Iouri Nikouline, clown et acteur.

Iouri Vladimirovitch Nikouline (en russe : Ю́рий Влади́мирович  Нику́лин), né le 18 décembre 1921 à Demidov et mort le 21 août 1997 à Moscou, est un clown et un acteur russe de renom, qui joua dans de nombreux films populaires. Artiste exigeant, il énonce la rareté de comiques de vocation, en affirmant « de vrais clowns il en existe moins que de cosmonautes ».


Né à Demidov, dans le gouvernement de Smolensk, Youri est le fils de Vladimir et Lydia Nikouline, tous deux acteurs de théâtre dramatique local. En 1925, la famille vient s’installer à Moscou où le père gagne sa vie avec l’écriture de saynètes et, pendant un temps, comme reporter chez Izvestia. Youri participe aux représentations théâtrales de son école et fréquente le studio du Centre culturel artistique.

En 1939, Nikouline effectue son service militaire. Il sert dans l’unité  d’artillerie antiaérienne pendant la Guerre d’Hiver contre la Finlande et la Grande Guerre patriotique. En 1943, il rejoint les rangs du parti communiste de l’Union soviétique. Démobilisé en mai 1946, avec le grade de sergent, il est décoré de la médaille du Courage, de la médaille pour la Défense de Léningrad et de l’ordre de la Guerre patriotique.

Nikulin, carte maximum, Kyrgystan.

De retour à la vie civile, il pose sa candidature auprès de plusieurs écoles d’acteur et de théâtres, mais se voit recalé pour “manque de talent  artistique”. Il est enfin accepté dans le studio de formation de clowns au sein de Cirque de Moscou du boulevard Tsvetnoï. Il travaillera là-bas pendant plus de 50 ans, passant de simple clown à directeur du cirque qui portera son nom pour devenir le Cirque Nikouline de Moscou.

Au début de sa carrière, il assiste le célèbre clown Karandach tout comme son collègue Oleg Popov, qui par la suite parviendra aussi à se démarquer. Pendant sa formation, Nikouline fait connaissance de Mikhaïl Chouïdine qui lui aussi est un vétéran de guerre, un ancien tankiste. À partir de 1950, ils se produisent en duo. Nikouline incarne alors le personnage de Iourik, naïf et flegmatique, alors que son partenaire se montre au contraire espiègle et effronté. Leurs numéros se développent autour de cette opposition. Leur succès est si grand qu’ils participent à d’innombrables tournés : en France, en Belgique, au Royaume-Uni, en RDA, en Australie, au Brésil, au Canada, en Suède, en Pologne, au Japon, en Uruguay et aux États-Unis. À l’étranger, on perçoit Nikouline comme un “clown cérébral”, en comparant son détachement mélancolique caractéristique à celui de Buster Keaton. Il arbore peu de maquillage, seuls ses yeux sont soulignés de noir et le nez à peine rougi.

Sa carrière au cinéma commence en 1958, dans un épisode du film Jeune Fille à la guitare, puis compte encore quelques simples apparitions. L’artiste acquiert une célébrité nationale sous les traits de petit truand Balbes (qui signifie littéralement « bêta » en français), apparu pour la première fois dans une série de courts-métrages de Leonid Gaïdaï mettant en scène un petit trio de criminels dont les deux autres antihéros sont incarnés par Gueorgui Vitsine et Evgueni Morgounov. Gaïdaï développe le sujet autour de leurs mésaventures dans plusieurs de ses téléfilms. Nikouline tourne dans les films devenus cultes pour plusieurs générations de Soviétiques, comme Le Bras de diamant ou Les Vieillards-brigands. Il touche au registre dramatique également. Sa performance est remarquable dans Quand les arbres étaient grands, Andreï Roublev, Ils ont combattu pour la patrie, Vingt jours sans guerre. Il joue dans L’Épouvantail (1983), le film qui pour la première fois dans le cinéma soviétique parle du harcèlement en milieu scolaire, adapté du livre éponyme de Vladimir Jeleznikov.

En 1973, Nikouline reçoit le titre d’Artiste du peuple de l’URSS, puis celui de Héros du travail socialiste en 1990. Il est à deux reprises lauréat de l’ordre de Lénine.

Pendant toute sa vie, Youri Nikouline est un amateur d’histoires drôles, qu’il commence à collectionner pendant son service dans l’armée. Plus tard, il partage cette passion dans l’émission de télévision humoristique Club du Perroquet Blanc (Белый попугай) qu’il lance avec Eldar Riazanov en 1993. Il signe aussi un livre de blagues De la part de Nikouline.

Au festival Kinotavr de 1995, on lui remet le prix du conseil artistique pour l’ensemble de son œuvre.

Il institue en 1997 la fondation Cirque et Charité, censée venir en aide aux anciens artistes et soutenir les nouveaux talents.

Nikouline décède après une opération du cœur. Il est enterré au cimetière de Novodevitchi à Moscou. Sur sa tombe se dresse une statue le représentant, assis sur un banc, en compagnie d’un chien.

Source : Wikipédia.

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