Le palais des ducs de Bourgogne à Dijon (Côte d’or).

Le palais des ducs et des états de Bourgogne à Dijon en Côte-d’Or est un ensemble architectural comprenant plusieurs parties imbriquées : la plus ancienne est le palais ducal des XIVe siècle et XVe siècle, de style gothique, qui comprend encore un logis (bien visible depuis la place des Ducs), les cuisines ducales (cour de Bar) et deux tours : la tour de la terrasse, ou tour Philippe le Bon et la tour de Bar. La plus grande partie des bâtiments visibles aujourd’hui a cependant été bâtie aux XVIIe et surtout XVIIIe siècles, dans un style classique, avec le dessin de la place royale, aujourd’hui place de la Libération. Enfin, la façade du musée des Beaux-Arts, sur la place de la Sainte-Chapelle, a été élevée au XIXe siècle à l’emplacement de la Sainte-Chapelle de Dijon détruite en 1802. Cet ensemble, dans un remarquable état de conservation, témoigne de presque un millénaire de vie politique à Dijon.

Le Palais fut l’un des sièges des souverains de l’État bourguignon, les ducs de Bourgogne. Classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté de 1926, il abrite aujourd’hui la mairie de Dijon et le musée des beaux-arts de Dijon.

Le duché de Bourgogne est fondé au IXe siècle vers 880 à partir du Royaume de Bourgogne, par les rois Carolingien Louis III de France et Carloman II de France et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité en réorganisant tous les royaumes Carolingiens de France en duchés et comtés féodaux vassaux du roi de France.

Palais des ducs de Bourgogne, carte maximum, Dijon, 16/07/1973.

Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III de France.

L’actuel palais des ducs de Bourgogne ne fut jusqu’au IXe siècle qu’un simple château ducal dont on ne sait presque rien, adossé aux murs du castrum du IIIe siècle (fort ou place forte gallo-romaine) au cœur de Dijon.

Palais des ducs, essais de couleurs.

Le somptueux palais des ducs de Bourgogne est entièrement reconstruit à partir de 1365 et à partir du vieux château ducal avec la tour de Bar au cœur de Dijon, capitale du duché de Bourgogne et des Pays-Bas bourguignons, par le premier duc de Bourgogne de la Maison capétienne de Valois le prince et duc Philippe II de Bourgogne dit Philippe le Hardi, fils du roi Jean II de France et ses trois successeurs Jean sans Peur, Philippe le Bon : façade flamboyante, logis ducal de 1448 à 1455, grande salle des festins et cuisine ducale de 30 cuisiniers en 1433.

Philippe le Hardi, entreprit la rénovation du palais des ducs capétiens dès son arrivée à Dijon, et fit construire la Tour Neuve (1365) par Belin de Comblanchien. Cette tour résidentielle de trois étages est pourvue de vastes salles équipées de grandes cheminées. Le rez-de-chaussée aux clefs de voûte sculptées, servait de salle capitulaire pour la Sainte-Chapelle. Elle servit de prison au roi René d’Anjou, duc de Bar et de Lorraine. Le roi René fut fait prisonnier par Antoine de Toulongeon à la bataille de Bulgnéville, le 21 juillet 1431. Il fut retenu par Philippe le Bon jusqu’au 1er mai 1432. Ayant laissé ses deux jeunes fils comme otages à Dijon pendant son élargissement, il se constitua prisonnier en 1435, et, devenu duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Naples et de Sicile, demeura jusqu’au 8 novembre 1436 au second étage de cette tour, qui prit ensuite le nom de Tour de Bar.

L’aile orientale était constituée par la chapelle particulière des princes de Bourgogne, la Sainte-Chapelle, nommée ainsi lorsque Philippe le Bon y déposa en 1454, l’hostie miraculeuse représentant l’image ensanglantée du Christ, présent du pape Eugène IV4. La façade de la chapelle fut décorée par l’atelier de Claus Sluter, qui réalisa un Saint Jean l’Évangéliste, en pierre d’Asnières, haut de 2,60 m, un cadran et un écusson aux armes de la Bourgogne dont la peinture fut confiée à maître Arnoul Picornet5. La Sainte-Chapelle de Dijon, devient par la décision de Philippe le Bon à Rethel en janvier 1432 le « lieu, chapitre et collège » de l’ordre de la Toison d’or6. Il y organisa le chapitre de 1433 et fonda une messe solennelle et quotidienne dite par un chapitre de vingt-quatre chanoines, du même nombre que les chevaliers de l’Ordre. Cette messe ne cessa d’être célébrée jusqu’en 17894. À la mort de Charles le Téméraire en 1477, sa fille Marie de Bourgogne apporte l’Ordre à son époux Maximilien d’Autriche, et la Chapelle de l’Ordre est transférée au Palais du Coudenberg à Bruxelles. En 1794, l’ensemble du Trésor de l’Ordre est conservé dans la salle du Trésor, la Schatzkammer de Vienne. La Sainte-Chapelle fut détruite en 1802, pour construire le théâtre.

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Sources : Wikipédia, YouTube