L’Abbaye de Poblet (Espagne).

L’abbaye de Poblet (en espagnol : Real Monasterio de Santa María de Poblet ; en catalan : Reial Monestir de Santa Maria de Poblet) est une abbaye cistercienne située dans la Conca de Barberà, plus précisément à Vimbodí i Poblet, en Catalogne. Poblet abrite un impressionnant ensemble architectural, parmi les plus grands d’Europe. Il abrite en particulier le plus grand monastère d’Europe encore habité. Depuis le Moyen Âge, le site est un symbole majeur de la couronne d’Aragon et des territoires qui en dépendaient.

À partir du règne de Pierre le Cérémonieux au XVe siècle, il sert de panthéon des rois d’Aragon, bien qu’il abrite des tombes plus anciennes, ainsi que des personnes de la même famille, et d’autres nobles.

Après la visite du roi Alphonse XIII, l’abbaye est déclarée monument national par le gouvernement espagnol. En 1991, il est déclaré patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO.

En 2005, il reçoit la croix de Saint-Jordi de la Généralité de Catalogne « par le rôle important qu’il a eu dans l’histoire de la Catalogne depuis le XIIe siècle, quand, avec l’apparition de l’ordre cistercien, il devient un élément spirituel de la Couronne d’Aragon, en devenant le siège principal des tombes royales. »


Le monastère de Sainte-Marie de Poblet est fondé à l’initiative du comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone, qui donne en 1151 aux moines cisterciens de Fontfroide une terre, tout juste reconquise sur l’occupant arabe, sur laquelle ils vont bâtir leur abbaye.

Les débuts sont modestes. Comme toutes les abbayes cisterciennes, celle de Poblet est fondée par un groupe de douze moines, sans compter le nouvel abbé. Ils construisent dans ce qui est aujourd’hui la partie orientale de la clôture un premier monastère, d’architecture romane, dont quelques restes subsistent. Rapidement, cependant, la faveur des rois d’Aragon vaut une prospérité croissante au monastère. En 1166 commence la création du monastère actuel, beaucoup plus ambitieuse ; en effet, la communauté compte déjà entre 80 et 100 moines.

Le monastère connait son apogée au XIVe siècle. À cette époque, les biens possédés par l’abbaye s’étendent du piémont pyrénéen catalan jusqu’au nord de Valence. Par ailleurs, la bibliothèque de l’abbaye est  particulièrement renommée, contenant encore aujourd’hui le manuscrit de la Crònica de Jacques Ier le Conquérant, datant du XIVe siècle.

Le désamortissement de Mendizábal ferme le monastère en 1835. Durant la fermeture, le monastère et en particulier les tombes royales sont endommagées voire profanées. Les terres sont vendues aux enchères, et la dégradation transforme l’abbaye en ruine jusque vers 1921. À partir de cette date, une prise de conscience de la valeur patrimoniale de Poblet se fait. L’abbaye est déclarée monument historique à cette date ; une restauration commence à partir de 1930.

En 1940, une communauté cistercienne s’installe à nouveau dans les bâtiments. Elle forme la tête de la congrégation cistercienne d’Aragon, une des deux congrégations cisterciennes espagnoles de la commune observance. La congrégation d’Aragon est installée dans trois abbayes masculines et trois féminines. En 2005, la communauté monastique de Poblet compte trente-deux moines.

À partir de 1940, la restauration du site commence, sous la direction de l’architecte Eduard Toda. Elle s’accélère en 1978 grâce à l’implication de Josep Tarradellas i Joan, tout en restant dans l’esprit de la restauration initiale de Toda, sous la direction de Joan Bassegoda i Nonell. À partir de 1990, sous la direction de Lluís Nadal, la restauration change d’esprit et modifie certaines décisions prises auparavant, ce qui ne fait pas l’unanimité.

 

Source : Wikipédia.

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