Gueorgui Plekhanov, révolutionnaire.

Gueorgui Valentinovitch Plekhanov (en russe : Георгий Валентинович Плеханов), né le 29 novembre 1856 (11 décembre dans le calendrier grégorien) et mort le 30 mai 1918, est un révolutionnaire et théoricien marxiste russe qui fonda le mouvement social-démocrate en Russie et contribua à l’expansion du marxisme dans ce pays. Il participa également aux réflexions sur la présence de l’art et de la religion dans la société.


Né dans une famille aristocratique, Plekhanov est élève au corps des cadets de Voronej. Il milite d’abord auprès des narodniki, un mouvement agraire actif depuis 1860 fondé par des populistes russes, notamment dans  l’organisation Terre et Liberté (Zemlia i Volia), puis après la scission de ce mouvement en 1879, il fonde avec d’autres militants l’organisation Tcherny Peredel, (en russe : Чёрный передел ; en français : le Partage noir), mouvement populiste russe.

Sa rencontre avec Engels l’année suivante est déterminante et va faire de lui le fondateur incontesté du marxisme en Russie. Mais, poursuivi par la police tsariste, il est contraint de s’enfuir à l’étranger pendant trente-sept ans, principalement à Paris, en Angleterre et en Suisse.

En 1883, il fonde à Genève le groupe Émancipation du Travail avec Pavel Axelrod, première cellule marxiste de Russie. La lecture des textes de Plekhanov contribue fortement à gagner Lénine au marxisme bien que Friedrich Engels reprochera en 1893 à Plekhanov de « beaucoup écrire et peu construire », contrairement aux populistes qui, eux, agissent en Russie même. De fait, il se livre à son penchant d’intellectuel. Possédant en effet une culture encyclopédique (philosophique, historique littéraire, sociologique), « il est de loin le seul marxiste de son temps à détenir une telle science »

Premier Russe à établir une synthèse de la pensée de Marx, il en pourfend par ailleurs les adversaires en Russie : tout autant les anarchistes qui sont à ses yeux des terroristes et des utopistes — qu’il différencie des “grand utopistes” du socialisme utopique mais néanmoins orienté vers la fondation d’un socialisme — que les narodniki, qu’il a pourtant soutenus autrefois.

En 1893, il est délégué au premier congrès de la IIe internationale, dite « Internationale ouvrière », qui se tient à Zurich.

En 1898, il participe à la fondation du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.

De 1900 à 1903, il collabore à la création du journal Iskra, avec Martov et Lénine, dans lequel il développe largement sa pensée. C’est à cette occasion qu’émergent les premiers différends avec Lénine.

Au congrès de 1903, qui se tient à Londres et où naît la séparation entre bolchéviks (Lénine et Trotski) et mencheviks (Martov), il se situe du côté bolchéviks, donc de Lénine6. Toutefois, le désaccord avec Lénine se creuse. Celui-ci attend du congrès un mot d’ordre fondé sur le déclenchement d’une grève générale alors que Plekhanov est hostile à ce principe aux motifs qu’il relève plus de l’anarchisme que du marxisme et qu’une grève générale ne peut être efficace que dans un pays industrialisé. Le débat entre Lénine et les autres congressistes est si violent que les mencheviks menacent de quitter le parti. Plekhanov, soucieux de concilier les adversaires, leur propose d’entrer dans la rédaction de l’Iskra. En revanche intransigeant, Lénine quitte alors le journal.

En 1905, Plekhanov soutient la première révolution russe mais, après son échec, il rejoint les mencheviks8, estimant qu’elle a échoué précisément parce que Lénine a refusé l’alliance avec les mencheviks. En revanche, il soutient Lénine contre ceux qu’il appelle “les liquidateurs” : des membres du parti qui veulent abandonner toute activité illégale pour fonder un parti socialiste officiellement reconnu. Dans le même temps, il attaque les intellectuels qui s’intéressent au socialisme sans y adhérer vraiment (Les Questions fondamentales du marxisme, 1910).

En 1914, un nouvel événement divise à nouveau les deux hommes : la Première Guerre mondiale. Alors que Lénine s’est opposé à son déclenchement, Plekhanov la juge souhaitable. Selon lui, en effet, si la Russie s’efface devant l’Allemagne, la social-démocratie allemande, qui — selon lui — a trahi le marxisme authentique, imposera ses vues sur l’ensemble de l’Europe.

En 1917, Plekhanov revient en Russie, après 37 ans d’absence. Sans être ouvertement adversaire de la révolution d’Octobre, il en prévoit des conséquences catastrophiques.

Après le renversement du tsarisme, il reste sur des positions patriotiques mais, cette fois, au nom de la défense de la démocratie russe, se positionne contre l’impérialisme allemand.

En 1918, il meurt de la tuberculose et est enterré au cimetière Volkovo, dans la partie méridionale de Saint-Pétersbourg, à la Passerelle des écrivains.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.