La Basilique Saint-Marc de Venise (Italie).

La basilique cathédrale Saint-Marc (en italien : Basilica Cattedrale di San Marco), est la plus importante basilique de Venise. Construite en 828, reconstruite après l’incendie qui ravagea le palais des Doges en 976, elle est, depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise. Elle est située sur la place Saint-Marc, dans le quartier de San Marco qui lui doivent leur nom.

La basilique Saint-Marc fait partie du site de Venise et sa lagune, inscrit en 1987 au patrimoine mondial de l’UNESCO.


La première église dédiée à saint Marc fut fondée en 828 par Giustiniano Participazio, onzième Doge de Venise, et bâtie dans les années 829 à 832, sur l’emplacement de la chapelle privée du palais des Doges, dans le but de recevoir les reliques de saint Marc l’évangéliste rapportées par des  marchands vénitiens de Bucoles, petit port proche d’Alexandrie, où il avait souffert le martyre.

À la suite de la révolte des Vénitiens contre le doge Pietro IV Candiano, qui mirent le feu aux maisons situées à côté du palais des Doges pour le forcer à fuir, cette première église fut détruite par l’incendie en 976, en même  temps que le palais des Doges, l’église Saint-Théodore, premier saint patron de Venise, et deux cents maisons alentour. La même année, le doge Pietro Orseolo entreprend de la reconstruire. D’après les textes de l’époque, il restait encore la moitié de l’église Saint-Marc. On a donc commencé par réparer l’église. Des vestiges de ces deux églises détruites en 976 peuvent encore se voir dans la basilique.

La basilique au XIIIe siècle, sur la mosaïque du portail de Saint-Alipius.
Au XVIe siècle, Stefano Magno a écrit : « Comme l’on avait des fonds à disposition on proposa de les dépenser pour faire cette église ou pour faire une guerre ; il fut décidé de faire l’église ». Ce texte indique qu’il est décidé de faire « une construction ingénieuse du type de celle construite en l’honneur des douze apôtres de Constantinople ». En 1060 ou 1063, le doge Domenico Contarini décide de reconstruire la basilique en englobant l’église Saint-Théodore et en faisant de l’ancienne chapelle Saint-Marc la crypte de la nouvelle église permettant d’y conserver le sacellum de saint Marc. Les architectes de la nouvelle église viennent de Constantinople pour bâtir « un superbe temple singulier et rare » d’après Bernardo Giustinian1. L’église est consacrée en 1094 après plusieurs interruptions des travaux. La nouvelle église a été construite à l’emplacement de l’église Saint-Théodore et de la chapelle Saint-Marc en reprenant un plan en croix grecque s’inspirant de l’église des Saints-Apôtres de Byzance (détruite par les Turcs en 1469).

Les ossements de saint Marc furent « miraculeusement redécouverts » le 25 juin 1094. Ce jour fut déclaré jour de fête, nommé « Inventio Sancti Marci ».

Jusqu’à la chute de la république de Venise, le gouvernement avait toujours fait en sorte, à travers les siècles, de tenir le siège épiscopal aussi éloigné que possible du centre administratif de la cité, exception faite de la chapelle palatine du doge, devenue par la suite la grande église d’État, digne  d’abriter les reliques de saint Marc, qui avait pris la place de saint Théodore comme patron de la ville. Le palais épiscopal, siège du patriarche, s’était trouvé maintenu bien à l’écart, dans le quartier de San Pietro di Castello.

Saint-Marc est une église à coupoles, qui suit le modèle des édifices byzantins : elle forme un plan en croix grecque de 76,5 m de long et 62,6 m de large. La coupole centrale couvre la croisée des quatre branches, chacune surmontée de sa propre coupole. Les coupoles principales atteignent une hauteur de 45 m. C’est aux liens étroits de la république de Venise avec Byzance que l’on doit ce recours de chaque instant aux modèles de l’art byzantin. L’influence de l’église des Saints-Apôtres de Constantinople (536-546) semble la plus marquante. Saint-Marc ne s’inspire donc en aucun cas des constructions italiennes contemporaines, mais demeure strictement fidèle aux formes hiératiques de son modèle. Les ajouts du XIIIe siècle sont restés conformes à cet esprit des modèles de l’art byzantin, tandis que le XIVe siècle voit à Saint-Marc l’introduction délibérée du style gothique.

