La coupe de France de football.

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La Coupe de France de football est une compétition de football à élimination directe, organisée annuellement par la Fédération française de football (FFF) et ouverte à tous les clubs qui lui sont affiliés.

La compétition est créée pendant la Première Guerre mondiale pour soutenir l’unité du pays dans l’esprit de l’Union sacrée. Toutes les fédérations existantes, en lutte d’influence depuis le milieu des années 1900, mettent leurs vieux différends de côté et y participent, sous l’égide du Comité français interfédéral (CFI). L’Olympique, de la Ligue de football association, remporte en 1918 la première Coupe Charles-Simon, nommée ainsi en hommage à Charles Simon, le secrétaire général du CFI au déclenchement de la guerre, mort pour la France en 1915.

La Coupe de France, reprise par la nouvelle Fédération française de football depuis 1919, devient la seule compétition française d’envergure jusqu’en 1932 et la création du championnat de France. La presse qualifie alors le vainqueur de « champion de France » dans les années 1920. Le Red Star AC et l’Olympique de Marseille l’emportent trois fois pendant cette période.

Malgré la concurrence du championnat, la compétition a depuis conservé son importance, notamment grâce au gain d’une place qualificative pour la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe de 1961 à 1998, puis pour la Ligue Europa depuis 1999. Ouverte à tous les clubs jusqu’au dernier niveau amateur, y compris ceux de France d’outre-mer, le phénomène des « surprises », lorsqu’un club professionnel est éliminé par un club amateur, est entré dans le folklore de la Coupe de France et contribue à l’entretien de l’expression du « charme de la Coupe ».

Coupe de France de football, carte maximum, Paris, 11/06/1977.

Le palmarès est notamment marqué par un triplé du Lille OSC entre 1945 et 1947, un quadruplé du Paris Saint-Germain FC entre 2015 et 2018, par les victoires du Havre AC en 1959 et de l’En Avant Guingamp en 2009 (seuls clubs de deuxième division à avoir remporté la Coupe) ou encore par l’aventure du Calais RUFC, club de quatrième division arrivé en finale en 2000.

La compétition se déroule actuellement en huit tours préliminaires avant l’entrée des clubs de Ligue 1 en 32e de finale. La finale se déroule traditionnellement à Paris ou dans sa banlieue, en présence du Président de la République. Elle a lieu au Stade de France à Saint-Denis depuis 1998.

La Coupe de France est créée le 15 janvier 19171 par le Comité français interfédéral (ancêtre de la Fédération française de football) en mémoire de Charles Simon, fondateur dudit comité tombé au champ d’honneur dès 1915. Elle prend alors le nom de Coupe Charles Simon, pour des raisons politiques. C’est le secrétaire général Henri Delaunay qui donne l’impulsion décisive à cette création. Le trophée est créé en 1917 par un ouvrier joaillier de Ménilmontant, M. Chovillon.

À l’image de l’Union sacrée, alors de mise durant la Première Guerre mondiale, cette compétition est ouverte à tous les clubs membre des quatre fédérations régissant alors le football en France. Cette ouverture fait une partie du charme de l’épreuve qui rassemble 48 clubs à sa première édition en 1917, plus de 1 000 en 1949 et plus de 7 000 en 2016. De fait, les exigences pour participer à l’épreuve sont minimalistes : être licencié à la fédération, payer les droits d’inscription de l’épreuve et disposer d’un terrain homologué. C’est ce dernier point qui pose problème aux deux tiers des clubs français, non-inscrits. Les « grands clubs » tentent, dès les années 1920, de limiter l’accès à l’épreuve à une élite élargie comme pour le modèle anglais mais la fédération reste inflexible. L’inflation du nombre d’inscrits oblige l’organisation à mettre en place des tours préliminaires avant les trente-deuxièmes de finale. Un premier tour préliminaire est ajouté lors de l’édition 1919-1920 puis un deuxième en édition 1920-1921. Actuellement il y a 8 tours préliminaires avant les trente-deuxièmes de finale et même un tour préliminaire supplémentaire dans certaines ligues (en région parisienne notamment) qui se dispute généralement un mois avant la finale de l’édition précédente.

