Giovanni Canavesio est né entre 1420 et 1430 à Pignerole en Piémont, il devient prêtre qui a produit de nombreuses fresques autour de Turin dans les régions de Cunéo et de Nice, sur la côte Ligure à partir de la seconde moitié du XVe siècle.

Connu de 1450 à 1500, il était originaire de Pignerol (Piémont) où il aurait été établi et apprécié dès 1450. Prêtre, il occupe des fonctions cléricales à Albenga entre 1472 et 1477 tout en exerçant ses talents artistiques. Il décore la façade du palais épiscopal d’armoiries et la loggia communale d’un calvaire et de blasons; il pourrait avoir orné le chœur de la cathédrale. En 1480, il travaille à Nice. Ce sont ensuite celles de ses œuvres qui sont conservées qui témoignent de sa carrière sur les deux versants des Alpes méridionales.

A Triora, Canavesio signe et date le 21 juillet 1466 un de ses premiers ensembles de fresques.

En 1472, il est en Sardaigne où il peint une fresque dans l’église d’Oristano. Toujours en 1472, avec d’autres peintres comme Baleison et Mazzuco, il peint la chapelle Saint Florent de Bastia-Mondovi. Il peint encore la  Crucifixion sur la façade du palais commun d’Albenga en Ligurie en 1472. En 1477, on le voit peindre des Armoiries sur le palais épiscopal d’Albenga. En 1482, il décore la chapelle Saint Bernard de Pigna et le retable de Saint Michel ainsi que la salle capitulaire et le retable de Saint Dominique de Taggia sur la côte Ligure. Il revient régulièrement à Pignerol où, en 1487, il exécute, à la fresque, dans la paroissiale de Virle, les portraits de Briançon et Éléonore de Rocamagna ; François Enaud lui attribue une fresque extérieure de la cathédrale de Suse, cité voisine. A la même époque, on peut lui attribuer, dans le région de Nice,

les fresques de la chapelle des Pénitents Blancs à Peillon et celles de  Pornassio en Ligurie. Entre 1485 et 1490, on le trouve associé à Jean Baleison  dans la décoration de la chapelle St Sébastien à Saint Etienne-de-Tinée et dans celles de la chapelle Saint Bernard de Triora . Cette collaboration pourrait découler de la rencontre des deux artistes à Albenga, quelques années auparavant. Tous deux participent au monumental décor de Notre-Dame des Fontaines; Baleison y a, semble-t-il, précédé Canavesio dont la part est datée de 1491-92 et complétée d’un polyptyque daté du 3 mars 1491, aujourd’hui conservé à la Galleria Sabaudia à Turin.

Car, si Canavesio est surtout connu comme fresquiste, il a laissé aussi des polyptyques : celui de La Brigue,  celui de Saint Dominique de Taggia; celui, très monumental, de la paroissiale de Pigna , dédié à St Michel (1500);  on lui attribue encore le polyptyque de St Antoine de Padoue à Lucéram (c. 1485 ), qui présente d’évidentes similitudes avec celui de St Dominique du  couvent de Taggia authentifié par un document qui le date de 1482. On lui attribue également le retable de la “Passion du Christ” de la chapelle des pénitents à Peillon.

Sa peinture sur bois conserve un archaïsme gothique prononcé. Ses fresques, par contre, très mouvementées, témoignent d’un réalisme qui annonce déjà la Renaissance dans cette région des Alpes.

Par l’influence de la peinture réaliste germanique, Luc Thévenon n’hésite pas à le définir comme le principal héritier de Giacomo Jaquerio. Par son expressionisme, il s’oppose à la quiétude et à la sérénité de ses confrères fresquistes Giovanni Baleison, les frères Biazacci, Antonio de Monregalese, Pierre de Saluces et son contemporain dans l’art des retables Louis Bréa.

Il fut influencé par Giacomo Jaquerio dont il dût être l’élève à l’école de Turin et l’ami de Giovanni Baleison avec qui il a travaillé.

C’est un bon connaisseur des écritures, et un pédagogue qu’on sent vouloir utiliser ses fresques à des fins de catéchèse pour ses ouailles. Son style est caractérisé par une virilité et un sens aigu du mouvement et des attitudes parfois angoissé et une certaine liberté de composition.

Source : Peinturemurales.