La Casa Batlló à Barcelone (Espagne).

La Casa Batlló  « maison Batlló ») est un édifice moderniste conçu par l’architecte Antoni Gaudí, chef de file de ce mouvement, de 1904 à 1906. Elle est située dans l’Illa de la Discòrdia, au 43 Passeig de Gràcia à Barcelone.

L’immeuble fut commandé par Josep Batlló i Casanovas, industriel du textile. La partie la plus connue de l’édifice est la façade, considérée comme l’une des plus originales de l’architecte, qui utilisa la pierre, le fer forgé, le trencadis de verre et la céramique polychrome ; Gaudí se fit seconder par les architectes Josep Maria Jujol et Joan Rubió i Bellver.

L’édifice, qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, est ouvert au public et reçoit annuellement des centaines de milliers de  visiteurs.


Au début du XXe siècle, la situation économique de l’Espagne est marquée par la perte des colonies espagnoles, et particulièrement celle de Cuba en 1898, qui impliqua dans un premier temps une contraction de l’économie espagnole et surtout catalane. Dans un deuxième temps, le rapatriement vers Barcelone des fonds investis dans l’île généra un retour à la croissance. En raison de la dépendance de la puissante industrie textile catalane vis-à-vis du coton — alors passé sous contrôle américain — et des mesures protectionnistes françaises en faveur des indiennes lyonnaises, ces fonds furent investis dans des secteurs différents, générant une seconde vague industrielle en Catalogne : s’y développèrent notamment les industries chimiques, métallurgiques, électriques et automobiles.

Cette nouvelle révolution industrielle fut soutenue par la monarchie, mais la nouvelle haute bourgeoisie qui en naquit s’enrichit considérablement « bien plus que nombre d’aristocrates ». Pour maintenir un ascendant politique, le roi anoblit certains industriels1. Barcelone, centre industriel majeur et siège d’un mouvement catalaniste indépendantiste, fut la première ville à en voir les effets, avec le comte de Godó, le baron de Quadras et le baron de Sert.

En plein centre de Barcelone, le Passeig de Gràcia était devenu dans les années 1860-1890 une avenue de faible densité urbaine, bordée de maisons particulières avec jardins et de quelques hôtels particuliers (Palais Robert, Mariano…). Le secteur attira dans les années 1890 des commerces,  évolution qui culmina avec l’installation d’une gare en 1902 à l’intersection de la rue d’Aragon au cœur de la ville. Entre 1905 et 1906, les transformations de l’avenue se poursuivirent avec la venue du tramway et l’installation des bancs-fanals. La bourgeoisie remplaça peu à peu les maisons de plain-pied par des immeubles à étages. L’avenue devint entre 1900 et 1914 le principal centre résidentiel de la haute bourgeoisie et de la mode barcelonaise.

L’îlot de maisons allant du 35 au 45 Passeig de Gràcia « situé entre la rue conseil des Cent et la rue d’Aragon » fut d’abord bâti de constructions conventionnelles entre 1864 et 1875. Les édifices des numéros 43 (Casa Batlló) et 45 furent construits ensemble en 1875 et, à l’image du reste de l’îlot, il s’agissait de bâtiments conventionnels de cette seconde moitié de XIXe siècle.

Cependant, sur ce même îlot, l’architecte Josep Puig i Cadafalch conçut la Casa Amatller (numéro 41) en 1900 et l’architecte Lluís Domènech i Montaner transforma en 1902 la Casa Lleó Morera à l’intersection de la rue conseil des Cent, travail pour lequel il fut primé en 1906. L’îlot se composait alors de ces deux bâtiments modernistes, très différents, séparés par des bâtiments conventionnels, hétérogénéité qui lui valut le surnom d’« Îlot de la Discorde ».

Source : Wikipédia.

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