Antonio Canova, sculpteur et peintre.

Antonio Canova est un sculpteur et peintre vénitien, né le 1er novembre 1757 à Possagno et mort le 13 octobre 1822 à Venise.


Né à Possagno, possession de la république de Venise, dans une famille de tailleurs de pierres depuis des générations, il apprend dès son plus jeune âge l’art de la taille du marbre. En 1768, sur la recommandation du sénateur Giovanni Falier, il est placé comme apprenti chez le sculpteur Giuseppe Bernardi, à Pagnano (Asolo), avant d’intégrer l’école Santa Marina à Venise.

Après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise, il y donne successivement plusieurs ouvrages qui le mettent bientôt au premier rang des sculpteurs modernes, et dans lesquels il sait allier l’imitation de la nature avec les beautés idéales à l’antique. Il étudie l’art antique et sculpte, tout au long de sa vie, diverses statues inspirées des mythologies grecque et romaine, ainsi que des cénotaphes, des bustes et des statues en pied de divers personnages célèbres de l’époque. Il est renommé pour la délicatesse de ses sculptures sur marbre. Son œuvre est considérée comme l’archétype de la sculpture néoclassique et a fait l’objet de plusieurs études de Mario Praz.

Oeuvre de Canova, carte maximum, Italie.

Il consacre une bonne partie de sa fortune que lui valait son art à des activités de bienfaisance ou de soutien à de jeunes artistes ou d’artistes dans le besoin.

Il pratique également la peinture avec succès. Appelé plusieurs fois à Paris par Napoléon, il revient en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à Rome et que réclame le gouvernement pontifical en application des clauses du Congrès de Vienne. Il est chargé de négocier avec Dominique Vivant Denon la restitution, par la France, des œuvres d’art italien volées par l’armée napoléonienne. Il est anobli et reçoit un certain nombre de distinctions honorifiques.

À sa mort en 1822, son cœur est déposé à l’église vénitienne Santa Maria Gloriosa dei Frari, dans un monument funéraire de sa propre création, bien qu’il l’eût originellement dédié au peintre Titien. Sa dépouille, quant à elle, est inhumée à Possagno, dans le Tempio Canoviano (it) où est enterré également son frère.

Napoléon en Mars désarmé et pacificateur, Apsley House, London.
Ses principaux ouvrages sont : Thésée luttant contre le Centaure au Kunsthistorisches Museum de Vienne ; le mausolée de Clément XIII, dans la Basilique Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans la Basilique des Saints-Apôtres, ; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa Croce à Florence ; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion, Vénus Victrix (Pauline Bonaparte), Polymnie (Élisa Bonaparte), etc.

Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut de France.

 

 

Son Œuvre a été publiée en 1824 par Étienne Achille Réveil et Henri de Latouche. Antoine Quatremère de Quincy a donné une Étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte Leopoldo Cicognara sa Biographie, Venise, 1825.

Il fit de nombreux portraits sculptés, soit en buste (Domenico Cimarosa, 1808 ou le pape Pie VII entre 1804 et 1807), mais également en pied où il combine le visage, modelé sur nature, à un corps idéalisé, parfois dénudé et inspiré de l’Antiquité. Son portrait de Napoléon en Mars désarmé et pacificateur, achevé en 1806 où l’empereur figure nu, rappelle effectivement un marbre antique. Il n’a jamais été accepté par son récipiendaire, malgré un entretien qu’eut Canova avec ce dernier en 1810 où il tenta d’expliquer sa démarche esthétique. L’artiste fit cependant plusieurs autres sculptures des proches de Napoléon, dont celui de sa mère (Madame Mère, 18071), dans une posture assise proche de celle de l’Agrippine assise du musée du Capitole, et celui de sa sœur Pauline Bonaparte-Borghèse en Vénus Victrix (1804-1808) ; dans cette œuvre, qui reste l’une des plus célèbres de l’artiste, Pauline est représentée allongée sur un klinê, le corps largement dévoilé. La Galatea, pour laquelle aurait aussi posé Pauline, est une statue qui se trouve dans le musée Demidoff à San Martino et une copie dans le jardin des Mulini (Ile d’Elbe). L’intérêt pour le nu féminin aux poses abandonnées est d’ailleurs une constante de son art. Préoccupé par le rendu des chairs et de la carnation, il n’hésitait pas à enduire le marbre d’une fine couche de cire rosée. Il sculptait le corps féminin avec un modelé fin et un souci de délicatesse qui se retrouve dans le drapé, aussi bien de face que de dos.

Se considérant comme un peintre amateur peignant pour son seul plaisir, il s’adonne à cette activité principalement entre 1780 et 1799. Selon l’un de ses biographes, Giuseppe Pavanello, ses peintures de nus féminins lui servaient à mettre au point ses propres canons de la beauté féminine. L’une d’elles, la Vénus au miroir peinte dans le style du Quattrocento vénitien fut vendue par Canova comme une œuvre authentique de la Renaissance. Une série de vingt-deux toiles monochromes, traitant le thème d’Hercule lançant des flèches sur ses propres enfants, se trouve rassemblée dans sa maison natale à Possagno. Une autre toile traitant le même sujet et conservée au Muséo civico de Bassano fait preuve d’une facture fougueuse et d’un puissant sens dramatique pour traiter le thème de la mort qui tranche avec sa production habituelle, élégiaque et mélancolique.

Si Canova refusait d’avoir des élèves, il fut souvent imité de son vivant et après sa mort. Cependant, en tant qu’artiste officiel, il a connu une certaine désaffection liée à l’entreprise de glorification des Napoléonides. Ainsi, contrairement au jugement de Quatremère de Quincy, David d’Angers qui subit son influence dans sa jeunesse, critique la mollesse de ses œuvres et refuse de voir en lui le continuateur des Grecs. Cependant, l’historienne de l’art et directrice de l’Académie des Beaux-Arts de Venise Elena Bassi, à travers l’étude de dessins, esquisses et peintures de Canova, révèle une personnalité singulière se détachant de la production de ses contemporains.

Les artistes David d’Angers, Rude, Barye ou Daumier n’ont pas suivi Canova, ils en ont pris le contre-pied. James Pradier peut en revanche être considéré comme son continuateur.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=22b_pIEQxgk

Sources : Wikipédia, YouTube.

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