Aurel Stein, archéologue et explorateur.

Sir Aurel Stein (26 novembre 1862 à Pest en Hongrie – 26 octobre 1943 à Kaboul en Afghanistan) est un archéologue et explorateur hongrois, d’origine juive et naturalisé britannique, dont les travaux ont porté essentiellement sur les anciennes civilisations de l’Asie centrale.


Aurel Stein est né Márk Aurél Stein, dans une famille bourgeoise juive de  l’époque de la monarchie austro-hongroise, et baptisé chrétiennement dans l’Église luthérienne. Il commence son éducation dans une école catholique, où il apprend le latin et le grec. Puis sa famille l’envoie à Dresde, à l’âge de dix ans, où il passe quatre ans.

À dix-sept ans, il s’installe à Vienne pour étudier le sanscrit et la philologie, puis à Leipzig et Tübingen, où il obtient un doctorat en 1883.

En 1884, il s’installe en Angleterre pour étudier les collections orientales d’Oxford, de Cambridge et de Londres, et son séjour n’est interrompu que par le service militaire à Budapest qu’il consacre à l’étude des techniques de topographie.

En 1887, il obtient le poste de directeur du Collège Oriental de Lahore et de secrétaire (registrar) à l’université du Punjab, et s’embarque pour les Indes. Dès qu’il le peut, il s’éloigne de ses obligations administratives. Il passe ses congés au Cachemire, où il recherche des manuscrits anciens et où il  organise des expéditions dans les montagnes. Il consacre également son temps libre à traduire et commenter la Chronique des rois du Cachemire, un texte ancien très important, connu alors seulement par des traductions indirectes. Ce travail sera publié en 1900.

Il étudie également le récit du voyage de Xuanzang, le moine chinois du viie siècle qui traversa l’Asie centrale à la recherche des textes originaux du bouddhisme. Cela avive son intérêt pour l’art du Gandhara, cette civilisation des premiers siècles, centrée dans la vallée de Peshawar, et dont l’art fusionne des éléments grecs et bouddhistes.

Un voyage en Europe, en 1890, ne lui permet pas d’y obtenir un poste. Progressivement, il prend racine en Inde et au Cachemire. Il visite la vallée de Swat, en 1897, avec l’orientaliste français Alfred Foucher, puis rentre en Europe. Il prend connaissance de l’existence de manuscrits anciens provenant du Turkestan chinois, dont le premier avait été rapporté, en 1890, par un militaire britannique, le lieutenant Bower. Ces manuscrits étaient écrits dans des langues et des écritures qui permettaient de les dater des premiers siècles de notre ère, et prouvaient que la civilisation du Gandhara s’était diffusée jusque dans les oasis bordant le désert du Taklamakan, dans ce qui est aujourd’hui la province chinoise du Xinjiang.

Il rentre en Inde en 1897 et il pose les premiers jalons de l’organisation d’une expédition vers le Turkestan chinois. Fin 1898, il est promu au poste de directeur de la madrassa de Calcutta, un poste qui a l’attrait  supplémentaire d’offrir de nombreuses périodes de temps libres. C’est à cette époque qu’une chaire est créée pour lui à l’université de Budapest, mais il ne l’occupera jamais.

L’expédition vers Khotan (aujourd’hui Hotan) est différée d’un an, mais reçoit le soutien du gouverneur du Bengale, et du gouvernement des Indes britanniques, lord Curzon, à qui Stein fait visiter le musée de Lahore. Cette visite permet à Stein d’obtenir un passeport chinois pour pénétrer le  Turkestan par la piste du Karakoram.

En décembre 1929, invité à donner des conférences à Harvard, il se rend aux États-Unis. Il parvient à y lever des fonds pour une nouvelle expédition en Chine. Après être rentré à Londres, il décide de rejoindre Nankin via les  États-Unis, Vancouver et le Japon. Arrivé à Nankin en avril 1930, il obtient un vague permis, en dépit de l’hostilité du gouvernement chinois. Puis il s’embarque à Shanghai pour Calcutta et le Cachemire, qu’il quitte en août, en direction de Gilgit, où il apprend que le gouverneur du Xinjiang lui refuse l’entrée sur le territoire chinois. La situation se dénoue, et il atteint Kashgar le 8 octobre, puis Khotan, Keriya et Cherchen (aujourd’hui Qiemo). Mais les ennuis reprennent : on lui adjoint un agent de liaison chinois qui a mission de d’espionner, on lui interdit de fouiller, et il doit finalement revenir à Kashgar et terminer prématurément l’expédition.

Acceptant que les conditions politiques ont changé, il tourne son attention vers l’Iran, mais effectue dans l’intervalle une reconnaissance de la rivière Jhelum au Punjab pour identifier le point où Alexandre la traversa.

De 1932 à 1936, il travaille en Iran, jusqu’alors le domaine préservé des archéologues français. Au Balouchistan d’abord, puis le long du golfe Persique, à Fars, et au Kurdistan, il parcourt de grandes distances et défriche les éléments centraux de l’histoire ancienne locale.

Son attention se tourne ensuite vers l’Irak et la Jordanie, où il imagine que des techniques de reconnaissance aérienne permettront de retrouver le tracé d’un ancien réseau de routes romaines constituant un système défensif. Les permissions et financements obtenus, il effectue au départ de Mossoul son premier vol de reconnaissance en mars 1938, à l’âge de soixante-seize ans.

Alors que la situation européenne s’assombrit, il rejoint le Cachemire, puis Londres d’où il assiste à la déclaration de guerre. Il estime qu’il pourra  mieux travailler en Inde, où il espère obtenir des permis pour se rendre dans des territoires qu’il n’a pas encore visités. En février 1940, il a l’occasion de survoler en avion les gorges de l’Indus entre Besham et Gilgit, et d’admirer la masse imposante du Nanga Parbat.

Il explore la région de la passe de Khyber, à la frontière afghane, et est invité à visiter le Kohistan à la fin de l’année 1941. Il se rend à Swat, puis passe le col de Bisau à quatre mille cinq cents mètres d’altitude vers la rivière Kandia. Il poursuit ses investigations dans les différentes vallées tributaires de l’Indus.

Enfin, il obtient l’autorisation de se rendre en Afghanistan, l’un des plus anciens rêves de sa vie. Il se rend à Peshawar, et atteint Kaboul le 19 octobre 1943. Mais il tombe malade quelques jours plus tard, et meurt le 26 octobre 1943, après avoir exprimé le souhait d’une cérémonie anglicane. Il repose dans le cimetière international de Kaboul.

Anobli par le gouvernement britannique, Aurel Stein reçut de son vivant le titre de docteur honoris causa des universités d’Oxford et de Cambridge.

Source : Wikipédia.

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