Le Groupe “Queen”.

Queen est un groupe de rock britannique, originaire de Londres, en Angleterre. Il est formé en 1970 par Freddie Mercury, Brian May et Roger Taylor, ces deux derniers étant issus du groupe Smile. L’année suivante, le bassiste John Deacon vient compléter la formation. Les quatre membres de Queen sont tous des auteurs-compositeurs.

Grâce à son succès et à son influence, Queen est considéré comme étant l’un des plus grands groupes de rock britannique de l’histoire. La formation a vendu plus de 300 millions d’albums à l’échelle internationale en 2009, dont 32,5 millions aux États-Unis.

Queen est aussi l’un des pionniers du clip vidéo, ayant exploité ce mode de communication dès 1975. En 1991, le groupe fait face à la mort prématurée de Freddie Mercury (atteint du sida), chanteur et icône de la formation. Malgré cela, Queen continue d’exister via différents projets et  collaborations et a conservé une popularité ainsi que de très nombreux admirateurs inconditionnels dans le monde entier. Selon un sondage d’opinion commandé au Royaume-Uni par la BBC Two et paru en 2007, Queen est considéré comme étant le « meilleur groupe britannique de tous les temps », devançant les Beatles et les Rolling Stones, en 2021, quatre chansons de Queen sont classées dans les titres les plus écoutés — et dépassant chacune le milliard d’écoutes cumulées — du site de streaming musical Spotify.


Vers la fin des années 1960, le guitariste Brian May et le batteur Roger  Taylor sont membres d’un groupe semi-professionnel dans la région de Londres, nommé Smile, avec Tim Staffell en tant que bassiste-chanteur. Freddie Mercury, qui, à cette époque, porte toujours son vrai nom, Farrokh « Freddie » Bulsara, est l’ami et camarade de chambre de Tim Staffell au Ealing Art College et suit de près la carrière du groupe. En tant que meneur et chanteur d’autres groupes universitaires, tels qu’Ibex en 1969 et Sour Milk Sea en 1970, Mercury a très envie de partager ses aspirations musicales et artistiques afin que Smile puisse aller plus loin. Finalement, Tim Staffell quitte Smile pour un autre groupe, Humpy Bong, et Mercury doit pousser Brian May et Roger Taylor à continuer l’aventure. Au passage, il finit par imposer leur nouveau nom, Queen, qui remplit plusieurs critères chers à Freddie Mercury : court et donc facile à retenir, assez pompeux et  irrévérencieux à la fois — queen signifiant « reine », mais également « homosexuel » en argot britannique. Le groupe procède à des essais avec plusieurs bassistes au cours de cette période, sans grand succès. Parmi les bassistes méconnus ayant auditionné et joué avec le groupe, on peut noter Mike Grose (jusqu’en août 1970), Barry Mitchell (jusqu’en janvier 1971) ou encore Doug Bogie. Finalement, c’est John Deacon qui rejoint le groupe en 1971 après une audition. Il est recruté pour ses qualités de musicien, mais aussi pour sa personnalité dont les autres membres de Queen pensent qu’elle s’intègrera bien dans le groupe.

Il leur faut attendre février 1971 pour rencontrer John Deacon et commencer à répéter pour l’enregistrement de leur premier album. Au début de sa carrière, Queen est un groupe profondément influencé par de nombreuses références issues du rock progressif. Principalement, des compositions de durées assez longues, une orchestration complexe, et des paroles basées sur un monde onirique ou fantastique. Cette tendance est tout particulièrement notable dans leurs deux premiers albums.

En 1973 sort donc chez EMI leur premier album, Queen, qui reçoit une excellente critique de la part de Gordon Fletcher du magazine Rolling Stone. Il en dit : « Leur premier album est superbe », bien qu’il ait été, comme l’a fait remarquer May, enregistré avec peu de moyens, dans des conditions difficiles, et qu’il ait demandé deux ans de travail. Pour le Chicago Herald, il s’agit d’« un début au-dessus de la moyenne ». Malgré cela, l’album n’arrive pas à capter l’attention du public, puisque le single Keep Yourself Alive, composé par Brian May, se vend mal. Ce premier opus est fortement teinté de heavy metal et de rock progressif.

Dès ce premier album, une des caractéristiques de Queen fait son apparition : le chant principal de certains morceaux est assuré non par Mercury mais par le guitariste Brian May ou le batteur Roger Taylor. Sur Queen, c’est ce dernier qui chante le titre Modern Times Rock ‘n’ Roll, comme il chantera The Loser in the End sur l’opus suivant en 1974.

