Ville de Montauban (Tarn-et-Garonne).

Montauban est une commune française du Quercy, chef-lieu du département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.

Montauban est la commune la plus peuplée du département de Tarn-et-Garonne et la sixième plus peuplée d’Occitanie. En 2016 la commune compte 60 444 habitants, appelés les Montalbanais. En 2016, l’unité urbaine comptait 78 754 habitants et l’aire urbaine 111 499 habitants.

Elle est classée « ville d’art et d’histoire » et depuis 2015 parmi les « Grands Sites Occitanie ».

La commune est connue pour être le lieu de naissance de plusieurs hommes et femmes célèbres : Jean-Auguste-Dominique Ingres, l’un des plus grands peintres du XIXe siècle, la ville étant d’ailleurs surnommée « la Cité d’Ingres », Antoine Bourdelle, le sculpteur, Olympe de Gouges (1748-1793) femme de lettres et femme politique, et enfin Jeanbon Saint-André (1749-1813) qui participa entre autres à l’adoption du drapeau tricolore français moderne. L’épisode historique connu sous le nom « les 400 coups » s’y est déroulé lors du siège de la ville huguenote, par Louis XIII, en 1621.


Le site de fondation initiale de la ville est délimité sur trois côtés par des cours d’eau : le Tarn à l’ouest, le Tescou au sud-ouest (jusqu’au confluent avec le Tarn) et le ruisseau de la Garrigue (la Mandoune) au nord-est (jusqu’au confluent avec cette même rivière).

Au sud, sur une hauteur surplombant le Tescou, se dressait depuis le IXe siècle l’abbaye de Montauriol (peut-être fondée autour de 820 ou de 830), affiliée à l’ordre bénédictin sous le nom initial de Saint-Martin, puis de Saint-Théodard (Sanctus Audardus) depuis la fin du Xe siècle. De cette époque, date le premier noyau de peuplement autour de l’abbaye (village de Montauriol : Mons Aureolus).

Au nord, à une quinzaine de kilomètres, les ruines de l’antique ville gallo-romaine de Cossa semblent être ignorées.

En octobre 1144, le comte de Toulouse, Alphonse Jourdain, fonde Montauban, souvent considérée comme une des premières bastides avec un plan type qui sera ultérieurement généralisé pour l’ensemble des bastides du Sud-ouest notamment par les comtes de Toulouse. Ce développement des bastides ne pourra se faire qu’à partir de 1229, date du traité de Meaux-Paris qui mit fin entre autres aux villages fortifiés (Castéras, Castelnau, etc.) pour asseoir le pouvoir étatique et démanteler ainsi l’emprise seigneuriale qui persistait sur les campagnes françaises au Moyen Âge.

Il lui donna le nom de Montalba, le « mont des Saules » ou « mont Blanc », par opposition au nom de l’abbaye voisine de Montauriol, le « mont Doré ». La cité, fut construite comme toutes les autres bastides qui suivront, tracée selon un plan orthogonal avec les rues coupées à angle droit qui rejoignent le cœur de la ville avec une place centrale dont l’actuelle place Nationale qui est affectée au commerce, avec une place annexe pour l’Église.Tentée par le catharisme, Montauban reste fidèle au comte de Toulouse. La petite ville nouvelle croît de façon spectaculaire, et l’ancien évêque de Cahors Jacques Dueze, devenu le pape Jean XXII, fonde l’évêché de Montauban en 1317, émancipant définitivement la ville de l’espace d’influence de l’abbaye de Moissac. La seconde moitié du XIIIe siècle est une époque de prospérité et qui confirme l’essor commercial déjà présent au XIIe siècle. C’est alors que sont lancés de grands travaux publics : l’église Saint-Jacques achevée en 1280 et le pont Vieux bâti de 1304 à 1335. Ce dernier est équipé de deux tours de défense à ses extrémités et d’une chapelle en son centre.

