La cathédrale Notre-Dame de Bayeux (Calvados).

La cathédrale Notre-Dame de Bayeux est une cathédrale de style gothique, située à Bayeux dans le Calvados, qui est le siège du diocèse de Bayeux et Lisieux correspondant à ce département.

Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.

La cathédrale Notre-Dame de Bayeux est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane et gothique normande. Située à l’emplacement présumé du forum de la cité gallo-romaine d’Augustodurum et remplaçant un édifice d’époque mérovingienne, l’actuelle cathédrale a été consacrée le 14 juillet 1077. Elle fait partie d’un ensemble épiscopal remarquablement préservé3. C’est pour elle que fut réalisée la célèbre Tapisserie de Bayeux.

Trois églises se dressaient probablement dans

le quartier ecclésiastique, à l’angle sud-ouest de la cité : l’une est devenue l’actuelle cathédrale ; la seconde, dédiée à saint Étienne, a subsisté au chevet de la cathédrale jusqu’au XVIIe siècle ; la troisième, Saint-Sauveur, a donné son nom à la paroisse. Autour de la cathédrale, les fouilles du XIXe siècle et celles de Florence Delacampagne ont mis au jour les vestiges de bâtiments gallo-romains et ceux des remparts de la cité, près du chevet.

Cathédrale de Bayeux, carte maximum, 9/07/1977.

À la suite d’un incendie, Hugues II de Bayeux (1015-1049) décide la reconstruction de la cathédrale. Elle est terminée par son successeur Odon de Conteville (1049-1097). Les dates extrêmes de sa construction sont, selon Jean Vallery-Radot, comprises entre 1040 et 1080. Orderic Vital donne le crédit entier de sa construction à Odon de Conteville, mais il est contredit par Robert de Torigny. La nef était flanquée de bas-côtés surmontés de tribunes. Elle possédait également une tour-lanterne5. Elle est consacrée par l’archevêque de Rouen, Jean d’Ivry le 14 juillet 1077, en présence du duc-roi Guillaume et Mathilde.

Les éléments romans primitifs du XIe siècle encore visibles de nos jours sont formés de la crypte (1050-1060) et des tours du massif occidental (vers 1070-1090). La crypte est constituée de trois vaisseaux voûtés d’arêtes retombant sur des chapiteaux principalement ornés de feuilles d’acanthe. Sont également conservés dans la crypte deux chapiteaux du XIe siècle provenant de la croisée du transept et mis au jour à l’occasion des travaux de restauration de la tour centrale. Ils font partie des plus remarquables chapiteaux historiés normands d’époque ducale (1060-1070). Les autres éléments décoratifs, notamment les fresques, datent du XVe siècle.

Le massif occidental d’origine est désormais sous-jacent aux adjonctions d’époque gothique. C’est au rez-de-chaussée des tours que l’on perçoit le mieux les particularités de l’architecture romane normande primitive. Le voûtement du rez-de-chaussée de la tour sud, formé d’un classique berceau renforcé d’un arc doubleau, diffère notablement de celui de la tour nord, presque hémisphérique et renforcé de deux arcs doubleaux se croisant perpendiculairement.

Cathédrale de Bayaeux, essais de couleurs.

Dès le début du XIIe siècle, à la suite de l’incendie de l’édifice en 1105, lors du siège de la ville par Henri Beauclerc, sont entrepris d’importants travaux qui toucheront progressivement toutes les parties de l’édifice et se prolongeront jusqu’à la fin du XVe siècle par le couronnement de la tour centrale.

Les travaux de reconstruction semblent avoir été entrepris aussitôt par Richard de Douvres, grâce au roi d’Angleterre, selon Guillaume de Malmesbury. La cathédrale est à nouveau incendiée en 1160. Les travaux reprennent à la fin de l’épiscopat de Philippe d’Harcourt et se poursuivent sous Henri de Pardieu. Le chantier débute vers 1120-1130 par la reprise des parties basses de la nef, typiques du roman normand. Appartient à ce cycle le décor des grandes arcades en plein cintre constitué de motifs géométriques agrémentés de masques fantastiques. Au-dessus, la paroi murale est composée d’un vaste tapis de motifs géométriques avec, dans les écoinçons, un ensemble de bas-reliefs historiés qui trouvent d’évidents parallèles dans les motifs des scriptoria contemporains du sud de l’Angleterre.