En 1974 sort l’album Queen II. On y trouve quelques-unes des rares  compositions du groupe faisant la part belle à la guitare acoustique. C’est à partir de ce moment que Queen commence à se constituer un public et à réussir commercialement parlant. Dans cet opus, leur style est plus abouti, ils se lancent dans une musique rock mélangeant solos psychédéliques, envolées baroques et effets flamboyants, jouant avec les chœurs et multipliant les changements de rythmes. Alors qu’ils partent en tournée aux États-Unis avec Mott the Hoople dont ils assurent la première partie, ils commencent à se faire remarquer pour leurs prestations scéniques engageantes et de bonne facture. L’album finit cinquième dans le  classement des meilleures ventes au Royaume-Uni, le single sélectionné, Seven Seas of Rhye, se hissant quant à lui à la dixième place de sa catégorie et offrant ainsi au groupe son premier réel succès. Cependant, malgré la tournée, les ventes aux États-Unis ne décollent toujours pas. La couverture de l’album Queen II de 1974, montrant, sur un fond noir, les quatre membres du groupe dans une pose d’inspiration quelque peu gothique, sert de base visuelle, l’année suivante, deux albums plus tard, pour le clip vidéo du futur hit mondial Bohemian Rhapsody.

Plus tard, la même année, le groupe enregistre et sort l’album Sheer Heart Attack. L’album se vend aussi bien au Royaume-Uni qu’en Europe en général et finit disque d’or aux États-Unis, donnant au groupe un avant-goût des succès à venir. On y retrouve un mélange de styles assez étonnant, allant du music hall britannique au heavy metal en passant par des ballades, du ragtime et même un peu de musique des Caraïbes. C’est à partir de cette période que Queen se dissocie du mouvement rock progressif des débuts, pour se rapprocher d’un style de musique plus aisément diffusable à la radio. Le titre Killer Queen grimpe au second rang du classement  britannique, et entre finalement dans les classements américains, à la 12e place. Il s’agit d’une intéressante composition teintée de vaudeville façon music hall, servie par le jeu de guitare de Brian May. Le second single, Now I’m Here, de facture hard rock plus classique, finit à la 11e place en Grande-Bretagne.

Pour la tournée de promotion 1974 de Sheer Heart Attack, Queen rejoue au fameux Rainbow Theater de Londres, salle que le groupe a eu l’occasion de découvrir plus tôt (en mars) la même année. Lorsque le film-concert de Led Zeppelin, The Song Remains the Same, sort dans les salles en 1975, des extraits de ce concert de Queen sont diffusés en début de projection.

Au cours de l’année 1975, Queen enregistre et sort A Night at the Opera, titre venant d’un des films des Marx Brothers. À l’époque, c’est l’album le plus cher jamais produit. Il comprend l’immense succès international Bohemian Rhapsody, composé par Freddie Mercury et qui demande à lui seul trois semaines de travail en studio. Ce titre est numéro 1 pendant neuf semaines consécutives à sa sortie, puis encore cinq semaines d’affilée lorsque Mercury vient à décéder, en 1991. En 1992, le succès du film Wayne’s World auprès du jeune public donne un second souffle à ce morceau. Finalement, ce titre finit troisième single britannique le plus vendu de tous les temps. La maison de production du groupe (il s’agit alors de Trident, label du groupe EMI) souhaitait à l’origine raccourcir le morceau pour faciliter sa diffusion radio. You’re My Best Friend, second single, une des rares compositions de John Deacon, s’offre lui aussi un beau succès mondial.

Globalement, l’album est d’une richesse et d’une diversité peu communes pour l’époque. Par exemple, sur The Prophet’s Song, long de huit minutes, le groupe joue sur les « mouvements » de son en stéréophonie et une simple phrase vocale répétée grâce à l’effet Delay sur de multiples pistes donne une impression de chant choral à l’ensemble. Énorme succès dans leur pays d’origine, l’album offre à Queen un triple disque de platine aux États-Unis.

À la même époque, leur manager, Jim Beach, négocie la rupture du contrat liant Queen au label Trident et quitte la direction commerciale du groupe. Parmi les options proposées à Queen, on peut noter la proposition faite par Peter Grant, manager de Led Zeppelin. Cependant, ce dernier souhaite les faire signer sur la propre maison de disques de ce groupe, ce que Queen ne peut accepter. Ainsi, ils finissent par contacter John Reid, qui s’occupe entre autres d’Elton John.