Au début du XIVe siècle, Montauban est en pleine expansion économique. Mais la guerre de Cent Ans va brutalement freiner cet essor. La ville passe pour quelques années aux mains des Anglais après plusieurs batailles. Le Prince de Galles, Édouard de Woodstock, dit aussi le Prince Noir, fait édifier un château au bord des rives du Tarn. En plus, à la guerre de Cent Ans vient s’ajouter la grande épidémie de peste de 1348, et le petit Âge glaciaire portent un grave coup au développement de la France dont Montauban. Dès 1368, la ville est à nouveau française et ne garde plus qu’un souvenir de l’occupation anglaise avec la salle du Prince Noir aux immenses voûtes d’ogives situées dans l’actuel musée Ingres.

En mai 1472, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma les privilèges de la ville, à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère.

Dans les années 1530 et suivantes, la population de Montauban se convertit au protestantisme, et devient une des capitales du protestantisme français avec La Rochelle puis devient entièrement huguenote au début des guerres de religion. En 1559, la messe pour la mort d’Henri II n’est dite qu’au bout de huit mois. En janvier 1561, le culte protestant est public ; au mois d’août, les moines catholiques sont dans l’impossibilité de prêcher. L’évêque est chassé, et tous les consuls de la ville sont protestants.

En 1562, lors de la première guerre de religion, Montauban résiste à trois tentatives de siège de Blaise de Monluc. Les églises ne sont rendues aux catholiques, en 1563, que sous la menace. Aussi, quand Charles IX fait son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume – son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre (le futur Henri IV, qui lui y fait de fréquents séjours et les cardinaux de Bourbon et de Lorraine –, il est exigé que les Montalbanais rasent leurs fortifications pour accueillir le roi. Après négociations, ce démantèlement est accepté et le roi fait son entrée le 20 mars 1565. Il est accueilli dans la liesse. Si l’évêque, Jacques II des Prés-Montpezat, peut revenir, il ne reste pas.

Un premier temple est construit en 1565 qui a été démoli en 1615 pour construire le Grand temple de Montauban ou Temple neuf à l’emplacement de la chapelle de Lautier de l’hôpital Saint-Jacques suivant les plans de Pierre Belleville, architecte de Toulouse. Sa construction a été terminée avant le 24 mai 1617. L’ameublement du temple n’a été fait qu’en avril 1618. Un second temple existait à Montauban, appelé Temple de l’École jusqu’en 1598, construit en 1609. C’est dans le Grand temple que le duc de Rohan prend la parole, le 11 juillet 1621, pour faire promettre aux calvinistes montalbanais de se défendre. Le Temple neuf est démoli en 1665 par l’intendant Claude Pellot commis pour cela par un arrêt du Conseil.

En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard de Coligny, octroie aux protestants quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire. Une nouvelle enceinte est construite.

En 1598, Henri IV, ayant accordé par l’édit de Nantes des droits religieux aux protestants de France, garantit à ces derniers des « places de sûreté » au nombre de 51, plus des lieux de refuge. Montauban est l’une des principales places de sûreté, avec Nîmes et La Rochelle. Elle acquiert ainsi le droit de se protéger en bâtissant et en entretenant des fortifications.

Cette même année, une université protestante, l’Académie de Montauban et de Puylaurens, y est installée. Daniel Chamier, pasteur drômois et rédacteur des articles secrets de l’édit de Nantes, y enseigne. Elle est fermée en 1685, lors de la révocation de l’édit de Nantes.

En 1621, le duc de Luynes, connétable de France qui mène la guerre contre les protestants, lève le siège de Montauban malgré une forte concentration d’artillerie. Pendant 96 jours, la ville, sous l’égide du consul Jacques Dupuy, est déterminée à résister au siège de l’armée royale. Elle aurait subi le feu nourri de 400 pièces dont le clocher de l’église Saint-Jacques garde encore quelques traces. L’historien Max Largarrigue a démontré que cet épisode, connu comme les Quatre Cents Coups de Montauban, est en partie légendaire.

