Gottfried Benn, écrivain.

Gottfried Benn, né le 2 mai 1886 à Mansfeld et mort le 7 juillet 1956 à Berlin, est un écrivain allemand. Il est considéré comme une figure de l’expressionnisme et comme l’un des plus grands écrivains germanophones de sa génération, au même titre que Thomas Mann, Robert Musil, Ernst Jünger ou Bertolt Brecht.


Écrivain et médecin (il était dermatologue), Gottfried Benn fait partie de ces personnages marqués par la rupture majeure de la société allemande à la suite de l’effondrement national consécutif à la défaite de 1918.

Fils d’un pasteur luthérien de Mansfeld (actuelle Prignitz), il étudie à Sellin, dans la région de Nouvelle Marche, et à Francfort-sur-l’Oder, avant de se tourner vers la théologie à l’université de Marbourg et la médecine militaire à l’Académie Kaiser-Wilhelm de Berlin.

Benn démarre comme auteur expressionniste avant la Première Guerre mondiale quand il publie un court recueil de poèmes (Morgue, 1912).

Benn s’engage en 1914 et part pour une brève période sur le front belge, où il sert comme médecin militaire à Bruxelles. Par une étrange coïncidence, il loge dans l’ancien atelier du peintre symboliste belge Fernand Khnopff, à Saint-Gilles (au no 1 de la rue Saint-Bernard). Il assiste au procès et à l’exécution de l’infirmière Edith Cavell. Il exerce comme  médecin militaire à l’hôpital Molière d’Ixelles où il soigne les prostituées. Puis il retourne à Berlin, où il ouvre un cabinet de dermatologie et devient spécialiste des maladies vénériennes.

Hostile à la République de Weimar, et rejetant marxisme et américanisme, Benn commence par sympathiser avec le régime nazi. Il espère que le national-socialisme exaltera son esthétique, que l’expressionnisme deviendra l’art officiel de l’Allemagne, comme le futurisme l’est en Italie. Benn est élu à la section poésie de l’Académie de Prusse en 1932 et prend la tête de cette section en février 1933. En mai, il défend le nouveau régime à la radio[réf. souhaitée] et signe le Gelöbnis treuester Gefolgschaft (Serment de très fidèle obédience).

Benn, carte maximum, Berlin.

Comme de nombreux intellectuels allemands de cette époque Benn s’intéresse beaucoup à la culture de la Grèce antique qu’il voit comme un modèle pour le renouveau de l’Allemagne. Il écrit une sorte de charte ou de programme pour les intellectuels pro-nazi qui s’appelle Die Dorische Welt (Le monde dorien) dans lequel il dépeint Sparte comme une Allemagne nazie avant la lettre. Apollon y est présenté comme le dieu dorien par excellence (ce qui est historiquement faux mais Benn souhaite s’opposer à l’intérêt pour les cultes dionysiaques qui émergent en Allemagne à la suite des écrits de Nietzsche et Hölderlin) et donc la référence pour les Nazis.

La politique culturelle du nouvel État ne prend pas la voie qu’il espérait et, en juin 1933, Hans-Friedrich Blunck remplace Benn à la tête de la section poésie de l’Académie. Consterné par la Nuit des Longs Couteaux, Benn retire son soutien au mouvement nazi. Il décide d’accomplir « la forme aristocratique de l’émigration » et rejoint en 1935 la Wehrmacht, où il trouve nombre d’officiers désapprouvant comme lui le régime. En mai 1936, la revue SS Das Schwarze Korps (« Le corps noir ») attaque la poésie expressionniste et expérimentale, qualifiée de dégénérée, juive, et homosexuelle. À l’été 1937, Wolfgang Willrich, un membre de la SS, dénonce Benn dans son livre Säuberung des Kunsttempels (« Nettoyage du temple de l’art »). Heinrich Himmler, cependant, intervient pour réprimander Willrich et défendre Benn sur le terrain de ses succès depuis 1933 (ses premières productions artistiques étant hors de propos). En mars 1938, le Reichsschrifttumskammer (Chambre de la littérature du Reich : corporation des auteurs nationaux-socialistes) interdit à Benn de continuer à publier.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Benn est en poste dans l’est de l’Allemagne, où il écrit des poèmes et des essais. Après la guerre, son travail est interdit par les Alliés en raison de son soutien initial à Hitler.

En 1951, il obtient le prix Georg Büchner.

Il meurt à Berlin-Ouest en 1956 et est enterré au cimetière de Dahlem, à Berlin.

Source : Wikipédia.

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