En 1976, le groupe retourne en studio pour enregistrer ce qui sera souvent perçu comme le pendant du précédent album, A Night at the Opera. Intitulé A Day at the Races, titre lui aussi emprunté à un film des Marx Brothers, il reprend une couverture assez similaire à son prédécesseur, avec une légère variation du logo, cette fois-ci sur un fond noir. Quoique très bien reçu, tant par les critiques que par les inconditionnels du groupe, l’album peine à égaler A Night at the Opera et se vend moins bien.

Le titre phare de l’album, Somebody to Love, s’inspire du gospel et Mercury, May et Taylor multiplient leurs prises de voix en studio afin d’en faire un chœur d’une centaine de voix. Ce titre prend la 13e place des classements aux États-Unis et la seconde place au Royaume-Uni.

Cette même année, Queen donne un fameux concert gratuit à Hyde Park, à Londres. L’auditoire sera officiellement estimé à 150 000 personnes, bien que plusieurs sources avancent un chiffre proche des 180 000.

En 1977 Queen sort News of the World. Bien qu’assez durement critiqué à son arrivée dans les bacs, l’album gagne son public avec le temps et finit par être considéré comme un classique du style hard rock de la fin des années 1970. Deux nouveaux succès en sont tout de même issus, qui deviennent par la suite des hymnes sportifs dans le monde entier : We Will Rock You de Brian May et We Are the Champions de Freddie Mercury. Les deux titres finissent no 1 aux États-Unis. C’est d’autre part avec cet album que la France commence à s’intéresser au groupe.

Roger Taylor sort cette année-là son premier travail en solo, sous la forme d’un single. La face A est une reprise du groupe The Parliaments, I Wanna Testify, tandis que la face B est une composition originale de Taylor, Turn On the TV. Il est le premier membre de Queen à s’engager dans une carrière solo.

S’ensuit la sortie, en 1978, de l’album Jazz, incluant les désormais  classiques Fat Bottomed Girls, Bicycle Race (qui sont tous deux sortis sur le même 45 tours) et Don’t Stop Me Now. Bien qu’étant incontestablement un succès commercial, Jazz est assez critiqué, entre autres à cause de la multiplicité des styles musicaux abordés. Ironiquement, le magazine Rolling Stone sort cette pique : « Queen n’a pas assez d’imagination pour jouer du jazz. En l’occurrence, ils n’ont pas non plus l’imagination nécessaire pour jouer du rock & roll ». La pochette de l’album s’inspire d’une peinture alors visible sur le mur de Berlin. Parmi les morceaux de cet album, on peut noter Mustapha, performance vocale d’inspiration arabisante signée Mercury. D’ailleurs, il ne chante pas dans une langue existante mais improvise des sonorités aux consonances orientales. Lors d’un évènement promotionnel organisé à Wimbledon pour la sortie du 45 tours comportant les titres Fat bottomed girls et Bicycle race, cinquante femmes nues roulent à vélo sur la piste du stade. Les images filmées ce jour-là sont réutilisées pour le clip de Bicycle Race, qui est quelque temps censuré au Royaume-Uni. Après le tournage, la société qui a loué les vélos au groupe demande le remboursement intégral de toutes les selles.

Le 26 décembre 1979, ils participent aux Concerts for the People of Kampuchea où ils jouent 28 chansons mais seule la chanson Now I’m Here sera incluse dans l’album des spectacles, publié le 30 mars 1981.

Après que ses membres ont travaillé sur plusieurs projets personnels courant 1988, dont le fameux Barcelona de Mercury en duo avec Montserrat Caballé, Queen sort l’album The Miracle en 1989. De la même veine que A Kind of Magic, le groupe y développe un son pop-rock raffiné, accompagné de quelques titres plus lourds, et donne naissance aux succès européens I Want It All, Breakthru, The Invisible Man, Scandal et The Miracle. Queen annonce que l’album ne sera pas suivi d’une tournée. Mercury déclare qu’il est personnellement responsable de ce choix, souhaitant simplement rompre le cycle album-tournée établi jusqu’ici. Les rumeurs de séparation réapparaissent, certains spéculant sur d’éventuels problèmes de santé de Freddie Mercury. The Miracle constitue également un changement  d’orientation dans la philosophie d’écriture musicale de Queen. Depuis les débuts du groupe, presque tous les morceaux sont écrits et signés par l’auteur des paroles seul, les autres membres ajoutant le minimum de créativité personnelle, aidant ainsi l’auteur à concrétiser sa vision. Dorénavant, l’écriture devient réellement collective et, bien que l’on puisse dire que les idées de départ aient pour origine un membre du groupe en particulier, c’est Queen dans son ensemble qui est crédité comme auteur des morceaux.

