Adriaan Willaert, compositeur.

Adrien Willaert, ou Adriaan Willaert, né vers 1490 (probablement à Bruges, selon certaines sources ; à Rumbeke, près de Roulers, d’après d’autres) et mort à Venise le 7 décembre 1562, est un compositeur flamand (école franco-flamande) de la Renaissance. De 1527 à sa mort, il a occupé le poste de maître de chapelle de la basilique Saint-Marc de Venise.


Son prénom est orthographié de diverses manières dans les sources  d’époque. La graphie la plus fréquente est « Adrian », mais on rencontre aussi « Adrien ». Par exemple, l’édition originale des Motetti novi & chanzoni franciose…, Venise, 1520, désigne le compositeur par « Adrien », sans nom de famille ou d’origine. La seule source d’époque en néerlandais dont on dispose donne « Hadriaen ». Le nom « Willaert » apparaît lui aussi sous de nombreuses formes.

Il est né à Bruges ou à Rumbeke, et on ne sait rien de ses premières années. « Selon Gioseffo Zarlino, qui devait devenir son élève, Willaert aurait abandonné ses études de Droit à Paris pour suivre l’enseignement de Jean Mouton »6, compositeur de la cour de France au début du XVIe siècle. Il garde de cette période un goût pour la chanson française et certains traits stylistiques de sa musique.

Il entreprend un premier voyage à Rome vers 1515 et découvre avec  étonnement que son motet Verbum bonum et suave est chanté par le chœur de la chapelle papale, qui attribue l’œuvre à Josquin des Prés. Quand il informe les responsables de leur erreur, ces derniers rejettent la composition. L’anecdote souligne combien le jeune Willaert possède un style encore tributaire de Josquin.

En juillet 1515, il entre, comme chantre, au service de la cour du cardinal Hippolyte Ier d’Este à Ferrare, ecclésiastique qui voyage beaucoup et qui emmène Willaert jusqu’en Hongrie, où il séjourne entre 1517 et 1519. En 1520, à la mort du cardinal, Willaert entre au service du duc Alphonse Ier d’Este, dont il sera le maître de chapelle de 1522 à 1525, année où il suit Hippolyte II d’Este, neveu de son premier employeur, à Milan.

La réputation de Willaert, comme musicien et compositeur, rayonne dans toute l’Italie. Aussi, en 1527, à l’instigation du doge Andrea Gritti, il est nommé maître de chapelle à la basilique Saint-Marc de Venise, poste prestigieux qu’il occupe jusqu’à sa mort, en 1562. Son influence devient alors très grande, car de nombreux compositeurs, venus de toute l’Europe, recherchent son enseignement érudit et exigeant, autant en chant que dans la science de la composition.

À sa mort, Willaert laisse plus de soixante-dix madrigaux italiens, environ soixante-cinq chansons françaises, plus de trois cent cinquante motets, une cinquantaine d’hymnes et de psaumes, ainsi que neuf messes où apparaît l’influence de Josquin des Prés et celle de son maître, Jean Mouton. Il est le créateur de l’école vénitienne (1550-1610) et compte parmi ses élèves toute une génération de musiciens, dont Cyprien de Rore, Claudio Merulo, Costanzo Porta, Francesco dalla Viola, Gioseffo Zarlino et Andrea Gabrieli. Il marque également de son influence l’œuvre de Roland de Lassus.

Dans son œuvre, Willaert accorde une place de choix au motet, où il « introduit dans sa technique certains procédés français, qui l’amènent à une déclamation précise, sans mélismes ni imitations. Il en vient de plus en plus à subordonner l’invention musicale aux sonorités et aux agencements des mots. Aussi ses contemporains prisaient-ils fort les puissants effets de sa musique »6. Il fonde ainsi les bases du style polychoral vénitien, mais est également l’un des inventeurs du madrigal, genre auquel il a donné ses plus belles œuvres.

Ses premiers madrigaux, déjà destinés à une société aristocratique réceptive aux subtilités des rapports entre le texte et la musique, sont souvent à quatre voix et reposent en grande partie sur une structure qui évoque les œuvres de Jacques Arcadelt et de Philippe Verdelot. Après 1540, Willaert travaille à un style plus personnel et rapproche la structure de ses  madrigaux de celle qu’il emploie dans ses motets. Certaines compositions multiplient les références à des personnes ou des événements contemporains. Les derniers madrigaux, parus dans le recueil Musica Nova (1559) avec une série de motets, ont presque tous recours à des poèmes de Pétrarque et affirment sa « soumission aux raffinements sonores et expressifs du chromatisme italien ».

Son élève Gioseffo Zarlino le qualifiait de nouveau Pythagore.

Le peintre romantique Édouard Hamman a laissé un tableau, conservé au musée Old Masters de Bruxelles et intitulé La Messe d’Adrien Willaert (1854), qui représente l’artiste donnant un concert sacré devant le Doge de Venise.

Source : Wikipédia.

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