John Milton, poète.

John Milton (1608 – 1674) est un poète et un pamphlétaire anglais, célèbre pour être, en particulier, l’auteur de plusieurs poèmes épiques, Le Paradis perdu, Le Paradis retrouvé et Samson Agonistes, et aussi de sonnets.

Né en 1608 à Londres, alors dans le Royaume d’Angleterre, il fréquente de prestigieux établissements, St Paul’s à Londres et Christ’s College à Cambridge. Cependant, son désaccord avec son tutor (« directeur d’études ») rend son éducation, dans un premier temps, tumultueuse. À bien des égards, cependant, c’est un autodidacte qui ne cesse d’étudier et approfondir ses connaissances en langues anciennes et modernes, philosophie, littérature et théologie.

Après la victoire puritaine du Commonwealth de l’Angleterre, il est nommé secrétaire d’État aux Langues étrangères, poste qui le conduit à représenter le nouveau régime auprès de l’étranger. Il publie de nombreux pamphlets et traités en latin ou en anglais. Sa vue baisse inexorablement et, à l’âge de 40 ans, il est complètement aveugle. Il reçoit alors l’aide d’assistants, en particulier celle du poète Andrew Marvell.

Lors de la Restauration, il est arrêté et emprisonné à la tour de Londres pendant quelques semaines, mais se voit assez rapidement libéré. Il se consacre alors à l’écriture de ses longs poèmes épiques, d’une Histoire de l’Angleterre et aussi de sonnets plus intimes, dont le célèbre On His Blindness (« Sur sa cécité »).

Il meurt le 8 novembre 1674. Il est considéré comme l’un des géants de la poésie anglaise.


Milton, carte maximum, Russie.

Le père de John Milton est le compositeur John Milton, notaire puritain qui écrit des madrigaux pour la reine Élisabeth Ire. Il s’installe à Londres aux alentours de 1583, pour avoir caché son protestantisme car son propre père, Richard Milton, riche propriétaire du comté d’Oxford et dévot catholique, l’a déshérité. Vers 1600, le père du poète épouse Sara Jeffrey et John Milton naît le 9 décembre 1608 à Cheapside, Londres.

John Milton commence à écrire dès l’âge de dix ans. Puis, il commence ses études à l’école Saint-Paul de Londres. À cette époque, Milton se destine au ministère du culte anglican et pour cela, il se montre très assidu dans ses études. Il est admis le 12 février 1625 au Christ’s College de Cambridge. Cette période à Cambridge, de 1625 à 1632, est plutôt tumultueuse. Il s’avère en profond désaccord avec son directeur d’étude William Chappel, peut-être pour avoir été fouetté par lui. Milton est temporairement révoqué (« rusticated ») durant un trimestre, de janvier à mars 1626. À son retour, le 19 avril 1626, il se voit attribuer un nouveau directeur d’études qu’il garde jusqu’à la fin de ses années d’université. Il obtient son diplôme « cum laude », c’est-à-dire avec les félicitations du jury, le 3 juillet 1632. Durant cette période, Milton écrit plusieurs poèmes en latin et des lettres en prose, et donne des cours d’hébreu au théologien américain Roger Williams en échange de cours de néerlandais.

Manifestement, les expériences de Milton à Cambridge n’ont pas été particulièrement fructueuses et ont contribué pour une bonne part à ses vues sur l’éducation. Après l’obtention de son diplôme, John Milton va vivre pendant six ans, de 1632 à 1638, dans la maison de ses parents à Hammersmith, puis à Horton dans une retraite studieuse. Il approfondit ses connaissances en grec et en latin, mais aussi en hébreu, en français, en espagnol, en italien et en vieil anglais, et dans des disciplines anciennes ou modernes comme la théologie, la philosophie, l’histoire, la politique, les lettres, la science, pour préparer sa future carrière de poète. Il acquiert ainsi une formidable érudition et rédige plusieurs œuvres importantes en prose comme en poésie. Il publie son premier poème en 1632. C’est durant cette période que Milton va progressivement abandonner son projet de prêtrise et que s’affirme sa vocation de poète.

