Hans Fallada, écrivain.

Hans Fallada est le nom de plume de l’écrivain allemand Rudolf Wilhelm Adolf Ditzen, né le 21 juillet 1893 à Greifswald (Poméranie), mort le 5 février 1947 à Berlin.

Le pseudonyme Hans Fallada fait référence à deux personnages des contes des frères Grimm : le héros de Hans im Glück et le cheval nommé Falada de Die Gänsemagd.

Ses romans décrivent la vie de petites gens.


Rudolf Ditzen naît dans une famille aisée ; son père Wilhelm (mort en 1937) est magistrat. Il souhaite voir son fils embrasser une carrière de juriste ; leurs relations sont conflictuelles durant toute la jeunesse de Rudolf. La famille Ditzen quitte Greifswald pour Berlin en 1899, puis pour Leipzig en 1909.

En 1911, Rudolf Ditzen est élève du Fürstliches Gymnasium (“Lycée princier”) à Rudolstadt en Thuringe. Cette année-là est marquée par un drame : une tentative de suicide (précisément un pacte suicidaire sous couvert d’un duel) avec son ami Hans Dietrich von Necker, qui est tué, tandis que Rudolf survit à de graves blessures ; il est inculpé de meurtre, avant d’être admis dans une clinique psychiatrique à Iéna pour une courte durée, puis à Tannenfeld en 1912.

Il abandonne ses études secondaires sans diplôme et fait un apprentissage agricole. De 1913 à 1928, il occupe des emplois divers dans ce secteur, sans être requis plus de quelques jours pendant la Première Guerre mondiale. Mais il a de nombreux problèmes : de 1917 à 1919, il suit plusieurs cures de désintoxication (alcool et morphine) ; par la suite, il est à plusieurs reprises mis en prison : 3 mois en 1924 et 2 ans et demi en 1926.

En 1929, il épouse Anna Margarete Issel, dont il aura trois enfants (Ulrich, né en 1930 ; Lore, en 1933 ; Achim, en 1940). À partir de cette époque, il travaille dans les secteurs de l’édition (chez l’éditeur Ernst Rowohlt à Berlin) et du journalisme, jusqu’à ce qu’il puisse vivre de ses droits d’auteur.

Ses premiers romans, Der junge Goedeschal, écrit en 1920, et Anton und Gerda, sont publiés en 1923. Il connaît son premier succès en 1931 avec Bauern, Bonzen und Bomben (Paysans, Gros Bonnets et Bombes), qui évoque les révoltes paysannes de Neumünster lors de la crise de 1928-1929.

Le roman suivant, Kleiner Mann, was nun ? (Et puis après ?, aussi traduit en français sous le titre Quoi de neuf, petit homme ?) en 1932, dont la renommée dépasse cette fois les frontières allemandes, est une critique de la société allemande de l’entre-deux-guerres. Fallada y dépeint les déboires d’un jeune comptable, Johannes Pinneberg, représentant de la petite bourgeoisie travailleuse et honnête, qui, frappé de plein fouet par la grave crise économique qui touche l’Allemagne dans les années 1930, se voit aspiré dans l’engrenage du chômage et de la misère. En réponse au Et puis après ? du titre, le repli dans le cocon familial semble la seule issue.

En 1933, lorsque Hitler accède au pouvoir, Fallada subit une courte arrestation par la S.A. (11 jours), après avoir été dénoncé pour des propos tenus à Ernst von Salomon. Il se retire ensuite dans la ferme qu’il a acquise à Carwitz (un hameau de pêcheurs de la commune de Feldberg) dans le Mecklembourg. Commence alors une période prolifique, avec la rédaction de Wer einmal aus dem Blechnapf frißt (Le Roman du prisonnier) et de Wir hatten mal ein Kind (Nous avions un enfant) en 1934, de Das Märchen vom Stadtschreiber, der aufs Land flog en 1935, de Wolf unter Wölfen (Loup parmi les loups) en 1937, de Der eiserne Gustav (Gustave-de-Fer) en 1938, de Der ungeliebte Mann (Mariage sans amour) en 1940, de Ein Mann will hinauf en 1943. Se consacrant à une littérature plus distrayante que critique, il bénéficie d’une tolérance du régime nazi, avec des conditions matérielles assez précaires.

En juillet 1944, il divorce d’Anna Issel, mais un nouvel épisode violent en août contre son ex-épouse entraîne son incarcération. C’est alors qu’il entreprend la rédaction du roman Der Trinker, publié seulement en 1950, qui évoque le parcours de l’auteur lui-même, alcoolique et morphinomane depuis sa jeunesse. Il fait ensuite la connaissance d’Ursula Losch, qu’il épouse début 1945. Un membre important du SED, le poète expressionniste Johannes R. Becher, l’incite à venir à Berlin-Est ; Fallada travaille au journal Tägliche Rundschau (de), tout en continuant son travail de romancier : en 1946, il écrit Der Alpdruck (Le Cauchemar) et Jeder stirbt für sich allein (Seul dans Berlin), « l’un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie », selon Primo Levi.

Hospitalisé en raison de ses problèmes d’addiction à Berlin-Niederschönhausen, Hans Fallada meurt d’un arrêt cardiaque le 5 février 1947.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.