La scission de la façade principale en deux étages affirme la reconnaissance de Saint-Marc de Venise en tant qu’église d’État, mais elle symbolise aussi le triomphe sur Constantinople en 1204, lors de la IVe croisade. La décoration somptueuse, par l’abondance des colonnes antiques de marbre, porphyre, jaspe, serpentine, albâtre, les innombrables sculptures de différentes époques et les mosaïques des portails laissent une impression d’immense richesse. Dès le XIIIe siècle, les sculptures des archivoltes des cinq portes médianes ont montré l’opulence des corporations vénitiennes, avec les représentations des douze mois et les allégories des Vertus. Les mosaïques d’origine, du XIIIe siècle n’ont été conservées qu’au-dessus de la porte Sant’Alipio, au nord. La galerie, à l’étage, est dominée par des copies du célèbre quadrige antique de bronze doré des chevaux de Saint-Marc, qui, comme beaucoup de colonnes et sculptures, ont été enlevées à  Constantinople en 1204.

Pour se rendre de la place Saint-Marc vers la basilique, il faut descendre un escalier. L’abaissement du sol, qui est actuellement de 23 cm, ne concerne pas seulement le monument, mais tous les vieux quartiers de Venise. La basilique Saint-Marc, sur le modèle byzantin, possède un narthex de 62 m de long, 6 m de large et 7,35 m de haut, surmonté de huit coupoles plus petites. L’intérieur est divisé en trois nefs par six colonnes et quatre piliers massifs sur lesquels reposent les cinq dômes. Les bras du transept sont eux-mêmes divisés en trois nefs.

L’effet spatial est impressionnant : alors que le sol est recouvert de  mosaïques décoratives et le bas des murs revêtu de marbres de toutes sortes, le haut des murs et tout le plafond sont recouverts de mosaïques à fond d’or. Les 2 600 colonnes antiques ont été prises pour la plupart lors des conquêtes (en particulier celle de Constantinople en 1204) et reversées comme butin à Saint-Marc. Pour la plupart, elles ne remplissent aucune fonction structurelle, mais servent de décoration, restant comme le symbole du soutien à la puissance de Venise.

L’intérieur de la basilique Saint-Marc est un haut lieu de la mosaïque occidentale. Les mosaïques sur fond d’or ont valu à l’église le surnom de « basilique d’Or ». Les premiers travaux ont eu lieu dans les années 1071-1084, sous l’impulsion du doge Domenico Selvo. La majorité des mosaïques, cependant, ont été réalisées au cours du XIIIe siècle. Certaines ont été ajoutées – en particulier sur la façade – entre le XVIe et le XVIIIe siècle, conçues selon les plans des écoles du Titien et du Tintoret, mais le programme ancien des mosaïques a généralement été préservé. Les mosaïstes ont couvert une superficie totale de 4 240 m2, réalisant ainsi l’un des plus grands ensembles de mosaïques du monde.

La structure du bâtiment de Saint-Marc est en maçonnerie de brique. Sur le plâtre humide était tracée une esquisse en couleurs de la scène prévue, puis les tesselles étaient posées une à une et pressées aux deux tiers de leur hauteur dans le mortier. Les tesselles sont ici découpées dans des dalles de verre coloré au lieu de pierres de rivière colorées de la technique antique. Les tesselles d’or et d’argent sont constituées de verre transparent  enserrant des feuilles de métaux précieux. Souvent, ils ont reçu un angle différent, afin de varier les jeux de lumière.

La pièce d’ornementation la plus célèbre est la Pala d’oro, somptueux panneau d’orfèvrerie situé derrière le maître-autel. Devant le chœur se trouve l’iconostase, qui présente des scènes de la vie des apôtres, de Marie, de Jean, et un triomphe de la Croix de Dalle Masegne, de 1394.

Les jours ouvrables, la Pala feriale de Paolo Veneziano, commandée par le doge Andrea Dandolo le 22 avril 1345, recouvrait la Pala d’Oro.

À gauche de l’iconostase se trouve une double chaire du XIVe siècle, composée de différents matériaux et de forme octogonale. Jacopo Sansovino a noté, en 1581, que ces chaires étaient conformes au usages grecs. La chaire à deux niveaux, au nord, servait à la lecture des Évangiles les jours de fêtes, tandis que de la chaire du sud, le doge nouvellement élu était présenté à la population.

Source : Wikipédia.

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