La ville reconstruit à partir de 1614, les « couverts » qui portent le nom de place Nationale ; mais, en 1629, après la prise de La Rochelle, Montauban doit se soumettre. Dernière citadelle et place de sûreté calviniste, Montauban engage des tractations avec Richelieu dès la prise de La Rochelle et se rend sans résistance le 20 août 1629 à l’armée royale, Richelieu entre dans la ville avec son monarque et son ministre accueillis par les habitants aux cris de « Vive le roi, vive le cardinal » et rétablit le culte catholique à l’église Saint-Jacques. Les remparts sont détruits par l’autorité royale.

La ville devient alors une capitale régionale, et chef-lieu d’intendance en 1633 ainsi que d’un tribunal des Finances, la cour des Aides en 1661, Généralité du Bas-Quercy en 1636. En 1635, Richelieu dote la Généralité de Montauban de onze “élections” et quatre “Pays d’États” du nord du Rouergue aux Pyrénées. Les onze “élections” sont : Figeac, Cahors, Villefranche, Montauban, Rodez, Millau, Verdun, Lomagne, Armagnac, Astarac, Comminges. Les quatre “Pays d’État”, pyrénéens, sont les ressorts de Foix, Donnezan, Nébouzan et Quatre-Vallées.

Montauban, carte maximum, 17/05/1980.

À l’instar du territoire qu’elle commande elle atteint son apogée économique au XVIIIe siècle avec ses minoteries, ses tissages de la soie et de la laine, son dynamisme industriel est remarquable. Dans le même temps, la population subit les dragonnades (occupation des régiments de dragons chez l’habitant, à la suite de la révocation de l’édit de Nantes, en 1685).

En 1716, l’immense Généralité de Montauban est scindée en deux : Auch devient la capitale d’une Généralité comprennant les cinq “élections” suivantes : Verdun, Lomagne, Armagnac, Astarac, Comminges et les quatre “pays d’État” pyrénéens.

Certains protestants quittèrent la France comme cet ancêtre de Paul Pechell qui immigra en Irlande. Paul Pechell, son petit-fils, né à Owenstown, dans le comté de Kildare, entre dans l’armée britannique en 1744 dans le Premier régiment des Dragons. Officier distingué, servant en Flandres, il épouse en 1752 Mary Brooke de Paglesham dans l’Essex. Thomas Gainsborough fait son portrait vers 1780. Il est aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York.

Ces persécutions n’empêchent pas qu’en 1700, elle compte environ 30 000 habitants (Toulouse en compte environ 48 000), 15 000 ouvriers textiles et 2 000 ouvriers de minoteries en 1750. Afin de ré-implanter durablement le catholicisme dans la ville sont édifiés un nouveau palais épiscopal sur les ruines du château du Prince noir, une cathédrale de style classique en pierres de taille, un collège jésuite (l’Ancien Collège), et l’église Saint-Étienne de Sapiac. Montauban connaît un âge d’or et prend le visage qu’on lui connaît encore aujourd’hui : les nombreux hôtels particuliers de style classique en brique rouge, la Place Nationale (rebâtie dans le style actuel après un incendie en 1614), le creusement du canal du Midi (puis le canal de Montech), le cours Foucault. Les consuls autorisent l’implantation d’un théâtre sur l’emplacement actuel du théâtre Olympe-de-Gouges. Les tours fortifiées du Pont Vieux sont détruites et un arc de triomphe à la gloire du roi est édifié à l’extrémité du pont. De nouveaux quartiers prennent forme autour du centre ancien : Villebourbon (à dominante industrielle et artisanale), Villenouvelle.

Fin 1790, Montauban est reléguée par les Constituants comme chef-lieu de district, malgré d’abondantes tractations pour que la ville puisse être chef-lieu de département. Après des hésitations en décembre 1790 entre l’affectation du district de Montauban entre les départements de Haute-Garonne (chef-lieu Toulouse) et du Lot (chef-lieu Cahors), la Constituante vote l’annexion de Montauban au département du Lot (15 janvier 1791). Le district de Montauban regroupe les cantons de Montauban, Mirabel, Lafrançaise, Montpezat, Puylaroque, Caylus, Bruniquel, Nègrepelisse et Caussade48. Montauban devient sous-préfecture à la création de l’administration préfectorale, en 1800.

