Ville de Saintes (Charente-Maritime).

Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine). Ses habitants sont appelés les Saintais et les Saintaises.

Deuxième ville du département derrière La Rochelle, elle compte 25 288 habitants (2015) et est à la tête d’une unité urbaine de 30 086 habitants et d’une aire urbaine de 60 975 habitants (2008).

Arrosée par la Charente où la cité se développa primitivement sur la rive gauche du fleuve, elle devient capitale de la province de Saintonge jusque sous l’Ancien Régime avant d’être désignée préfecture du département de la Charente-Inférieure lors de la réorganisation territoriale de 1790. Finalement supplantée par La Rochelle en 1810, elle est reléguée au rang de sous-préfecture du département mais conserve par compensation son rôle de chef-lieu judiciaire départemental. De plus, la ville voit croître son influence économique dans le dernier tiers du XIXe siècle lorsqu’elle est choisie comme siège du VIIIe arrondissement des chemins de fer de l’État.

Important carrefour de communications routières, autoroutières et ferroviaires, Saintes est également le principal pôle économique du centre du département. Si l’industrie est faiblement représentée (industrie électronique, réparation ferroviaire, construction d’appareils de levage), la ville s’affirme avant tout comme un centre tertiaire dynamique (fonctions administratives d’État, Cour d’assises et activités judiciaires, banques et mutuelles, établissements d’enseignement, centre hospitalier) et un pôle commercial de dimension régionale (siège de la plus grande coopérative de consommateurs de France, Coop Atlantique).

Saintes, carte maximum, 14/06/2013.

Saintes est également devenue, grâce à un important ensemble patrimonial gallo-romain, médiéval et classique, une ville touristique fréquentée, affiliée au réseau national des villes et pays d’art et d’histoire depuis 1990. La culture n’est pas en reste, Saintes étant dotée de plusieurs musées, d’un théâtre, de cinémas, de nombreux festivals et d’un centre européen de recherche et de pratique musicales implanté au cœur de l’abbaye aux Dames.


Des traces de fossés et des vestiges de céramiques datant de la période finale du Néolithique (-2900 à -2500 avant l’ère chrétienne) localisés à proximité du lieu-dit de Diconche témoignent de l’occupation précoce de l’actuel territoire communal par les hommes de la civilisation de Peu-Richard. En 2005, des fouilles effectuées au Petit Chadignac ont révélé la présence d’un camp néolithique ainsi que des enclos de La Tène ancienne.

S’il apparaît comme vraisemblable qu’un ou plusieurs oppida aient pu voir le jour sous l’impulsion du peuple celte des Santones, maîtres de la région depuis au moins le troisième siècle avant l’ère chrétienne, l’émergence d’une véritable ville n’est attestée qu’après la conquête du territoire par les armées romaines, soit au milieu du premier siècle avant l’ère chrétienne74. Elle acquiert rapidement une importance considérable, devenant sous le principat d’Auguste la première capitale de la province romaine d’Aquitaine sous le nom de Mediolanum Santonum. Un premier aqueduc amène l’eau à Saintes en 20 apr. J.-C.75.

La ville se pare d’imposants monuments romains sous le règne des Julio-Claudiens (amphithéâtre, arc de Germanicus), des Flaviens et des Antonins (thermes de Saint-Saloine). Vers le milieu du IIe siècle, elle compte sans doute entre 10 000 et 20 000 habitants et s’étend sur une superficie de près de 100 hectares. Près d’un siècle plus tard, invasions et périodes d’anarchie conduisent au repli de la cité dans un castrum ceint par un rempart édifié à l’aide de matériaux issus du démantèlement de plusieurs basiliques et mausolées. Cette époque voit sans doute l’introduction du christianisme sous l’impulsion de celui que la tradition donne pour premier évêque et martyr, Eutrope.

Les profondes modifications de la topographie urbaine n’empêchent pas la cité de demeurer un centre intellectuel relativement important, accueillant notamment le poète et grammairien Ausone.

Le Haut Moyen Âge est marqué par une succession d’invasions (Wisigoths, Vikings et Sarrasins) et par une relative instabilité politique qui voit la cité être intégrée à deux reprises à un royaume d’Aquitaine, d’abord sous la houlette de rois mérovingiens, puis de rois carolingiens. Cette période d’instabilité culmine aux IXe et Xe siècles avec la vacance du siège épiscopal (864-989) et la mort sans successeur du dernier comte de Saintes, Landri (866).

Au XIe siècle, la ville, désormais intégrée au duché d’Aquitaine, voit la consolidation de ses remparts et l’érection d’un château fort sur la colline du Capitole. Dans le même temps, les clunisiens prennent en charge la construction d’une basilique consacrée à Saint-Eutrope, laquelle devient rapidement une halte sur le chemin des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. En parallèle est fondé une abbaye bénédictine pour femmes sur la rive droite de la Charente : l’abbaye aux dames.