Se propageant dès la fin des années 1980 dans la presse à scandale, la rumeur veut que Freddie Mercury soit atteint du sida. Bien que les soupçons soient fondés, le chanteur doit démentir la rumeur régulièrement. Queen décide de continuer à produire des albums en gardant le secret.

En novembre 1990, le groupe signe un nouveau contrat avec Hollywood Records (filiale de Walt Disney) pour les États-Unis, celui avec Capitol Records arrivant à son terme et EMI conservant le sien pour le reste du monde. Le nouveau contrat américain a provoqué une petite révolution dans l’industrie du disque car le label Hollywood Records n’a été créé qu’en 1989 et en dehors de son affiliation avec le groupe de loisirs Disney, il est loin d’être considéré comme un major du disque. Le label, qui ne produisait que des jeunes artistes, en profite alors pour rééditer l’album Greatest Hits.

L’ère s’ouvre avec The Miracle et se poursuit, en 1991, avec Innuendo. Bien que sa santé se détériore, Freddie Mercury poursuit sa contribution artistique. Au nombre des morceaux présents sur l’album, on peut évoquer le titre éponyme, Innuendo, le décalé I’m Going Slightly Mad ainsi que The Show Must Go On et These Are the Days of Our Lives. La chanson d’amour Delilah est quant à elle écrite en hommage à l’un des chats de Freddie Mercury, d’où les miaulements reproduits par les chœurs et la guitare13. Au début du mois d’avril 1991, Record Collector, magazine spécialisé destiné aux collectionneurs d’objets issus de l’industrie du disque, estime que Queen est le groupe le plus « collectionnable » après les Beatles.

Le 23 novembre 1991, Freddie Mercury, dans un communiqué préparé sur son lit de mort, admet finalement qu’il souffre du sida. Dans les vingt-quatre heures suivantes, il meurt, à l’âge de 45 ans. Ses obsèques sont privées, respectant en cela les préceptes de sa religion familiale, le zoroastrisme. Le 20 avril 1992, le public se réunit en mémoire de l’artiste pour le Freddie Mercury Tribute, concert donné au stade de Wembley. Des dizaines d’icônes de l’époque, au nombre desquelles Robert Plant, Tony Iommi, Annie Lennox, Seal, Guns N’ Roses, Extreme, Roger Daltrey, Def Leppard, Elton John, George Michael, David Bowie, Metallica et Liza Minnelli interprètent, avec les trois membres restants de Queen, une sélection de titres du groupe. Énorme succès, le concert est suivi par des dizaines de millions de téléspectateurs de par le monde. Il figure au Livre Guinness des Records comme « le plus grand concert de rock à but caritatif » et a permis de récolter 19 960 000 £ de dons destinés à la lutte contre le sida.

Toujours en 1992, la popularité de Queen remonte en flèche aux États-Unis à la suite de la sortie du film Wayne’s World, dans lequel est reprise la célèbre Bohemian Rhapsody qui se hisse au second rang des classements et y demeure pendant cinq semaines. Les membres restants de Queen ne se sont jamais officiellement séparés, et leur dernier album constitué d’inédits originaux composés avec Mercury, Made in Heaven, arrive dans les bacs quatre ans après la mort du chanteur, en 1995. Il est constitué de sessions de chant enregistrées en 1991 et d’ébauches mises de côté lors des  enregistrements précédents. En outre, un titre retravaillé issu de l’album solo de Freddie Mercury Mr. Bad Guy et un morceau déjà sorti dans le cadre du projet annexe de Taylor, The Cross, y sont ajoutés.

Depuis lors, May et Taylor se sont souvent investis dans des projets visant à lever des fonds pour la lutte contre le sida. Deacon, pour sa part, revient travailler une ultime fois avec ses deux comparses en 1997 pour enregistrer le single No-One But You (Only the Good Die Young). C’est la dernière chanson composée par et pour Queen ; elle est incluse en titre bonus sur la compilation Queen Rocks, plus tard la même année.

John Deacon prend sa retraite et cesse toute apparition publique.

Source : Wikipédia.

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