Le président de la République remet traditionnellement le trophée au capitaine vainqueur. C’est Gaston Doumergue qui inaugure cette tradition – que tous les présidents suivants s’attacheront à suivre – le 8 mai 1927, la remettant au capitaine marseillais Ernest Clère. L’image de Charles de Gaulle lors de la finale de 1967 au Parc des Princes renvoyant le ballon depuis la tribune où il avait été dégagé est restée célèbre8. Le président François Mitterrand sera présent lors des 14 éditions s’étant déroulé sous son mandat, record de présence d’un président en fonction. En 2002, lors de la finale opposant Lorient à Bastia, le président Jacques Chirac quitte provisoirement la tribune : des supporters bastiais ayant sifflé La Marseillaise.

Coupe de France de football, essais de couleurs.

Ce trophée est conservé une année par le club vainqueur puis revient à la Fédération pour une petite restauration avant d’être remis en jeu. La Coupe est volée une fois, en 1979, après la première victoire nantaise, mais elle est rapidement retrouvée.

À l’origine, les matchs de Coupe de France se jouent sur terrain neutre avec match à rejouer en cas d’égalité. C’est la règle jusqu’en 1968 et l’introduction des matchs en aller-retour sur le modèle de la Coupe des clubs champions européens10. Les trente-deuxièmes et seizièmes de finale se jouent toujours sur terrain neutre mais à partir des huitièmes (et dès les seizièmes de finale à compter de 1974) on joue en aller-retour, formule moins propice aux surprises. Paradoxalement trois clubs amateurs parviennent à se hisser en quarts de finale lors de l’édition 1968-1969, une première depuis l’instauration du professionnalisme en 1932. Il est néanmoins arrivé sporadiquement que les demi-finales soient jouée en un match comme sur la période 1974-1975-1976 ou en 1982 (pour alléger d’un match le calendrier avec la Coupe du Monde à venir).

Une nouvelle réforme a lieu en 1989 avec l’abandon de la formule en aller-retour, ce qui permet d’alléger le calendrier. On joue alors les matchs sur le terrain du club tiré au sort le premier lors du tirage. Afin de protéger les clubs hiérarchiquement plus faibles, on joue systématiquement sur le terrain d’un club se situant à au moins deux niveaux en dessous de son adversaire. On assiste alors à une multiplication des « surprises ».

Jusqu’alors, en cas d’égalité après prolongations, les matchs étaient rejoués indéfiniment. Puis, à partir de 1964, la règle du tirage au sort après trois matchs nuls a été instaurée (à la suite du marathon qui oppose le Racing Club Agathois et l’AS Pierrots Vauban : quatre matchs pour départager ces deux formations en seizièmes). Le 10 mai 1967 après trois matchs nuls en demi-finales, l’Olympique lyonnais et l’AS Angoulême sont départagés à la pièce pour accéder en finale (l’OL remporte le pile ou face). Avec l’instauration de la formule en aller-retour, un match d’appui est instauré pour départager deux formations à égalité (la Règle des buts marqués à l’extérieur n’est pas prise en compte jusqu’en 1976). Les séries de tirs au but sont introduites en 1970, mais uniquement à l’issue de la prolongation du deuxième match (qu’il soit le match retour ou un match d’appui). En trente-deuxièmes de finale de l’édition 1970-1971, le Red Star et le RC Strasbourg se qualifient aux tirs au but à l’issue du match à rejouer. La règle du match à rejouer en cas d’égalité reste en application jusqu’en 1975 mais ne concerne plus que les trente-deuxièmes de finale car les autres tours se jouent en aller-retour.