Le palais épiscopal est confisqué par les révolutionnaires et la ville l’acquiert aux enchères pour en faire son hôtel de ville.

Il faudra attendre 1808, pour que Napoléon Ier crée un nouveau département, le Tarn-et-Garonne, dont Montauban devient le chef-lieu.

La même année, la Faculté de théologie protestante de Montauban y ouvre à nouveau ses portes pour former les pasteurs réformés. Ses enseignants les plus connus furent Jules Pédezert, Charles Bois, Émile Doumergue et Jean Monod. Elle est rattachée à l’université de Toulouse jusqu’en 1906, puis devient autonome à cette date, du fait de la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905. Elle est transférée à Montpellier en 1919, devenant la Faculté de théologie protestante de Montpellier. Sa bibliothèque est divisée : la partie théologique revient à la faculté de Montpellier, tandis que la partie littéraire et humaniste, riche en ouvrages des XVe et XVIe siècles, est confiée à la Bibliothèque universitaire de Toulouse.

En 1809, Montauban fit partie des « bonnes villes », qui remplacèrent, sur leur blason, les fleurs de lys par trois abeilles, symbole de Napoléon.

La ville stagne économiquement et connaît ensuite un déclin industriel fortement concurrencée par la Flandre, l’Angleterre et le Nord-Pas-de-Calais dans la production de tissus. Malgré tout, Montauban profite de la croissance économique du Second Empire puis de la Belle Époque, Montauban voit ses vieux quartiers restaurés, et la ville se modernise, sur les rives du Tarn (Villebourbon, Sapiac) les crues de 1766, 1870 et 1930 sont particulièrement destructrices alors que la vieille ville, située en hauteur, n’est pas touchée. Cependant des avenues, le long desquelles des immeubles viennent s’agglomérer, sont tracées : les faubourg Lacapelle et faubourg du Moustier notamment. Le musée Ingres est ouvert en 1851 et s’agrandit progressivement dans tout l’ancien palais épiscopal. De nouvelles églises de style néogothique sont édifiées dans les quartiers récents : Saint-Orens à Villebourbon et Saint-Jean-Baptiste à Villenouvelle. Le quartier de Villenouvelle est relié au centre ancien par un nouveau pont, celui des consuls de style néo-médiéval, qui enjambe le ruisseau Lagarrigue en 1898. Au sud de ce nouveau pont, la place Lefranc devant le théâtre est agrandie et aérée. Une bibliothèque de style Beaux-Arts est bâtie au cœur de la vieille ville, en face du musée Ingres. Un riche particulier fait construire le château de Montauriol et son parc (aujourd’hui le conseil général). L’hôtel de Préfecture est bâti. Villebourbon confirme son statut de quartier industriel, avec l’édification de deux moulins (Sapiacou et glacière de Palisse) et des biscuiteries Poult, bâtiment de style néo-mauresque. Le jardin des plantes est aménagé en 1861. Le réseau ferré français est en plein essor : en 1856 le premier train de la ligne Bordeaux-Toulouse-Sète s’arrête à Montauban, en 1864 la gare de Montauban-Villenouvelle est ouverte aux voyageurs et en 1884 la nouvelle gare de Montauban-Villebourbon entre en service. À la fin de la période, quelques années avant la Première Guerre mondiale, un second pont est édifié sur le Tarn, le pont Neuf.

Montauban perd de nombreux soldats dès les premiers jours du conflit : dans la forêt de Bertrix (Belgique), la 33e division d’infanterie, basée à Montauban, perd près de 2 400 hommes dans la seule après-midi du 22 août 1914 et en tout plus de 2 800 hommes avant la fin du mois. Un monument aux morts spectaculaire sera édifié par le sculpteur Bourdelle sur le cours Foucault.

