Ville de Dnipro (Ukraine).

Dnipro (en ukrainien : Дніпро) ou Dniepr (en russe : Днепр) — jusqu’en 1926 Ekaterinoslav ou Iekaterinoslav, de 1926 à 2016 Dnipropetrovsk (retranscrit de l’ukrainien) ou Dniepropetrovsk (retranscrit du russe) — est une ville d’Ukraine et la capitale administrative de l’oblast de Dnipropetrovsk. Sa population, en diminution, s’élevait à 983 836 habitants en 2016 contre 1 177 897 habitants en 1989 à l’époque soviétique. Son agglomération est la troisième du pays, avec plus de 1,4 million d’habitants. Dnipro, réputée pour ses constructions aéronautiques, possède de nombreux espaces verts, d’immenses parcs, notamment le long du fleuve Dniepr qui traverse la ville du nord au sud.

C’est une ville de la plaine d’Europe orientale, située au sud-est du bouclier ukrainien, au sein du bassin Pripiat-Dniepr-Donetsk.

Le socle cristallin comporte surtout du granite et de la magmatite de l’Archéen moyen, entrecoupés de lits de gneiss à biotite et d’amphibolites.

La vieille-ville de Dnipro se dresse en rive droite, pour partie sur le plateau du Dniepr, tandis que la rive gauche s’étend dans les basses terres du Dniepr. La divagation du lit mineur du Dniepr est contenue par un promontoire de la rive gauche du fleuve, dans le quartier Samarski qui se rattache au plateau d’Azov.

Le territoire communal est ponctué d’un chapelet d’îles et de presqu’îles, dont la plus célèbre est l’Île aux monastères. La rive droite du fleuve est séparée de l’Île aux monastères par un canal de dérivation long de 1 850 m, le canal de l’Archimandrite. La ligne de chemin de fer Merefa-Chersonèse franchit le fleuve à cet endroit par un pont en arc multiple long de 1 610 m.


Vers 750, les territoires situés à l’est de la ville tombèrent sous la domination du khaganat des Khazars, tout en formant le foyer du réseau commercial des Radhanites (c’est ainsi que l’on désignait les marchands juifs qui, du VIIIe siècle au XIe siècle, assuraient le trafic de marchandises entre les pays d’Occident et le monde musulman et même avec l’Inde et la Chine), réseau qui fut l’un des piliers de la puissance des Juifs au sein du khaganat des Khazars. À l’ouest, les Magyars établis depuis environ l’an 600 apr. J.-Chr. dans le bassin de la Volga s’étaient portés vers 900 apr. J.-Chr. dans la région comprise entre la vallée du Dniestr et celle du Dniepr, pays qu’eux-mêmes appelaient Etelköz (litt. le pays d’entre-deux-fleuves), aux confins orientaux du khaganat des Khazars, dont ils étaient tributaires. Ils fusionnèrent avec les Kabars (trois tribus qui s’étaient rebellées contre les Khazars) puis, par suite de la poussée conjuguée des Petchénègues, cavaliers venus de la steppe eurasienne, et de leurs alliés Bulgares, il émigrèrent à l’ouest vers les Carpathes sous le règne du tsar Siméon Ier.

Du VIIIe siècle au XIe siècle la route commerciale entre Scandinavie et la Porte d’Or traversait la région (au passage du Dniepr) ; c’était l’une des plus importantes routes commerciales d’Europe orientale.

À la chute du khaganat des Khazars, le pays fut occupé par les cavaliers Petchénègues, puis par les Coumans, enfin par les Mongols de la Horde d’or. Après le démembrement de la Horde d’Or, la région de Dnipropetrovsk devint aux XVe et XVIe siècles un refuge pour les Ruthènes fuyant la Pologne-Lituanie : là, ils purent créer des États cosaques autonomes, qui par la suite se fédérèrent en un « Hetmanat » (voir l’article Cosaques Zaporogues). Les Cosaques s’opposèrent à l’hégémonie polonaise et se défendirent contre les multiples raids des Tatars de Crimée.

La conclusion de l’alliance des Cosaques avec la Russie, à la fin du XVIIe siècle, mit un frein à l’expansion de l’Empire ottoman en Ukraine orientale. Une fois l’influence de l’Empire ottoman éteinte au nord de la mer Noire, au terme de la guerre russo-turque de 1787-1792, un programme d’annexion systématique des terres conquises au sud, le « Projet grec » de la tsarine Catherine la Grande, entra en application. Sous la direction du prince Grigori Potemkine, il y fut instauré le Gouvernement de Nouvelle Russie, dont la capitale, fondée en 1776, reçut le nom de « Iekaterinoslav » en hommage à la souveraine. En 1805, on y dénombrait 2 634 habitants (dont 376 juifs).

De 1802 à 1925, la ville fut la capitale du gouvernement de Iekaterinoslav, une division territoriale et administrative de l’Empire russe. Au XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer depuis la Russie centrale vers la péninsule de Crimée offrit à cette ville une croissance démographique et industrielle rapide.

Conséquence de l’étatisation de l’agriculture imposée par Staline, la grande famine de 1933 (le Holodomor) fut marquée par plusieurs cas de cannibalisme. À cette époque, plusieurs millions d’Ukrainiens périrent de faim.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la ville subit d’énormes dégâts et les habitants juifs furent exécutés en masse par les forces d’occupation allemandes : pour la seule journée du 13 octobre 1941, 11 000 Juifs furent massacrés. Le principal responsable de ces massacres est l’officier SS Friedrich Jeckeln. Lorsqu’à l’automne 1941 la disette en ville eut pris fin, le ministre de l’Alimentation du Reich, Herbert Backe, proclama, par l’« avis no 135 pour l’URSS » de l’Einsatzgruppe C (19 novembre 1941), l’instauration de tickets de rationnement.

Pendant la période soviétique, son activité industrielle reposait sur la production d’armements, notamment de missiles (usine Ioujmach). Ville fermée, son accès était alors interdit aux étrangers. Deux Stalags, les no 417 et 460, avaient été établis en ville en 1949 pour surveiller les prisonniers allemands17. Les plus malades étaient soignés à l’hôpital 5905.

Après la victoire sur l’Allemagne nazie, la ville fut le théâtre de travaux de reconstruction et reprit son développement industriel et sa croissance démographique, au point que dans les années 1980, Dnipro dépassa le million d’habitants.

Depuis la dislocation de l’URSS, Dnipro connaît tous les problèmes liés à la pollution et à la reconversion.

Le 27 avril 2012, plusieurs attentats à la bombe, frappant les quartiers les plus fréquentés de la ville, ont fait au moins vingt-neuf victimes. Les attentats n’ont pas été revendiqués.

Depuis 2012, le russe est devenu la seconde langue officielle de l’oblast et donc de la ville elle-même.

En mai 2016, dans le cadre de la loi de décommunisation, la ville prend le nom de Dnipro.

Source : Wikipédia.

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