Xénophon, historien, philosophe et chef militaire.

Xénophon (en grec ancien Ξενοφῶν / Xenophōn) est un historien, philosophe et chef militaire de la Grèce antique né à Athènes vers 430 av. J.-C. et mort vers 355 av. J.-C. Outre l’Anabase et la Cyropédie, il a écrit une suite à l’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide intitulée les Helléniques.

Bien que citoyen d’Athènes, Xénophon est néanmoins l’ami de Sparte. Aristocrate, partisan de l’oligarchie, et proche du roi Agésilas II, il combat notamment en Perse au service de Sparte.

Xénophon, sans le savoir, ouvre la voie aux futures conquêtes d’Alexandre le Grand : dans l’Anabase, outre une description détaillée de son trajet en Asie, il montre qu’un corps expéditionnaire de soldats grecs peut traverser l’Empire perse invaincu. La campagne d’Agésilas en Asie Mineure confirme d’ailleurs la fragilité de l’Empire perse.


Originaire du dème d’Erchia en Attique, Xénophon est le fils de Gryllos.

Sa date de naissance est discutée : comme il était jeune homme au début de l’Anabase, la date approximative de 430 est avancée ; certains auteurs osent des dates plus précises. E. Delebecque propose ainsi la date de 426, correspondant à l’âge minimal pour participer à l’expédition athénienne à Lesbos en 406 ; ou 428/427 selon l’historienne Claude Mossé.

Né dans une riche famille aristocratique, il fréquente les sophistes, dont Prodicos à Thèbes. Disciple de Socrate, il dresse de son maître le portrait d’un homme plus attiré par la morale et la logique que par la métaphysique, comme ceci apparaît dans l’Apologie de Socrate, les Mémorables et le Banquet.

Il devient l’élève de Socrate2. Pénétré d’idées oligarchiques, il est hostile à la restauration de la démocratie après la tyrannie des Trente ; au sein des Socratiques, il ne s’entend ni avec Aristippe ni avec Platon, à qui il reproche de déformer les idées de Socrate par la superposition de leurs propres idées. D’après Photios, Xénophon est aussi l’élève d’Isocrate.

Selon Strabon, puis Diogène Laërce, Xénophon aurait combattu à la bataille de Délion, où Socrate lui aurait sauvé la vie alors qu’il était tombé de son cheval, chose impossible vu la date de naissance de Xénophon (430 ou 426) et celle de la bataille de Délion (424). L’épisode apocryphe n’est qu’une variation du sauvetage d’Alcibiade par Socrate à la bataille de Potidée.

Auditeur de Socrate, il prend son enseignement en notes. Si, selon les écrits de Diogène Laërce, les premières traces de la sténographie remonteraient à 430, les historiens considèrent Xénophon comme l’un des contributeurs précoces à cette invention : au IVe siècle av. J.-C., il consigne ses pensées sur Socrate en utilisant un système d’écriture rapide en grec.

Appelé à la cour par son ami le stratège Proxène de Thèbes, il joint en observateur l’expédition de Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès II (400). Il part un an avant la mort de Socrate10. La bataille de Counaxa, en 401, est perdue du fait de la mort de Cyrus et bien que les Grecs eussent défait les Barbares et n’eussent perdu aucun homme.

Cléarque dirige alors la retraite des Dix-Mille vers le nord. Des contacts sont noués avec le satrape Tissapherne, mais le spartiate Cléarque et la plupart des autres chefs tombent dans un guet-apens. Cléarque est décapité avec de nombreux officiers de son état-major, dont Proxène de Thèbes, ami de longue date de Xénophon. Ce dernier est élu stratège commandant de  l’arrière-garde des mercenaires grecs, que dirige le général spartiate Chirisophos, successeur de Cléarque.

La retraite des mercenaires est restée dans l’histoire sous le titre de retraite des « Dix Mille » : les Grecs de la retraite sont 13 600 au départ et 8 000 à l’arrivée à Byzance. Xénophon décrit dans son ouvrage l’Anabase les  multiples péripéties d’un trajet long et difficile, tant du fait de la géographie et du climat que de l’opposition des multiples peuples montagnards. Il se montre très soucieux du sort de ses soldats, dont les mésaventures continuent, une fois qu’ils sont descendus des montagnes : avec les cités grecques, avec la flotte spartiate et avec les diverses peuplades littorales. Il remet le commandement des restes de l’armée au spartiate Thimbron pour une campagne contre les satrapes perses en Asie Mineure.

À son retour à Athènes, il est mal accueilli car il s’est mis au service de Sparte. Il part alors pour Sparte, où il est incorporé aux troupes du roi Agésilas II qui combattent en Perse. Il est dès lors banni d’Athènes et dépossédé de ses biens.

En 394, il se bat contre les Athéniens à Coronée ; Athènes le bannit pour cette trahison et ses idées politiques en faveur de Sparte11. Il se marie avec Philésia, qui lui donne deux fils, Gryllos et Diodore, surnommés « les Dioscures ». À la demande du roi Agésilas II, il fait venir ses fils à Sparte pour y être élevés à la mode spartiate. Après avoir vécu à la cour du roi, il quitte Agésilas, et s’établit à Scillonte, en Élide, sur la côte ouest du Péloponnèse, territoire proche d’Olympie, site des Jeux Olympiques. D’après Démétrios de Magnésie, il est rejoint par sa femme et ses deux fils13. Il passe plus 20 ans à Scillonte. En 362, il autorise ses deux fils à combattre dans la cavalerie athénienne aux côtés des Spartiates : Gryllos meurt au combat lors de la bataille de Mantinée.

Sur son domaine, il rédige ses ouvrages, notamment l’Anabase et s’adonne entre autres à la chasse. Il rentre à Athènes en 365 lorsqu’une guerre entre Sparte et les Éléens l’oblige à quitter Scillonte ; il se réfugie à Élis, puis à Corinthe. Le grammairien Démétrios de Magnésie le dit mort à Corinthe ; Lucien de Samosate dans ses Exemples de longévité écrit qu’il a vécu 90 ans. Athènes, alliée de Sparte, lève la sentence de bannissement en 367 ; Istros, historien grec du IIIe siècle av. J.-C., dit qu’il fut exilé par ordre d’Eubule et rappelé par son avis. Dion de Pruse, dans le VIIIe Discours, rapporte que Xénophon était déjà exilé pour sa participation à la campagne de Cyrus quand Diogène de Sinope arrive à Athènes. Or, c’est inexact. Il meurt en 355 ou peu après.

Source : Wikipédia.

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