Traditionnellement, les finales de la Coupe de France se disputent à Paris ou dans sa banlieue. Depuis 1918, sept enceintes parisiennes ont accueilli au moins une finale : Stade de la Rue Olivier-de-Serres, Parc des Princes (dans ses trois configurations), Stade Bergeyre et Stade Pershing à Paris, Stade olympique Yves-du-Manoir à Colombes, Stade Bauer à Saint-Ouen et Stade de France à Saint-Denis. Là aussi, le principe du match à rejouer en cas d’égalité reste longtemps la règle. La première finale disputée sans possibilité de match à rejouer est celle de 1982 en raison de la tenue de la Coupe du monde 1982 quelques jours plus tard. Cette finale ne délivre pas de vainqueur après 120 minutes de jeu et une série de tirs au but désigne le vainqueur. À titre exceptionnel, les demi-finales de cette édition ont même été jouées sur un seul match et sur terrain neutre afin d’alléger le calendrier. Dès la saison suivante la coupe retrouve sa formule normale avec possibilité de matchs aller-retour en demi-finales et possibilité de match à rejouer en finale. La possibilité de finale à rejouer est définitivement abandonnée en 1986, le match s’achevant désormais par une série de tirs au but.

Les rencontres opposant les professionnels et les amateurs produisent régulièrement des surprises mettant alors en lumière un petit club, surnommé « Petit Poucet » ou « Cendrillon » de la Coupe de France. Lorsque cette situation se présente, on parle souvent de la « magie de la coupe » pour qualifier le fait que des équipes de divisions inférieures parviennent sur un match à mettre en difficulté des équipes théoriquement supérieures. Ainsi, le 4 février 1957, le club algérien du SCU El Biar élimine le Stade de Reims, finaliste de la précédente coupe des clubs champions européens. D’autres formations amateures ont éliminé des équipes professionnelles, parmi lesquelles l’US Quevilly qui est finaliste en 1927, puis victorieux en huitième de finale de l’Olympique lyonnais en 1968 avant d’enchaîner deux séries mémorables en trois ans : en 2010 face au Angers SCO, au Stade rennais et à l’US Boulogne avant de perdre en demi-finale 1-0 contre le Paris Saint-Germain; puis en 2012 face au Angers SCO, à l’Olympique de Marseille et au Stade rennais avant d’échouer 1-0 contre l’Olympique lyonnais en finale.

Cependant depuis les débuts de la Coupe de France, seuls Le Havre AC (Ligue 2) en 1959 et l’En Avant de Guingamp (Ligue 2) en 2009 l’ont gagnée en étant pensionnaires d’une division inférieure.

De son côté, la Ligue de football professionnel se dote d’une coupe : la Coupe de la Ligue, réservée aux seuls clubs professionnels. Ces derniers participent toujours à la Coupe de France, beaucoup moins dotée que sa concurrente mais beaucoup plus prestigieuse. Le fait de voir des amateurs affronter des professionnels conduit « mécaniquement » l’opinion publique à prendre la plupart du temps fait et cause pour les amateurs lors de ces matchs, comme ce fut le cas lors de l’épopée du Calais RUFC en 2000. Guy Lacombe, entraîneur du club professionnel de l’AS Monaco, s’est énervé publiquement de cette logique en 2011 après l’élimination de son équipe par le Stade olympique de Chambéry en 32e de finale (aux tirs au but), match où son équipe s’est vu refuser deux buts selon lui valables. Il a notamment qualifié la compétition de dérive populiste, estimant qu’il fallait que les petits passent car les médias sont là.

Finale de la coupe de France de football en 2004.

Depuis juillet 2013, le président de la Commission fédérale de la Coupe de France est Willy Sagnol ; il succède à Jean Djorkaeff, qui a présidé la commission durant treize ans.

Le 30 janvier 2014, la Fédération française de football conclut un accord de 16,5 millions d’euros par saison pendant quatre ans avec France Télévisions et Eurosport pour la diffusion de la compétition. La finale de la Coupe de France est codiffusée par les deux chaînes.

La Coupe de France assure aujourd’hui à son vainqueur une qualification directe pour la phase de groupe de l’édition suivante de la Ligue Europa. Si le vainqueur vient à se qualifier pour la Ligue des champions, cette place qualificative est attribuée selon le classement de la Ligue 1. Un temps évoquée avec l’élection de Michel Platini à la tête de l’UEFA, l’option d’autoriser les vainqueurs des coupes nationales à intégrer la Ligue des champions de l’UEFA formulée au cours de l’année 2007 est abandonnée.

Traditionnellement la finale de la Coupe Gambardella, qui est l’équivalent de la Coupe de France pour les moins de 18 ans, se joue en lever de rideau de la finale de celle-ci.

Source : Wikipédia.