Après la mort de sa mère en avril 1637, Milton envisage, comme il est alors d’usage chez les jeunes gens de bonne famille, de partir en voyage sur le continent, en France et en Italie, puis de retourner à Londres pour continuer ses études et donner des cours privés. Il embarque donc pour la France au début de l’année 1638, passe par Paris et Nice, puis arrive en Italie où il visite de nombreuses villes, Gênes, Pise, Florence, Sienne, Rome, Naples, Venise, etc. Il rencontre nombre de personnalités célèbres et d’influence, dont le cardinal Francesco Barberini, mais aussi l’astronome Galilée dont la condamnation renforce l’attachement que Milton porte aux libertés religieuses de son pays. Milton, informé des prémices de la guerre civile qui gronde en Grande-Bretagne, se décide à rentrer en passant d’abord par Genève.

À son retour, Milton devient le professeur privé de ses neveux mais aussi de plusieurs enfants de la haute noblesse. Il écrit d’ailleurs un traité sur l’éducation en 1644. Parallèlement à cette activité, immergé dans la controverse religieuse, il rédige cinq pamphlets contre la hiérarchie de l’Église qui le font connaître et attirent sur lui l’ire des défenseurs du clergé.

En mai ou en juin 1642, John Milton se marie avec Mary Powell dont le père est débiteur de John Milton senior. La différence d’âge (16 et 33 ans), le caractère sévère et introverti de Milton, les opinions royalistes de la famille Powell sont autant de facteurs qui peuvent expliquer la fuite de Mary après seulement un mois de mariage. Celle-ci profite, en effet, d’une visite chez ses parents pour ne plus revenir au domicile conjugal. Milton va alors écrire The Doctrine and Discipline of Divorce (« La doctrine et la discipline du divorce ») où il défend la légalisation et la moralité du divorce, ce qui lui attire les foudres de nombre de ses contemporains (la loi anglaise sur le mariage, inchangée ou presque depuis le Moyen Âge catholique, n’acceptant que la nullité du mariage pour stérilité). Face à la virulence de ses détracteurs et contre la censure qui s’applique à ses pamphlets, il écrit Areopagitica: A speech of Mr John Milton for the liberty of unlicensed printing to the Parliament of England (« Aeropagitica : discours de M. John Milton au Parlement de l’Angleterre pour la liberté de libre publication »)N 1 qui s’attaque à une loi autorisant la censure instituée un an plus tôt. Mary et John se réconcilient en 1645 et la famille Powell emménage tout entière chez le couple. Mary donne le jour à quatre enfants : Anne, Mary, John (mort à l’âge de 15 mois) et Deborah. Malgré leur première séparation, l’entente semble avoir régné dans la famille. Mary, cependant, décède  prématurément à l’âge de 26 ans en 1652. C’est à cette même époque qu’apparaissent chez Milton les premiers signes d’une faiblesse oculaire due sans doute à un glaucome qui le rendra progressivement aveugle.

La victoire parlementaire et le procès du roi Charles Ier à la fin de l’année 1648 et au début de l’année 1649 donnent à Milton l’espoir de voir émerger une plus grande liberté. Il apporte son soutien à un régime parlementaire et argumente en défaveur du roi dans The Tenure of Kings and Magistrates (« Le mandat des rois et des magistrats »). Cette œuvre en prose ne prône pas ouvertement le régicide mais le soutient implicitement. Sa réputation politique et son érudition le font connaître du Parlement qui le nomme, le 15 mars 1649, secrétaire d’État aux Langues étrangères. Il est chargé des relations épistolaires avec les puissances étrangères et du compte-rendu des communications relatives à ce ministère au Parlement. Plus tard, il est également conduit à exercer des fonctions de censeur.

