Karel Čapek, écrivain.

Karel Čapek, né le 9 janvier 1890 à Malé Svatoňovice dans la région de Hradec Králové en royaume de Bohême et mort le 25 décembre 1938 (à 48 ans) à Prague, est l’un des plus importants écrivains tchécoslovaques du xxe siècle. Le mot robot, qui apparaît pour la première fois dans sa pièce de théâtre de science-fiction R. U. R. en 1920, sous-titre en anglais du titre tchèque Rossumovi univerzální roboti, a été inventé par son frère Josef à partir du mot tchèque robota, qui signifie « travail » ou « servage ».

Dans une autre de ses œuvres, La Guerre des salamandres, Čapek peint avec un humour noir et joyeux la géopolitique de son temps et tourne  notamment en dérision le national-socialisme. Dans Voyage vers le Nord, publié en 1939, mais écrit en 1936, il raconte un voyage à travers le Danemark, la Suède et la Norvège. Illustré de nombreux dessins, naïfs mais symboliques le récit décrit le monde visité mais pressent aussi un monde angoissant. Si les prévisions sont assez pessimistes, le vécu est lui peint de façon là encore souvent humoristique, mais aussi parfois ironique.


Karel Čapek naît en Bohême et fait ses études secondaires à Hradec Králové, qu’il doit quitter pour Brno à la suite de la découverte du cercle anti-autrichien dont il faisait partie. Il étudie à la faculté de philosophie de l’université Charles et à l’université Friedrich Wilhelm à Berlin puis à la faculté des lettres de l’université de Paris. Sa thèse, soutenue en 1915, porte sur Les méthodes esthétiques objectives en référence aux arts appliqués.

Il est réformé en raison de problèmes de dos (qu’il aura durant le reste de sa vie), et dispensé de participer aux combats lors de la Première Guerre mondiale qui néanmoins l’influencent et l’inspirent. En 1917, il est tuteur du fils du comte Lazansky puis journaliste pour les journaux Národní listy (1917–1921), Nebojsa (1918–1920), Lidové noviny (à partir de 1921).

Capek, entier postal, Russie.

Il publie en 1922 le roman Tovarna na Absolutno (La fabrique d’Absolu).

Dans ce roman entre science-fiction et fantaisie satirique dirigée contre l’intégrisme religieux, il imagine qu’en tentant de désintégrer les atomes pour réaliser des générateurs d’énergie — appelés carburateurs dans la traduction française —, l’homme sépare accidentellement l’Esprit de la Matière. Les « carburateurs », source d’énergie simple, bon marché et d’emploi universel, sont produits en très grande quantité, générant des profits colossaux. L’Absolu se répand alors comme un gaz toxique et contamine la population mondiale, en commençant par les classes intellectuelles et urbaines. Seuls les paysans tchèques, obstinément matérialistes et attachés à vendre à meilleur profit leurs pommes de terre, semblent échapper à la folie qui bientôt embrase le monde. Une véritable fièvre de la spiritualité religieuse, toutes religions confondues, s’empare de la planète, les sectes se développent, l’irrationnel prévaut et déclenche une série de guerres de religion sanglantes et de révoltes menées par des illuminés mystiques, avant que la destruction systématique des « carburateurs » atomiques ne ramène la paix dans un monde dévasté.

De 1925 à 1933 il est président du PEN club tchécoslovaque.

Le 16 août 1935, il se marie avec son amie, l’actrice Olga Scheinpflugová, rencontrée pendant l’été 1920.

En 1936 il publie La Guerre des salamandres qui met en scène une guerre entre l’homme et l’animal ; c’est une satire du contexte politique de l’époque, le nazisme, l’antisémitisme, la croyance dans le progrès. L’œuvre anticipe également les problèmes écologiques.

En 1938, à la suite des accords de Munich, l’annexion des Sudètes par les troupes nazies touche profondément le démocrate nationaliste qu’il est.

