés par le cultivateur21. Un champ cultivé en riz est nommé rizière.

Près de 2 000 variétés de riz sont aujourd’hui cultivées. Les difficultés liées à la culture du riz font que, contrairement au blé, il est cultivé dans très peu de pays. Ainsi, près de 90 % de la production mondiale est fournie par l’Asie des moussons. À elles seules, les productions totales additionnées de la Chine et de l’Inde dépassent la moitié de la production mondiale. Cela s’explique notamment par les exigences du riz en matière climatique.

En effet, les besoins de la plante en chaleur, en humidité et en lumière sont très spécifiques. Ce n’est que dans les régions tropicales et subtropicales que le riz peut être cultivé toute l’année. L’intensité lumineuse exigée limite sa production aux zones se situant entre le 45e parallèle nord et le 35e parallèle sud, tandis que les conditions pédologiques requises s’avèrent plus souples, la plante étant relativement accommodante. La culture du riz requiert cependant une humidité importante : les besoins s’élèvent à au moins 100 mm d’eau par mois.

Le riz entraîne donc une forte consommation domestique en eau.

À tous ces obstacles climatiques s’ajoute la difficulté à récolter le riz. La récolte n’est pas partout automatisée (moissonneuses), ce qui nécessite une main-d’œuvre humaine importante. Cet aspect des coûts en capital humain joue un rôle prépondérant dans la considération du riz comme une culture de pays pauvres.

La riziculture « irriguée » exige des surfaces planes, des canaux d’irrigation, des levées de terre, elle est effectuée en plaine ou bas-fonds. En zone montagneuse, ce type de culture est parfois pratiqué en terrasses. De plus, les plantules de riz aquatique sont en premier lieu obtenues sous pépinière avant d’être repiquées sous une lame d’eau, dans un sol préalablement labouré. Sur le long terme, l’entretien pose aussi de sérieux problèmes, car il exige sarclage et désherbage de la terre avant d’effectuer la récolte à la faucille obligatoire, et dont les rendements s’avèrent faibles. Ce mécanisme est celui de la culture rizicole dite « intensive », car ayant les meilleurs rendements et permettant plusieurs récoltes par an (jusqu’à sept tous les deux ans, soit plus de trois par an dans le delta du Mékong).

La riziculture « inondée » se pratique dans des zones naturellement inondables. Dans cette catégorie entrent deux types de culture, l’un à faible profondeur, et comparable en moins contrôlé à la culture irriguée, l’autre à forte profondeur (parfois entre 4 et 5 mètres lors de crues) où des variétés particulières de riz flottant, comme Oryza glaberrima, sont cultivées. Ces cultures sont traditionnelles dans le delta central du Niger au Mali, de Ségou à Gao, ou même Niamey. Semé sans repiquage, ce riz aquatique est à croissance rapide, mais peu productif. Le terme « riz flottant » est impropre, bien que les tiges fortement allongées et pleines d’air flottent au moment de la décrue. Il faut y préférer « riz de crue », ou deep flood rice. Il faut des variétés photosensibles. Le cycle dépend à la fois de la pluviométrie et de la crue : germination et tallage se font en pluvial, montaison sous crue montante jusqu’à 4 cm/jour, épiaison et floraison sous crue stable, maturation et récolte à la décrue.

Au Mali, cette culture va de Ségou à Gao, le long du fleuve et des rivières importantes. Au-delà du delta central, la crue peut tarder à baisser : il faut alors récolter en pirogue (lac Télé en particulier). Parfois, il existe des situations intermédiaires où le niveau d’inondation est partiellement contrôlé24 : des aménagements simples d’un coût de l’ordre du dixième des coûts pour l’irrigation, permettent de retarder la crue et la décrue. Des compléments d’aménagements permettent de diminuer la hauteur d’eau pour chaque zone d’altitude. Il faut changer de variété tous les 30 cm de hauteur d’eau. Il y a peu de recherche à ce sujet, mais les variétés traditionnelles résistent mieux aux aléas d’inondation. Elles sont peu productives mais fort goûteuses.

Il existe également une riziculture dite « pluviale », dépendant uniquement de la pluviométrie. Le riz pluvial n’est pas cultivé « les pieds dans l’eau » et ne requiert pas d’irrigation en continu. Ce type de culture peut se rencontrer dans les zones tropicales d’Afrique de l’Ouest. Ces cultures sont « extensives » ou « sèches », et offrent des rendements plus faibles que la riziculture irriguée.

L’Inde est le premier pays exportateur au monde. Il est suivi par le Vietnam, la Thaïlande, le Pakistan et les États-Unis. Pour l’année 2015 qui est représentative des autres années, elles étaient respectivement de 9,75, 7, 6,6, 3,75 et 3 millions de tonnes.

La Thaïlande est souvent classé 2ème exportateur de la planète (parfois 3ème exportateur derrière le Vietnam). Dans ce pays, le riz hom mali, parfumé subtilement comme la fleur blanche du jasmin, compte pour 25 % des exportations, rapportant quelque 2,5 millions de dollars par année au pays à environ 550 dollars la tonne, contre 250 dollars pour le riz blanc. Un million de petits paysans dans le nord-est du pays, région connue sous le nom d’Isan, doivent se contenter le plus souvent d’un revenu mensuel d’à peine 200 dollars et vivent largement au-dessous du seuil de précarité dépendant de la mousson.

Le Japon est également un pays exportateur qui, en 2014, cherche à exporter du riz de Fukushima (riz Koshihikari). Le Japon est toutefois particulier car malgré une production excédentaire (10 549 Mt en 2014), le pays importe plus de riz qu’il n’en exporte. En effet, depuis 1995, à la suite d’un accord verbal, le Japon est contraint d’importer 700 000 à 800 000 tonnes de riz par an. Or l’exportation de riz est limitée par une certaine réticence internationale vis à vis des produits agricoles issus notamment des regions qui ont été exposés aux radiations nucléaires. Par ailleurs, le prix du riz japonais est plus élevé (prix intérieur atteignant le double du cours du marché). Le Japon dispose donc d’un important stock de riz.

Taïwan participe à des opérations d’aide par distribution de riz, comme peuvent le faire les États-Unis dans un but d’influence politique et économique.

 

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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