Ville de Split (Croatie).

Split, (grec ancien : Ασπάλαθος, Aspálathos, latin : Spalatum, italien : Spalato) est une ville et une municipalité croate. Elle se place au deuxième rang des villes les plus peuplées de Croatie. C’est le siège du comitat de Split-Dalmatie. Au recensement de 2011, le comitat comptait 454 798 habitants, la municipalité 178 102 habitants, dont 96,23 % de Croates et la ville seule comptait 167 121 habitants.

   La ville de Split s’est établie à l’intérieur, puis autour de l’immense palais de l’empereur romain Dioclétien, construit entre 294 et 305, qui s’étendait sur une surface de 39 000 m2. L’empereur était originaire de la ville de Salone (située sur les hauteurs de Split). La ville est aujourd’hui inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO.

C’est un grand port industriel et touristique de la côte dalmate.


Cette ville présente la singularité d’avoir été construite à l’intérieur, puis autour, du palais de Dioclétien.

Cet empereur romain d’origine dalmate se fait construire un immense palais sur sa côte natale, de 294 à 305. Il y passe sa retraite (voir Tétrarchie). Ce palais, outre les bâtiments résidentiels, comprend des thermes, une bibliothèque, un temple dédié à Jupiter, une caserne pour sa garde, et est cerné de remparts. Le tout occupe une surface de 215 m sur 180, soit 3,87 ha. De nos jours encore, le front de mer (Riva) est constitué par l’enceinte sud-ouest du palais. Sur ce front de mer, s’ouvre encore la porte maritime, qui dans l’Antiquité, permettait aux navires d’accoster directement.

Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Split reste rattachée à l’Empire romain d’Orient. Après avoir appartenu un temps aux Ostrogoths, elle est, en 576, incluse dans le ressort de l’exarchat de Ravenne, territoire romain d’Orient situé dans la péninsule italienne.

Au Haut Moyen Âge, le palais se transforme en ville lorsque les habitants de la cité romaine voisine de Salone (capitale de la province romaine de Dalmatie) s’y réfugient en 615, alors que les Slaves méridionaux s’installent dans l’arrière-pays où ils établissent des duchés slaves. Sur la côte et dans la ville, gagnées au christianisme, le latin évolue en langue dalmate. De hautes maisons son bâties dans ou contre les remparts, ou encore en s’appuyant sur les monuments antiques. Le mausolée de Dioclétien est transformé pour devenir la cathédrale Saint-Domnius dédiée à saint Domnion, patron protecteur de la ville. En 650, le temple de Jupiter devient un baptistère. Des Conciles de Split s’y tiennent en 925, 928 et 1060.

Les Slaves narentins tentent de s’en emparer en en 998, mais le doge de Venise Pietro II Orseolo envoie une expédition navale qui les repousse. Spalato devient le siège du duché de Dalmatie, lié aux Vénitiens et à l’Empire byzantin. Soixante dix ans plus tard, en 1069, elle fait partie des acquis territoriaux du roi Petar Krešimir IV de Croatie, qui bénéficie de l’affaiblissement de Byzance par les conquêtes normandes en Italie et seljoukides en Anatolie.

L’indépendance de fait dont Spalato bénéficie du XIIe au XIVe siècle va de pair avec un remarquable essor économique. En 1420, elle est incluse dans le Stato da Màr vénitien, qui contrôle les relations commerciales et économiques sur l’Adriatique. La menace des invasions turques l’oblige à la construction d’imposants remparts au xviie siècle. La présence de l’autorité vénitienne se manifeste dans le centre historique de Spalato par des monuments de style vénitien (palais du recteur, hôtel de ville, tour vénitienne). La domination vénitienne prit fin en 1797.

De 1805 à 1813, Spalato fait, comme toute la Dalmatie, partie des Provinces illyriennes établies par Napoléon Bonaparte. Les souvenirs de la présence française sont aujourd’hui la première avenue moderne de la ville qui s’appelle toujours Marmontova du nom du maréchal Marmont, administrateur des provinces illyriennes, et le sommet de Marjan au nom de Telegrin (à l’époque un télégraphe optique français y était installé). À la suite du congrès de Vienne en 1815, Spalao / Split et le royaume de Dalmatie intègrent l’empire d’Autriche puis la partie autrichienne de l’Autriche-Hongrie après le Compromis austro-hongrois de 1867. Pendant le xixe siècle, une communauté germanophone s’ajoute aux cultures vénitienne et croate, car si Trieste devient le principal port de Cisleithanie — Autriche — et Rijeka (Fiume) le principal port de Transleithanie — Hongrie —, le port de Split devient un abri et un arsenal de la marine austro-hongroise. La ville est chef-lieu du district de Spalato, l’un des 13 Bezirkshauptmannschaften de Dalmatie. Le nom vénitien (italien) seul est officiellement utilisé avant 1867, puis les deux noms, italien et slave, sont officiels.

Lors de la dislocation de l’Autriche-Hongrie, au traité de Saint-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919 Split et la Dalmatie (à l’exception de Zara et de quelques îles données à l’Italie) sont attribuées au royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La culture croate reprend dès lors ses droits face à une élite qui continue de cultiver les influences autrichiennes et vénitiennes.

Source : Wikipédia.

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