« J’ai l’impression que je n’ai plus rien à faire ici. Je ne serais qu’un drôle de personnage. Mon monde est mort. J’ai cru, en effet, en quelques engagements, en soi-disant l’honneur d’un traité et des choses semblables. Je pense que je ne saurais pas me retrouver dans cette bousculade… »
— Karel Čapek

Après s’être remis du premier choc, il essaie d’excuser les actes du  gouvernement et du président dans la situation, qui selon Čapek, n’offrait pas d’autres solutions excusables. Il considère comme déplacé, dans la situation de l’époque, de chercher les coupables. Il s’efforce, par ses activités, d’empêcher la division du peuple, et tâche de maintenir son union. Après la démission du président Beneš, il reste le seul symbole visible de la Première République et joue souvent le rôle de « bouc émissaire ». Il reçoit de nombreuses lettres et appels téléphoniques anonymes d’insultes. Les vitres de sa maison sont régulièrement cassées. Le 26 novembre 1938 il publie, à la suite des attaques contre sa personne, son essai Comment ça s’est passé dans Lidové noviny (Le Quotidien du peuple).

Il passe les trois dernières années de sa vie à Stará Huť u Dobříše, où l’on trouve aujourd’hui un monument à son nom. Il meurt d’un œdème pulmonaire quelques mois avant son arrestation planifiée par la Gestapo. Il est enterré au cimetière de Vyšehrad à Prague. Il était le troisième sur la liste de la Gestapo des personnes à arrêter et seule sa mort précoce le délivre du destin tragique qui l’attendait. Son frère Josef est arrêté pour activités anti-fascistes et envoyé en camp de concentration en 1939, peu après l’invasion de la Tchécoslovaquie qui fait suite aux accords de Munich. Josef meurt au camp de Bergen-Belsen en avril 1945. Voyage vers le Nord, récit d’un voyage en Scandinavie illustré de dessins sera publié en 1939 à New-York.

Capek, entier postal, Tchéquie.

Ses œuvres sont mises à l’index durant les années d’après-guerre par le régime communiste qui considère d’un mauvais œil cet auteur anti-totalitaire, qui avait publié un article, Pourquoi je ne suis pas communiste, en 1924.

En 1995, il a reçu, in memoriam, l’Ordre de Tomáš Garrigue Masaryk.

Čapek était un très bon photographe amateur dont témoignent, mis à part de photos connues publiées dans Dášenka (recueil de proses sur la vie d’un chiot Dášenka), des photos de personnalités (du président Masaryk et d’autres pátečníci (Les hommes de vendredi, le cercle littéraire et politique qui se réunissait dans le jardin de maison de Karel Čapek tous les vendredis après-midi de 1921 jusqu’à sa mort). Karel, photographe amateur, fut l’auteur d’une des publications photographiques les plus vendues de l’époque de la Première République, Dášeňka čili Život štěněte, publiée en 1933.

Moins connue est sa passion pour la musique ethnique en lien avec son intérêt pour les cultures étrangères. C’était un collectionneur important ; toute sa collection fut offerte par ses héritiers en 1981 à Náprstkovo muzeum1 (en tout, 462 vinyles 78 tours, et 115 catalogues de maison de disques mondiales). Après 1990, les enregistrements furent numérisés avec le soutien de l‘UNESCO et les meilleurs ont été édités sur cinq CD.

La paternité du mot « robot », terme qui s’est répandu dans le monde avec la pièce de théâtre R.U.R. appartient à son frère Josef. Karel Čapek pensait plutôt au mot « laboř ». Le mot robot est d’origine slave et provient du verbe robotovat (travailler).

En 1988, un colloque lui est consacré à l’Université libre de Bruxelles, les 1er et 2 décembre, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort.

En 1989, un film biographique sur Karel Čapek est sorti au cinéma, Člověk proti zkáze (L’Homme contre la destruction). Les réalisateurs étaient Štěpán Skalský et Jaromír Pleskot. Le héros principal était interprété par Josef Abrhám, son frère Josef par František Řehák, Olga Scheinpflugova interprétée par Hana Maciuchová et le personnage de T. G. Masaryk par Svatopluk Beneš.

Ce n’est qu’en 2009, donc 70 ans après la mort de Čapek, qu’a été éditée la riche correspondance entre l’auteur et l’avocat Jindřich Groag sur le thème du pacifisme et du refus du service militaire.

Karel Čapek fut proposé sept fois pour le prix Nobel de littérature, entre 1932 et 1938.

Source : Wikipédia.

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