Francesco Guicciardini, historien, philosophe et diplomate.

François Guichardin ou le Guichardin (en italien Francesco Guicciardini, né le 6 mars 1483 à Florence – mort le 22 mai 1540 à Arcetri) était un historien, un philosophe, un diplomate et un homme politique florentin du XVIe siècle.


Francesco Guicciardini, dit Guichardin, naquit à Florence le 6 mars 1483, troisième fils de la famille Guicciardini, l’une des plus fidèles au  gouvernement des Médicis. Après une formation humaniste initiale reçue au sein de sa famille, incluant la lecture des grands historiens de l’Antiquité (Xénophon, Thucydide, Tite-Live, Tacite), il étudia le droit auprès du célèbre Francesco Pepi. Après un séjour de deux ans à Ferrare, de 1500 à 1502, il poursuivit ses études de droit à Padoue, où les professeurs étaient d’un niveau supérieur. Revenu à Florence en 1505, il commença à y occuper des charges liées au droit civil, bien qu’il n’ait pas encore terminé ses  études. Il soutint son doctorat en novembre de la même année en ius civile et commença sa carrière d’avocat.

C’est en 1506 que se conclut sa carrière académique, en parallèle avec son mariage avec Maria Salviati, fille d’Alamanno Salviati, d’une famille très engagée politiquement et adversaire déclarée de Pier Soderini, alors gonfalonier à vie de Florence. Ce mariage rencontra l’opposition de son père mais Guichardin n’en eut cure, son intention étant de poursuivre une carrière politique qu’il voyait comme grandement favorisée par le prestige dont jouissait la famille de sa femme.

Ce mariage lui sert effectivement de tremplin, lui garantissant une brillante et rapide ascension politique : l’aide de son beau-père lui vaut d’être nommé parmi les capitaines du Spedale del Ceppo, charge peu significative en soi mais prestigieuse en raison de la qualité des personnalités qui s’y trouvaient distinguées. En 1508, c’est lui qui est chargé d’instruire les  poursuites contre le podestat Piero Ludovico da Fano et il entame l’écriture des Storie fiorentine et des Ricordi. Exactement 10 ans auparavant, soit en 1498, se concluent les Cronache forlivesi de Leone Cobelli, qui rapportent les prémices des événements qui opposèrent Catherine Sforza et César Borgia, dont Guichardin traite dans ses propres Storie, en raison des répercussions notables que ceux-ci ont sur la politique florentine.

En 1509, à l’occasion de la guerre contre Pise, il est appelé à rejoindre le gouvernement de la ville, obtenant, toujours grâce à son beau-père,  l’avocature du chapitre de Santa Liberata. Ces progrès portent rapidement Guichardin à une carrière internationale et en 1511, il reçoit de la République florentine la charge d’ambassadeur en Espagne, auprès du roi Ferdinand II d’Aragon. Pour cette première mission diplomatique, de 1511 à 1513, il est chargé1 de faire en sorte que le roi d’Espagne accepte la fidélité de Florence à la France, ce qui sera rendu encore plus difficile par les changements politiques qui affectent Florence alors qu’il est en Espagne. La mission est finalement remplie, grâce à des correspondances parallèles entre le diplomate, son père et ses frères qui réussirent à combler les faiblesses et les réticences de la communication diplomatique officielle, et à tenir l’intéressé au courant de la situation internationale. C’est de cette  expérience qu’il tirera la Relazione di Spagna, une analyse lucide des conditions socio-politiques de la péninsule ibérique, ainsi que le Discorso di Logrogno, œuvre de théorie politique dans laquelle Guichardin soutient une réforme défendant le caractère aristocratique de la République florentine.