Le remariage de la duchesse Aliénor d’Aquitaine avec le comte d’Anjou Henri II Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, conduit à l’intégration de la province à un ensemble anglo-aquitain. En 1242, une révolte du comte de la Marche Hugues X de Lusignan contre le roi Louis IX conduit à la levée d’une armée par le souverain français et au débarquement d’un corps expéditionnaire mené par le duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Henri III. La rencontre entre les deux armées, connue sous le nom de bataille de Taillebourg, a lieu sous les remparts de Saintes. Vaincu, le duc d’Aquitaine n’a d’autre solution que d’entériner la perte d’une partie de la Saintonge, la cité devenant une ville-frontière entre domaines français et anglo-aquitain.

En 1360, avec le traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 11 au 14 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité de Brétigny en particulier en Basse Saintonge, prend possession de la ville. Les « consuls » lui en remettent les clefs, ainsi que celle du pont. Jean Chandos les confie à Jehan de Boursy qui est nommé gouverneur. Puis il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville.

La ville est définitivement rattachée à la France en 1404.

En mai 1472, par ses lettres patentes, Louis XI confirme les privilèges de la ville, à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère. En faveur de Saintes, il précise encore, en août 1476, les droits de la ville.

Au XVIe siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments de la ville. La paix revenue voit le développement d’une politique de contre-Réforme marquée par l’implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s’amenuise au fil des années, provoquant une émigration d’une partie de la population réformée.

Le xviiie siècle voit la cité se doter d’un plan d’urbanisme moderne. Des intendants tels que Guéau de Reverseaux engagent une politique de grands travaux se traduisant notamment par le percement de grandes artères rectilignes destinées à « assainir » la ville. Des hôtels particuliers sont élevés, tandis qu’est fondée une éphémère école de chirurgie.

Le 24 janvier 1789, le roi Louis XVI signe un édit convoquant les États-Généraux à Versailles pour le mois de mai. Les trois ordres désignent leurs représentants au mois de mars. La sénéchaussée envoie huit députés, parmi lesquels Jean-Frédéric de La Tour du Pin, un des deux représentants de la noblesse, Pierre-Louis de La Rochefoucauld, évêque de Saintes, un des deux représentants du clergé, et Jean-Nicolas Lemercier, seul député saintais du Tiers-État. Le printemps et l’été 1789 sont marqués par de grandes manifestations patriotiques, tandis que la Grande Peur atteint Saintes le 30 juillet. La rumeur s’arrête à Saintes, mais l’épisode vaut au maire Gaudriaud d’être destitué et entraîne la création rapide d’une Garde nationale. Un comité permanent constitué de 24 membres prend en main les destinées de la ville, sous la direction de Jacques Garnier. Une de ses missions est de faire la chasse aux « accapareurs » et autres « monopoleurs » qui constituent des stocks de grains et font monter le prix du pain. En 1790, Saintes devient chef-lieu du tout jeune département de la Charente-Inférieure, non sans contestations, La Rochelle et Saint-Jean-d’Angély revendiquant également de recevoir les administrations centrales du département.

La constitution civile du clergé marque un tournant dans les événements. Le pape s’étant montré hostile à cette décision unilatérale, l’évêque de Saintes Pierre-Louis de La Rochefoucauld refuse de prêter le serment constitutionnel, même si les curés jureurs sont majoritaires dans le district (62 %). Arrêté, conduit à Paris, il est assassiné au mois de septembre 1792 lors des massacres de Septembre. Peu après la chute de la royauté, une convention est organisée. Jacques Garnier et André-Antoine Bernard, dit de Saintes (député à la convention et futur membre du comité de sûreté générale) sont élus. Lorsque la Terreur est déclarée « à l’ordre du jour », une guillotine est installée sur l’actuelle esplanade du Maréchal-Foch. Les églises et couvents, vendus comme biens nationaux, sont reconvertis par les bourgeois les ayant acheté en étables ou greniers ; la ville se sert de quelques-unes comme prison pour les prêtres réfractaires. Après l’épuration qui suit le coup d’État du 9-Thermidor, la fin de la décennie reste agitée : la municipalité est destituée après le coup d’État du 18 fructidor an V (1797)99, et seules les armes empêchent les jacobins de remporter les élections suivantes, le 22 floréal an VI.

En 1802, une réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques fait perdre à Saintes son statut d’évêché. L’ancien diocèse de Saintes est rattaché à celui de La Rochelle. Huit ans plus tard, la préfecture est transférée à La Rochelle, marquant le début d’une période de marasme économique qui ne prend fin que sous le Second Empire.

L’arrivée du chemin de fer en 1867 et la création d’ateliers de réparation conduisent au développement d’un quartier cheminot relativement important. Ce dernier est l’un des plus touchés par le bombardement du 24 juin 1944, au cours duquel périssent près de 300 personnes. La reconstruction de la ville se termine en décembre 1956.

La valorisation du patrimoine de la commune conduit à l’obtention du label des villes d’art en 1967, puis de ville d’art et d’histoire en 1986.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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