Église (Monastère royal) de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain).

Le monastère royal de Brou est un complexe religieux situé à Bourg-en-Bresse dans l’Ain, une des capitales de l’ancien duché de Savoie. Ses bâtiments monastiques abritent le musée municipal de Bourg-en-Bresse.

Le monastère royal de Brou est un chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant flamand du début du XVIe siècle. Il se compose d’un ensemble de bâtiments monastiques construits entre 1506 et 1512, et de la somptueuse église Saint-Nicolas-de-Tolentin de Brou, édifiée de 1513 à 1532 par Louis van Bodeghem.

Cet ensemble architectural rare a été bâti à grands frais par la très puissante Marguerite d’Autriche, duchesse de Savoie, gouvernante des Pays-Bas bourguignons, marraine et tante de Charles Quint. Elle fit édifier l’ensemble en mémoire de son époux Philibert le Beau et pour respecter le vœu fait par sa belle-mère Marguerite de Bourbon.

Brou, carte maximum, Bourg-en-Bresse 15/02/1969.

Vers 927, Saint Gérard, alors évêque de Mâcon (886-926), se retire sur le site et y fonde avec quelques compagnons un ermitage dans lequel il meurt et est enterré en 958. Les disciples qui étaient venus se grouper autour de lui, suivirent ses traditions, sous la direction d’un prieur.

Le prieuré de Brou dépendait aussi de l’abbaye d’Ambronay. Les limites de sa dîmerie furent réglées, en 1084, par ordre de Hugues, archevêque de Lyon et une église sous le patronage de Saint-Pierre est construite sur sa tombe.

Dépeuplé, dans les premières années du XIVe siècle, à la suite d’on ne sait quel accident, il fut remis, en 1319, par Jean de Clermont, au comte Amédée V de Savoie, à la condition d’y entretenir un religieux pour le desservir. En 1506, Marguerite d’Autriche, veuve prématurément de Philibert II le Beau, duc de Savoie, tant pour accomplir un vœu de Marguerite de Bourbon, sa belle-mère, que pour laisser à la postérité un témoignage de son immense douleur, acheta le prieuré de Brou et obtint du pape l’autorisation de fonder, sur son emplacement, une église dédiée à saint Nicolas de Tolentin, et un monastère propre à recevoir 12 religieux augustins. Le 27 août de la même année3, elle pose la première pierre de l’église, qui fut consacrée, le 22 mars 1532, par Jean Joly de Fleury, évêque d’Ebron in partibus.

Brou, et ses statues, carnet croix-rouge (1976).

La construction débute en 1506. Retournée en Belgique pour assurer la Régence dans l’attente de la majorité de son neveu Charles Quint, Marguerite d’Autriche choisit elle-même les chefs de chantiers, ainsi que les peintres et les sculpteurs – notamment l’architecte Louis van Bodeghem, le sculpteur Conrad Meit, le peintre Jehan Perréal – et nombre d’artistes d’Europe du Nord, et elle se fait envoyer à Malines des échantillons et des maquettes. Sa volonté explique qu’au début du XVIe siècle, aux portes de l’Italie renaissante, se dresse un monument gothique de cette importance.

Le monastère, confié aux Augustins, possède trois cloîtres, dont la situation n’a pas évolué. Marguerite d’Autriche avait prévu d’y achever son veuvage, mais meurt trop tôt. La construction s’achève en 1532, deux ans après sa mort, et elle y est enterrée auprès de son époux et de sa belle-mère.

Les Augustins de la congrégation de Lombardie restèrent les gardiens des tombes de Marguerite de Bourbon, de Philibert-le-Beau et de Marguerite d’Autriche, jusqu’au 4 mars 1658, et furent remplacés par les Augustins de la congrégation de France. La Révolution chassa ces derniers. Durant celle-ci, à l’automne et l’hiver 1793-94, le cloître abrite le 1er Régiment de Hussards et est ainsi sauvé des démolitions. Le 31 janvier 1794, la municipalité de Bourg fait enfermer les prêtres abdicateurs.

Thomas Riboud (1755-1835), avocat lyonnais, député de l’Ain et membre du conseil des Cinq-Cents sauve l’ensemble de Brou de la destruction en le faisant déclarer « Monument national » par la Convention. L’ancien monastère royal est acheté par le diocèse de Belley en 1823 qui en fait le grand séminaire diocésain. Saint Pierre Chanel y poursuit ses études. Il est confisqué en 1905 et le séminaire est fermé.

L’église du monastère fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Les deux premiers cloîtres font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 18898. Le troisième cloître fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 janvier 1935.

Dans le troisième cloître, il y avait une grille en fer forgé provenant du château de la Moussière à Biziat. Inscrite au titre des monuments historiques depuis le 13 mars 1950, elle est aujourd’hui le portail d’entrée du parc de la Visitation, parc de l’est de Bourg.

Les bâtiments monastiques sont propriétés de la ville de Bourg-en-Bresse, qui y a installé son musée, le musée municipal de Bourg-en-Bresse en 1922. Ce musée présente au rez-de-chaussée un ensemble de statues religieuses allant du XIIIe au XVIIe siècle et, à l’étage, une collection de peintures du XVIe au XXe siècle (Bernard Van Orley, Pieter Coecke van Aelst, Colijn de Coter, Nicolas Victor Fonville, Gustave Doré…) et d’art moderne.

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Sources : YouTube, Wikipédia.