Son poste est important dans la mesure où la jeune république tient à se faire reconnaître diplomatiquement en Europe. Milton a aussi la charge de rédiger des ouvrages de propagande en faveur du régime. Le premier écrit sur commande est Eikonoklastes de 16493,4 qui répond à un ouvrage en faveur du roi, Eikon Basilike, dont la popularité croissante inquiète le Conseil d’État. Une autre commande, Pro Populo Anglicano Defensio (« Pour la défense du peuple anglais »), écrite en 1651, est rédigée en réponse à l’ouvrage de Claude Saumaise publié par la famille royale en exil, Defensio regia pro carolo I. Ces ouvrages déclenchent de nombreuses réactions en Europe et les défenseurs de la maison des Stuart n’hésitent pas à affirmer que la cécité qui touche Milton est une punition divine due à ses prises de position et à son mode de vie dissolu.

Au moment du massacre des paysans vaudois protestants du Piémont, les Pâques vaudoises de 1655, lorsque Oliver Cromwell décrète un jeûne national en l’honneur des martyrs et envoie son ambassadeur Samuel Morland, John Milton écrit son sonnet sur Bloody Easter (« venge, ô Dieu, tes élus massacrés »), pour prendre la défense des paysans vaudois massacrés par les troupes du marquis de Pianezza, ce qui incite le jeune duc Charles-Emmanuel II de Savoie à leur accorder des « patentes de grâce » et un pardon général.

Sa cécité le contraint à progressivement diminuer son activité et l’importance de son poste s’en trouve réduite. Pour l’aider dans ses travaux, il bénéficie désormais d’assistants dont le jeune poète Andrew Marvell. John Milton reste en poste jusqu’à la fin de l’année 1659, après la mort d’Oliver Cromwell et la démission de son fils Richard. Face à la dégradation de la situation politique et à l’émergence d’une tendance au retour à la  monarchie, il écrit plusieurs ouvrages pour défendre la cause de la liberté et dénoncer les dangers d’un État religieux.

À la Restauration, malgré l’autodafé que subissent ses livres, Milton n’est, dans un premier temps, pas inquiété. En octobre 1660, cependant, il est arrêté et emprisonné à la tour de Londres où il reste jusqu’au 15 décembre. Ses amis, dont Andrew Marvell, alors membre du Parlement, sont  intervenus pour obtenir sa libération.

Milton, entier postal, Portugal.

Sa seconde femme, Katherine Woodcock, épousée en 1656, et leur fille meurent toutes deux au début de l’année 1658. Milton vit alors seul avec les trois filles de son premier mariage jusqu’en février 1663 où il se marie avec Élisabeth Minshull. En 1662, son notaire ayant fait faillite, il perd tous ses biens. Milton va vivre ses dernières années dans un certain dénuement, consacrant son temps à une retraite vouée à l’étude, à la dévotion et à la rédaction de ses œuvres les plus célèbres. Milton voit sa santé s’altérer mais reste intellectuellement actif. Il reçoit encore la visite de divers dignitaires étrangers, d’amis et de connaissances, mais ces rencontres s’espacent de plus en plus. Il se fait faire la lecture et dicte ses œuvres à ses assistants dont ses deux plus jeunes filles, Mary et Deborah.

Son chef-d’œuvre, le poème épique Paradise Lost est publié en 1667 mais ne rencontre pas immédiatement le succès ; il faut attendre 1688, une dizaine d’années après la mort de Milton, pour que le poème soit largement reconnu. Il publie également en 1670, son History of Britain (« Histoire de la Grande-Bretagne ») puis en 1671 Paradise Regained (« Le paradis retrouvé ») et encore Samson Agonistes, toutes œuvres poétiques majeures. En 1674, paraît la seconde édition de Paradise Lost en douze livres. John Milton meurt le 8 novembre de cette même année.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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