Johan August Strindberg, écrivain, dramaturge et peintre.

Johan August Strindberg, né le 22 janvier 1849 à Stockholm (Suède) et mort le 14 mai 1912 à Stockholm, est un écrivain, dramaturge et peintre suédois. Il fait partie des auteurs suédois les plus importants et est un des pères du théâtre moderne. Ses œuvres se classent parmi deux courants littéraires majeurs, le naturalisme et l’expressionnisme.


August Strindberg est le quatrième des huit enfants de Carl Oscar Strindberg, agent d’un armateur, et de son épouse, née Ulrika Eleonora (Nora) Norling, ancienne domestique de la maison paternelle. August Strindberg est marqué par une enfance instable qui oscille entre négligence et ferveur religieuse, et par les déménagements fréquents (dix fois jusqu’à l’âge de vingt ans). Il commence l’école dans un établissement dont la sévérité le hantera longtemps, puis poursuit ses études à partir de 1861 dans un lycée privé (Stockholms Lyceum) d’esprit libéral. Il est particulièrement doué en français et en sciences naturelles. Sa mère meurt de tuberculose en 1862 et son père, avec lequel il entretient des relations difficiles, se remarie avec la gouvernante des enfants, Emma Charlotta Peterson dont il a un fils, Emil. L’adolescent se réfugie dans le piétisme. Avant de devenir écrivain, alors qu’il est encore étudiant, il travaille comme assistant dans un atelier de chimie à l’université de Lund au sud-ouest de la Suède. Il est également peintre, photographe et télégraphiste.

Strindberg, carte maximum, Suède.

Il a été marié à trois reprises, mais son caractère hypersensible, voire névrosé a conduit chacune de ses unions au divorce. Il s’est marié une première fois avec l’actrice Siri von Essen (1850-1912) en 1877, elle-même divorcée du baron Carl Gustaf von Wrangel. Deux filles, Karin (1880) et Greta (1881), et un fils, Hans (1884) sont nés de cette union. Les époux se séparent en 1891. Il fait la connaissance en 1893 de la jeune journaliste Frida Uhl (1872-1943), âgée de vingt ans, qu’il épouse quelques mois plus tard et avec qui il vit au château de Dornach (propriété des grands-parents de la jeune femme) pendant le reste de l’année. Elle lui donne une fille, Kerstin, en 1894. Il séjourne à Versailles pendant l’automne 1894 et au Petit-Quevilly en 1895, où il travaille à l’usine Maletra1. Leur divorce a lieu en 1897, à cause de la liaison que Frida Strindberg entretient avec Frank Wedekind. Strindberg traverse une grave crise psychique. Son troisième mariage a lieu en 1901 avec la jeune artiste Harriet Bosse (1878-1961) dont il a fait la connaissance quelques mois auparavant, alors qu’elle jouait Puck dans Le Songe d’une nuit d’été.

Ses relations avec les femmes sont orageuses et ses mots et ses actes ont souvent été vus comme misogynes autant par ses contemporains que par les lecteurs d’aujourd’hui. Cependant, beaucoup reconnaissent qu’il avait une rare connaissance de l’hypocrisie des attentes de sa société à l’égard des sexes, du comportement sexuel et de la moralité. Le mariage et la famille sont sous tension à l’époque de Strindberg, alors que la Suède  s’industrialise et s’urbanise rapidement. Les questions de la prostitution et de la moralité sont alors fortement débattues parmi les écrivains et les politiciens. Ses premiers écrits traitent souvent du rôle traditionnel donné aux sexes par la société, qu’il qualifie d’injuste.

Strindberg était à l’époque admiré par la classe ouvrière2. Il est lui-même tenté par le socialisme, voire l’anarchisme – sa fille Karin épousera un chef bolchévik, Vladimir Mikhaïlovitch Smirnov – et ses idées politiques l’ont rendu très populaire dans les « pays socialistes », notamment en Union soviétique ou à Cuba. Toutefois, à la fin des années 1880, il renie le socialisme et découvre Nietzsche avec qui il correspond jusque pendant la folie de ce dernier. Nietzsche lui propose de traduire Ecce Homo, mais, manquant d’argent, Strindberg demande une rétribution que Nietzsche, également impécunieux, ne peut financer. Strindberg s’éloigne ensuite de la pensée de Nietzsche et se tourne vers le mysticisme qu’il considère comme découlant de la synthèse des sciences et des arts.

En 1879, son roman La Chambre rouge (Röda rummet) le rend célèbre. Ses premières pièces étaient écrites dans le style naturaliste, et ses travaux durant cette période sont souvent comparés avec ceux du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. L’œuvre phare de cette époque est Mademoiselle Julie (Fröken Julie) (1888). Il subit ensuite une période de trouble intérieur qui se termine en 1897 par l’écriture d’un livre en français, Inferno. Cela correspond à l’époque de son divorce avec Frieda Uhl.

Il rompt après avec le naturalisme et se met à produire un travail influencé par le symbolisme. Il est considéré comme l’un des pionniers de l’expressionnisme européen moderne. La Danse de  mort (Dödsdansen, 1900-1901) et La Sonate des Spectres (Spöksonaten, 1907) sont des pièces connues de cette époque. En 1906 alors qu’il est en train d’écrire Le Bouc émissaire4, il affirme : « Je suis en train d’écrire une histoire à la Balzac ».

Jusqu’en 1905, il était en communication avec l’essayiste  danois occultiste Carl William Hansen.

Strindberg est mort d’un cancer en 1912, à l’âge de 63 ans et est enterré au cimetière du Nord de Stockholm, où sa sépulture est marquée selon son souhait de l’épitaphe O Crux ave spes unica.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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