Ville de Chișinău (Moldavie).

Chișinău, également orthographiée Chisinau est la capitale de la république de Moldavie et la ville principale de la Bessarabie, qui est une partie de la région historique de Moldavie.


À l’abri du fortin de Kis-Jenő s’éleva aux alentours du XVe siècle la  bourgade moldave de Chișinău où les paysans et les viticulteurs des environs tenaient marché. Les historiens n’ont pas de réponse précise quant à la date où commence l’histoire de la ville, mais le nom Кішіɴъȣ (Chișinău) est mentionné dans une charte, datée du 25 avril 1420, d’Alexandre le Bon, prince de Moldavie succédant à Iliaș.

Il est probable que l’histoire de la ville commence avant cette époque mais elle ne se distinguait pas pas encore des villages alentour. Un certain nombre de documents datant de XVIe et XVIIe siècles présentent le bourg, orthographié Кішіɴъȣ, Kischenau, Kiszinou ou Chiscinao, comme un simple marché sans rôle politique. Dans les anciennes cartes de la principauté de Moldavie, comme sur la carte de Reychersdorffer de 1541 ou celle Iacobo Castaldo en 1584, Chișinău n’apparaît pas, alors que figurent des villes  comme Orhei, Tighina (Teghenaccio), Lăpușna, Soroca ou Hotin. Toutefois, le bourg prend de l’importance au fil des siècles car les différends fonciers portant sur des sources, des moulins à vent ou à eau, initialement arbitrés par les magistrats moldaves de Lăpușna, capitale du Ținut (comté moldave) dont dépendait Chișinău, le sont ensuite par les princes de Moldavie eux-mêmes, et finalement par l’Assemblée moldave (Sfatul domnesc) : ainsi, le prince de Moldavie Vasile Lupu envoie, le 28 août 1642, les principaux magistrats de Lăpușna « au village de Chișinău pour y faire justice ». L’extension du bourg au-delà de ses premières limites provoque les plaintes des villageois voisins.

Chișinău, présentée par les voyageurs comme une ville médiévale à l’aspect rural, a brûlé en 1739, 1788, 1789 et 1793, au point qu’une partie de la population a été contrainte de migrer à Buiucani. Malgré les incendies, les rues irrégulières et les logis dispersés, malgré les guerres russo-turques, malgré les rivalités voisines, la ville continue de se développer et englobe les villages alentour.

Le traité de Bucarest de 1812 scelle la partition de la Moldavie (toujours d’actualité au début du XXIe siècle) et l’annexion de sa moitié orientale par l’Empire russe qui en fait son gouvernement de Bessarabie, dont Chișinău devient la capitale sous le nom russifié de Kichinev (en russe : Кишинёв, également transcrit Kichiniov). En fait, pour donner une capitale impériale à leur nouvelle province (dirigée au début de manière autonome et selon le droit moldave par le hospodar Scarlat Sturdza), les autorités russes adjoignent cinq villages voisins au bourg de Chișinău (initialement situé autour de la butte où s’élève l’église Măzărache) : Buiucani-Vovinţeni fusionnés, Hrușca, Visterniceni, et ultérieurement Râșcani et Muncești. Ce regroupement en une seule municipalité s’accompagne de la construction, sur le plateau au-dessus du vieux bourg moldave, d’une ville nouvelle en damier peuplée de colons venus de tout l’Empire russe : russes bien sûr (surtout fonctionnaires et militaires), mais aussi ukrainiens (ouvriers, jardiniers), juifs (commerçants, artisans), arméniens (idem), allemands (charpentiers, menuisiers, maçons…) ou polonais (idem).

En 1834, est établi un plan hippodamien pour la nouvelle ville, aux rues se coupant à angle droit. L’un des principaux architectes de la seconde moitié du xixe siècle est Alessandro Bernardazzi (Alexandru Bernardați en moldave, Александр Осипович Бернардаций en russe), d’origine tessinoise mais né en Russie, auteur entre autres de l’Hôtel de ville de Chișinău).

Durant le XIXe siècle, les Russes construisent des casernes, des bâtiments administratifs, une cathédrale russe et le chemin de fer pour écouler les produits agricoles vers Odessa. Après plusieurs années de sécheresse, la situation économique se dégrade ; en 1903 et 1905 ont lieu deux pogroms, prélude aux assassinats de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, une trentaine d’années plus tard. La population de la ville reste très cosmopolite jusqu’en 1940 (avec de nombreux réfugiés russes blancs, juifs, grecs fuyant l’URSS, ukrainiens fuyant la famine et arméniens fuyant l’Asie mineure, pris en charge par l’Office international Nansen pour les réfugiés). Les déportations et les massacres des années 1940-1950 par les régimes fasciste roumain et stalinien soviétique diminuent la population ; cette diminution est numériquement compensée à partir de 1945 par l’afflux de Russes, Ukrainiens et Juifs venus de toute l’URSS et de Moldaves venus de la campagne environnante.

Lors de la dislocation de l’URSS et de l’indépendance de la Moldavie en 1991, Chișinău devient la capitale de la Moldavie indépendante.

C’est alors et depuis lors la plus grande ville moldave, avec 752 000 habitants en 2002 et 469 000 habitants en 2014, et un important centre industriel et tertiaire (commerces, services).

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.