Le chantier gothique débute par les bas-côtés de la nef vers 1180 dans un style directement emprunté à l’Île-de-France. Les murs extérieurs sont éliminés un siècle plus tard pour l’édification progressive des chapelles latérales (vers 1280-1350), entre les anciens contreforts.

Cathédrale de Bayeux, prêt-à-poster lettre verte.

Le chœur gothique réédifié en 1220/1240 est remarquable pour ses éléments typiquement normands : arcs brisés très aigus, profusion des colonnes et colonnettes, richesse du décor constitué de médaillons, rosaces ou quadrilobes ajourés dans les écoinçons, un vaste triforium remplaçant les tribunes au détriment des fenêtres hautes. Commencé par Robert des Ablèges, il est poursuivi par Thomas de Fréauville et achevé par Guy, enterré dans le nouveau chœur. La dendrochronologie situe la période entre 1224 et 1228.

Vers 1245-1255 on assiste à la reprise des parties hautes de la nef, dans un parti-pris différent avec suppression du triforium au bénéfice de vastes baies. C’est la première réalisation du style rayonnant en Normandie. Enfin, le transept reçoit sa nouvelle charpente en 1226 pour le croisillon sud et 1250 au nord, mais le décor n’est réalisé que dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

Parmi les éléments gothiques remarquables de la cathédrale de Bayeux figurent également la Salle du chapitre avec son labyrinthe pavé et la Salle du Trésor qui conserve un mobilier remarquable (coffret d’ivoire du XIe siècle, chasuble dite de saint Regnobert du XIIe siècle, armoire reliquaire du XIIIe siècle, siège épiscopal du XIVe siècle) dont l’accès est possible sous certaines conditions.

Le chantier gothique ne se limite pas aux espaces intérieurs de la cathédrale comme le prouve son aspect extérieur notamment sa façade occidentale11 qui comprend le couronnement des tours romanes par des flèches et le rhabillage de la façade en style gothique ornée de cinq porches le portail du transept sud dit “du doyen” et naturellement sa tour centrale. Commencée dans la première moitié du XIVe siècle, elle subit la foudre en 1425. Nicolas Habart commence sa restauration mais le chantier n’est repris que sous Louis d’Harcourt qui finance intégralement les 4 092 livres nécessaires à sa réalisation (1477-1479).

Jouxtant l’édifice sur son flanc nord, se déploie un espace dévolu au clergé de la cathédrale, au centre duquel s’élève la bibliothèque du chapitre, édifice du milieu du XVe siècle qui rassemble encore de nos jours nombre d’ouvrages précieux dans un étonnant aménagement néogothique datant d’époque restauration.

Pendant les guerres de religion, la cathédrale est pillée par des huguenots en 1562-1563 menés par le petit noble François de Bricqueville. Les statues, stalles et orgues sont détruits tout comme les reliques du trésor.

Un nouveau jubé est construit en 1700. La tour centrale est couronnée d’un dôme de style classique, œuvre de l’architecte Jacques Moussard. Ces réalisations ont lieu sous l’épiscopat de François de Nesmond.

À la Révolution, de nouveaux pillages interviennent en 1790, puis la cathédrale devient un temple de la Raison.

Délaissée par la suite, elle subit de nombreuses détériorations. Des travaux de restauration sont entrepris au XIXe siècle. En 1851 l’architecte Eugène Viollet-le-Duc émet des réserves sur la solidité de certaines parties de l’édifice : le jubé doit être détruit selon lui et des travaux d’étayage sont entamés. Viollet-le-Duc souhaite raser la tour centrale qui menace de s’effondrer, mais celle-ci est finalement sauvée grâce à l’intervention de l’ingénieur Eugène Flachat, par une reprise en sous-œuvre sous la direction des architectes Henri de Dion et Louis Lasvignes. Elle sera recouverte par la suite d’un dôme de cuivre par l’architecte diocésain Gabriel Crétin.

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Sources : Wikipédia, YouTube.