Ellery Queen, héros de romans policiers.

Ellery Queen est à la fois, un pseudonyme collectif utilisé par deux écrivains américains, Manford (Emanuel) Lepofsky, alias Manfred Bennington Lee (1905-1971), et Daniel Nathan, alias Frederic Dannay (1905-1982), tous deux nés à Brooklyn, et le nom du héros principal des romans d’une série du même nom. Sous la signature paraît une célèbre série de romans policiers, dont le héros est le jeune détective amateur Ellery Queen.

Ellery Queen est aussi un nom de plume utilisé par différents autres auteurs.


Célèbre déchiffreur d’énigmes, Ellery Queen est lui-même longtemps resté un personnage mystérieux. On sait aujourd’hui que sous ce nom fameux se cachent Manfred B. Lee et Frederic Dannay, deux cousins nés en 1905 à New York (États-Unis), dans le quartier de Brooklyn. Tous deux travaillent dans la publicité (Lee après son passage à l’université) quand, en 1928, ils  participent pour s’amuser à un concours de romans policiers et écrivent à quatre mains Le Mystère du chapeau de soie qui remporte le prix et un tel succès que l’éditeur, qui publie ce premier roman en 1929, les engage à continuer d’écrire : Ellery Queen est né.

Le personnage Ellery Queen est le fils de l’enquêteur professionnel Richard Queen qui fait d’ailleurs de fréquentes apparitions dans le cycle et auquel est consacré un recueil de nouvelles. À vingt ans, le jeune Ellery, un dandy oisif qui n’est pas sans rappeler le Philo Vance de S.S. Van Dine, devient l’écrivain de ses propres aventures, car souvent il prête main-forte à son père pour résoudre par sa science de l’observation et ses hautes capacités de  déduction des affaires particulièrement difficiles. Juste avant de révéler le fin mot de l’énigme, le récit s’arrête pour lancer un défi au lecteur, précisant que ce dernier connaît maintenant tous les indices en cause et qu’il doit dès à présent formuler sa solution avant qu’Ellery Queen lui en donne les clefs. Whodunits classiques et fort ingénieux, les enquêtes de Ellery Queen gagnent rapidement une vaste notoriété. Or, loin de se borner à répéter la formule, les cousins Lee et Dannay font évoluer le cycle. Dans leur association : « C’est Frederic Dannay qui invente l’histoire et Manfred Lee qui la met en forme. Non sans conflits entre les deux cousins, qui ne communiquent que par téléphone ».

Il existe quatre phases au cycle Ellery Queen. Dans la première, tous les romans contiennent le mot Mystery dans les titres originaux et se révèlent des romans d’énigme classiques. Elle se clôt avec le recueil de nouvelles Les Aventures de Ellery Queen. La deuxième phase, qui compte cinq romans, offre des récits de détection moins rigides où la part de suspense est en nette progression. Elle s’achève avec un nouveau recueil de nouvelles. La troisième, souvent désignée comme « celle de la maturité, est la plus riche ». Elle s’amorce avec La Ville maudite et, dans ses six romans et une dizaine de nouvelles, développe la chronique de Wrightville, petite agglomération « imaginaire de la Nouvelle-Angleterre »1 réunissant tous les vices et les maux de la société américaine des années 1950. Les situations y lorgnent parfois vers le roman noir ou versent dans le thriller, cependant que le whodunit y conserve une partie de ses prérogatives. Les intrigues, développées dans un univers moins artificiel que celui en vigueur dans les deux premières phases du cycle, s’enrichissent d’une psychologie des personnages — et, au premier chef, du héros lui-même — d’une complexité plus affirmée qui met à contribution certaines découvertes de la psychanalyse afin d’établir les motifs et les actes criminels. La quatrième et dernière phase du cycle inclut plusieurs textes apocryphes. En effet, pendant les années 1960, le duo sollicite ou autorise de jeunes auteurs, ou même des auteurs confirmés, à écrire sous la signature Ellery Queen. Claude Mesplède précise dans Les années Série noire, volume 3, qu’une trentaine de romans signés Ellery Queen, publiés vers la fin des années 1960, furent ainsi écrits par divers auteurs utilisant le nom maison (house name) Ellery Queen, et supervisés par Manfred Bennington Lee. Il est aujourd’hui possible d’attribuer la paternité de certains de ces romans à leurs créateurs : Theodore Sturgeon, Avram Davidson, Stephen Marlowe, Fletcher Flora, Jack Vance, Richard Deming, Charles Runyon, etc. Plusieurs de ces parutions, dites apocryphes, posent des difficultés d’attribution et laissent planer un doute sur leur statut.

En 1932, peu après la naissance de la signature Ellery Queen, apparaît son homologue Barnaby Ross, auteur d’une autre série de romans réimprimés ultérieurement sous la signature d’Ellery Queen. Les deux cousins créent sous ce nom leur second grand détective : Drury Lane, un ancien acteur shakespearien qui, en dépit de sa surdité, parvient à démêler les énigmes les plus complexes. Lee, sous le nom de Queen, et Dannay, sous celui de Ross, le visage masqué, font des tournées de conférences dialoguées qui ont à l’époque un grand succès.

Lee et Dannay fondent également en 1941 la revue Ellery Queen’s Mystery Magazine qui publie les meilleures « nouvelles policières et donne un nouveau souffle au genre »1. Parvenir à publier dans cette revue devient bientôt, pour tout auteur de romans policiers, une sorte de consécration.

Entre les romans, les nouvelles, les anthologies, les deux cousins auront écrit plus de quatre-vingts ouvrages. En 1961, Ellery Queen reçoit l’Edgar du Grand Maître (Grand Master Award) du Mystery Writers of America.

Manfred B. Lee est mort le 2 avril 1971. Frederic Dannay est quant à lui décédé le 3 septembre 1982.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.