Ville d’Oujhorod (Ukraine).

Oujhorod (en ruthène et ukrainien : Ужгород, en hongrois : Ungvár ; en roumain : Ujgorod, en slovaque : Užhorod) est une ville d’Ukraine et la capitale administrative de l’oblast de Transcarpatie. Sa population s’élevait à 115 449 habitants en 2022.


Oujhorod et la Transcarpathie ont fait au cours du XXe siècle partie de divers États, et leurs habitants exposés à de nombreux déplacements de frontières et changements de citoyenneté.

Des recherches archéologiques ont montré que le château d’Oujhorod, bâti au tournant des VIIIe au IXe siècles, est ensuite devenu une importante forteresse de la Grande-Moravie sous le règne de Svatopluk Ier. Des chroniques témoignent pour la première fois de l’existence du château en l’an 903 (une autre date plus controversée est l’année 872). Du Xe au XIe siècle, Oujhorod était l’avant-poste du sud-ouest de la Rus’ de Kiev et de son héritière la principauté de Galicie.

Au milieu du XIe siècle, Oujhorod est conquise par la Hongrie. L’est de la Transcarpathie fait alors partie du voïvodat vassal de Marmatie, qui devient un comitat hongrois au XIVe siècle, tandis qu’Oujhorod (Ungvár en hongrois) est le chef-lieu du comitat d’Ung et le reste jusqu’en 1918-1919. À partir de 1526 le pays appartient à la monarchie autrichienne, puis à partir de 1867 à l’Autriche-Hongrie.

La présence d’une communauté juive à Oujhorod, (Ungvar lors de l’appartenance à ),  date probablement du XVIe siècle sous l’empire austro-hongrois où un centre d’études juives est reconnu de par la présence de nombreux référents rabbiniques.

En 1646, 63 prêtres orthodoxes de Ruthénie subcarpatique, en signant l’Union d’Oujhorod décident de se placer dans la juridiction de l’Église de Rome, mais en gardant leur rite grec et l’ordination de prêtres mariés.

La république houtsoule proclamée en 1918 à la dislocation de l’Autriche-Hongrie, ayant été conquise par la Hongrie communiste en 1919, puis libérée par les troupes tchécoslovaques, le traité de Trianon attribue la ville à la Tchécoslovaquie. Au sein de celle-ci, en 1938-1939, Oujhorod est la capitale de la région autonome de Ruthénie subcarpathique. Mais le 2 novembre 1938, la première sentence arbitrale de Vienne attribue à la Hongrie une bande de territoire peuplée de Hongrois, le long de sa frontière, y compris la ville d’Oujhorod.

Dès l’annexion par la Hongrie, les autorités mettent en place une législation anti-juive contre la population juive3, qui représente le tiers des habitants de la ville. Un ghetto est créé dans la ville en avril 1944, préalable à la déportation de 25 000 Juifs membres de la communauté juive d’Oujhorod et de ses environs vers Kamianets-Podilskyï (Kamenetz-Podolsk) où ils sont exterminés par les Einsatzgruppen.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 27 octobre 1944, la ville tombe aux mains de l’Armée rouge au cours de l’opération « Carpates orientales ». Le 29 juin 1945, la ville est cédée par la Tchécoslovaquie à l’Union soviétique et devient le centre administratif du nouvel oblast de Transcarpathie de la république socialiste soviétique d’Ukraine. Seuls quelques centaines de Juifs retournent dans la ville après-guerre.

Depuis août 1991, Oujhorod fait partie de l’Ukraine indépendante et l’église grecque-catholique ruthène, interdite pendant la période soviétique, retrouve la liberté de culte. En 2002, Oujhorod devient le siège de l’éparchie grecque-catholique ruthène de Transcarpathie, avec le titre épiscopal d’« évêque de Mukačeve des Ruthènes ». L’église orthodoxe ukrainienne y a également une éparchie avec le titre épiscopal d’« évêque de Khoust et de Zakarpathie ».

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.