On remarquera quelques bâtiments de style Art déco comme le bâtiment des postes (allée de l’Empereur), les anciennes halles (place Lalaque) ou les galeries Lafayette (hyper-centre). De façon plus classique et rappelant la place Nationale, le Théâtre se voit doté d’une nouvelle façade. La ville est desservie par les Tramways de Tarn-et-Garonne, en service de 1913 à 1933.

À la fin de l’hiver 1929-1930, un épisode cévenol succède à plusieurs jours de pluie. Fin février 1930 le Tarn gonfle très sérieusement, et une crue dévastatrice de 11,5 mètres ravage Montauban et Moissac début mars. Les secteurs de Villebourbon et de Sapiac sont complètement immergés. On dénombre plus de 200 décès et 3 000 logements détruits (dont la majeure partie sur Moissac et Montauban). Cette crue centennale, voire millénaire, fut nommée « l’inondation du siècle » et sert de référence au plan de prévention des risques liés aux inondations. Montauban est touchée en 1996 par une autre crue de moindre importance. À la suite de cet événement, des digues et barrages sont bâtis en bordure du Tarn pour éviter et atténuer les effets dévastateurs d’une nouvelle crue.

« Si dès la fin 1936, quelques centaines de familles espagnoles de réfugiés débarquent à Montauban pour fuir la guerre civile, ce sont des milliers de républicains qui transitent par la gare de Villebourbon avant de gagner le camp de Septfonds. » Dans ce cortège, Manuel Azaña, président de la République espagnole, « après avoir échappé à la Gestapo près du Pyla, parvient dans une ambulance à Montauban. » Finalement mis en résidence surveillée dans une chambre de l’hôtel du Midi à la demande du gouvernement de Vichy, « Azaña à qui l’on refuse un exil au Mexique », meurt d’épuisement, le 3 novembre 1940. « Le préfet Durocher lui refuse des obsèques ostentatoires, la visite du Maréchal Pétain deux jours à peine après ses obsèques n’y était, sans doute, pas étrangère ».

En 1940, plusieurs dizaines de milliers de réfugiés de toute l’Europe du Nord, et en particulier des sujets belges affluent. « Carrefour, Montauban devenait un terminus pour ces milliers d’exilés qui avaient tout quitté pour ne pas revivre les horreurs et exactions allemandes de la Grande Guerre ». Parmi ces réfugiés, « il y avait aussi Mona Lisa, La Joconde de Léonard de Vinci qui échappait au pillage et trouvait refuge avec toute une partie des collections du Louvre et du musée de Versailles dans les épais murs du musée Ingres ». Sous la garde du futur académicien André Chamson, une plaque commémorative le rappelle au 30, rue de la Comédie.

Au printemps 1941, une enquête de police vise à localiser et à arrêter les membres de la direction et des militants du Parti communiste autrichien (KPÖ).

Au printemps 1944, une partie du 4e régiment SS « Der Führer » de la division Das Reich y est cantonnée, avant d’être appelée en Normandie et de commettre de nombreuses exactions et massacres en route, dont celui d’Oradour-sur-Glane. Le père Léonide Chrol, prêtre orthodoxe dans la ville, convainc les soldats du Reich, Tchétchènes ou Ingouches pour la plupart, qu’ils quittent Montauban sans effusion de sang — car il parlait leur langue.