En 1513, il revient à Florence, où les Médicis ont repris le pouvoir depuis un an avec l’appui de l’armée hispano-pontificale. Ami de Machiavel, il lui vient en aide lorsque ce dernier perd son poste et il intervient en sa faveur auprès des nouveaux maîtres de la ville. Il a entretenu une correspondance suivie avec lui et a commenté, non sans polémique, son ouvrage Discours sur la première décade de Tite-Live (1529). Selon Artaud de Montor, il était plus favorable que Machiavel à un gouvernement oligarchique : « Il me paraît avoir bien deviné la prédilection de Guicciardini pour un  gouvernement de magnats; le lieutenant du Saint-Siège avait été formé de bonne heure à cette école aristocratique : mais je ne pense pas qu’il soit bien certain que Machiavel aurait préféré absolument un gouvernement populaire sans populace. »

À partir de 1514, Guichardin devient un des Otto di Guardia e Balia (magistrats chargés de la police et de la justice criminelles) et l’année suivante, il entre au gouvernement où, grâce à ses services rendus aux Médicis, il devient avocat consistorial et gouverneur de Modène en 1516, avec l’élection au siège pontifical de Jean de Médicis, sous le nom de Léon X (1513-1521), dont il devient le conseiller. Son rôle de premier plan dans la politique émiliano-romagnole se renforce en 1517 lorsqu’il est nommé gouverneur de Reggio Emilia et de Parme, au moment précis du délicat conflit franco-impérial. En 1521, il est fait commissaire général de l’armée pontificale, alliée de Charles V contre les Français ; c’est pendant cette période qu’il développe l’expérience qui nourrira la rédaction de ses Ricordi et de la Storia d’Italia. À la mort de Léon X, en 1521, Guichardin s’oppose au siège de Parme, ce qu’il rapporte dans sa Relazione della difesa di Parma. Après l’élection au trône pontifical de Jules de Médicis, sous le nom de  Clément VII, il est nommé gouverneur de Romagne, agitée par les luttes entre les puissantes familles de la région ; Guichardin y donne libre cours à ses dons diplomatiques remarquables.

La puissance écrasante de Charles Quint pousse le diplomate à faire  campagne en faveur d’une alliance entre les Etats régionaux italiens et la France afin de tenter de sauvegarder l’indépendance de la péninsule. L’accord est signé à Cognac en 1526 mais tourne rapidement à l’échec ; c’est à cette époque qu’il rédige le Dialogo del reggimento di Firenze, en deux volumes écrits entre 1521 et 1526, dans lesquels il présente de nouveau son modèle de république aristocratique ; en 1527, la Ligue de Cognac subit une cuisante défaite et Rome est mise à sac par les lansquenets, tandis qu’à Florence les Médicis sont renversés et la république rétablie pour la troisième et dernière fois. Impliqué dans ces vicissitudes et considéré avec méfiance par les républicains en raison de son passé au service des Médicis, Guichardin décide de se retirer en exil volontaire dans sa villa de  Finocchieto, dans les environs de Florence. Il y compose deux oraisons, l’Oratio accusatoria et la defensoria, ainsi qu’une Lettera Consolatoria, selon le modèle de l’oratio ficta, dans laquelle il expose les accusations portées contre lui en même temps qu’il les réfute, et feint de recevoir les consolations d’un ami. En 1529 il écrit les Considérations en réponse aux “Discours” de Machiavel sur la première décade de Tite-Live  (Considerazioni intorno ai “Discorsi” del Machiavelli ” sopra la prima deca di Tito Livio), dans lesquelles il réfute le pessimisme de son concitoyen. Il complète également la rédaction définitive des Ricordi.

S’étant vu confisquer ses biens, il quitte Florence en 1529 pour retourner à Rome et se mettre de nouveau au service de Clément VII, qui l’envoie comme diplomate à Bologne. Après le retour définitif des Médicis à Florence (1531), il devient conseiller du duc Alexandre et écrit les Discorsi del modo di riformare lo stato dopo la caduta della Repubblica e di assicurarlo al duca Alessandro ; Il ne jouit toutefois pas de la même considération de la part du successeur d’Alexandre, Cosme Ier, qui le tient à l’écart. Guichardin se retire alors dans sa villa de Santa Margherita in Montici à Arcetri, où il passe les dernières années de sa vie, se consacrant à la littérature : il réorganise les Ricordi politici e civili, rassemble ses Discorsi politici et surtout, il réécrit la Storia d’Italia.

Il meurt deux ans plus tard à Arcetri en 1540 et est enterré dans le chœur de l’église Santa Felicita à Florence.

Il possédait le château de Poppiano, endommagé en 1529 pendant le siège de Florence.

Sa statue figure au piazzale des Offices de Florence, parmi les grands  hommes toscans.

Source : Wikipédia.

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