À partir du 12 mai 1944, les 800 personnes raflées lors de l’opération de police de Figeac par la 2e division SS Das Reich sont emprisonnées dans le manège de l’ancien quartier de cavalerie. Les directeurs de l’office de placement de Cahors et de la ville se plaignent de la mauvaise qualité de la marchandise qui leur est livrée. Les Juifs ont rapidement le choix entre un camp de concentration en France ou le travail en Allemagne… Au 3e jour, après 48 heures sans nourriture, commencent les interrogatoires. Quarante personnes qualifiées de terroristes sont torturées devant les autres détenus. Le 16 mai, les cadavres de quatre jeunes gens qui venaient d’être assassinés sont exposés. Les bourreaux s’acharnent particulièrement sur un jeune prêtre anglais capturé à Sousceyrac. Dans la nuit du 18 au 19 mai, des asthmatiques, estimés en trop grand nombre, sont abattus. Le 21 mai, un convoi de femmes est dirigé vers la prison Saint-Michel de Toulouse, puis par wagon à bestiaux au camp de concentration de Ravensbrück. Deux cents hommes, étiquetés « terroristes », passeront par le camp de Compiègne vers les camps de Dachau, Oranienburg et Buchenwald. Les autres, qualifiés de travailleurs libres, sont dirigés vers l’Allemagne par la gare de l’Est à Paris.

Le 17 juillet 1944, les nazis avaient cerné Montricoux à la recherche de maquisards. Huit hommes furent interpellés et transférés avec d’autres otages en camion à Montauban. Parmi eux, figuraient notamment André Castel, André Huguet, Henry et André Jouany, Hugues et Lucien Lespinet, Michel Mélamed… Le groupe « Fantôme » du corps franc Dumas attaqua le convoi aux Brunis. Il y aura quelques évasions et plusieurs morts parmi les soldats allemands et les otages. Les représailles de cette attaque ne se feront pas attendre, plusieurs d’entre eux se font emprisonner. Dans la nuit du 23 juillet, les otages sont conduits place Pétain où les nazis envisagent leur exécution. Profitant de l’obscurité, des Résistants parviennent à s’enfuir. Castel, Jouany, Huguet et Mélamed sont repris. Ces quatre-là seront immédiatement pendus dos à dos aux deux acacias de la place. Un autre otage, Lespinet, qui s’était lui aussi évadé au cours de la nuit, sera retrouvé au petit matin. Il décédera à l’hôpital des suites de ses blessures.

Alors que plusieurs attaques se déroulent autour de Montauban, les nazis reçoivent l’ordre de quitter la ville pour retourner dans le Nord de la France et fuient aussi vite de Montauban, le 17 août 1944. En même temps une colonne allemande de 400 hommes arrive de Cahors où elle s’est fait attaquer par des maquisards ; elle se dirige vers Toulouse.

Le 19 août en milieu d’après-midi, ces soldats nazis arrivent à Montauban, alors qu’une foule fête déjà le départ des troupes allemandes jusqu’alors stationnées dans la ville ; les habitants se barricadent à nouveau dans l’urgence. Vers 15 h, la colonne allemande venant de la RN 20 est arrêtée par des coups de feu partis de l’avenue de la gare de Villenouvelle et du Rond. Depuis leurs fenêtres les habitants leur tirent dessus. Des maquisards arrivent ensuite en renfort, prenant position dans les fossés de l’avenue de Paris et au Rond. En fin d’après-midi, les troupes d’Occupation passent à l’attaque par de violents tirs de mortier avant d’essuyer la mitraille d’un avion allié toulousain. Les nazis sont contraints de battre en retraite à la tombée de la nuit. Le bilan est de 15 morts. La ville est considérée comme libérée.

Pendant les trente glorieuses sont édifiés de nouveaux quartiers périphériques de lotissements et de résidences à l’est, notamment les Chaumes. Pendant la même période sont construits la piscine Chambord, le parc sportif de la Fobio, une nouvelle bibliothèque à l’Est de la ville puis les archives du musée Ingres. Deux zones industrielles et commerciales émergent à l’extrême nord (Aussonne, Albanord) et à l’extrême sud de la Ville (Albasud). Un troisième pont enjambant le Tarn est inauguré en 1970, le pont de Sapiac. La RN 20 devient l’autoroute A20. Après les années 1970, la ville s’étend, avec la constitution de hameaux (Fonneuve, Carreyrat, Saint-Martial, Falguières…) et la construction de nombreux lotissements en bordure de la ville.

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Sources : Wikipédia, YouTube.