Ville de Cagli(Italie).

Cagli est une commune de la province de Pesaro et Urbino dans les Marches en Italie.

Cagli est située sur les flancs du Mont Petrano à 30 km au sud d’Urbino.


Les origines de Cagli remontent au IVe siècle av. J.-C. sous le nom de Cale Umbra. La cité fut contrôlée successivement par les Romains et les Byzantins. Au XIIe siècle, elle devient une cité libre. Elle dut subir des destructions à la suite du conflit ayant opposé les Guelfes et les Gibelins. Reconstruite en 1289, elle fut incorporée au duché d’Urbino, puis fut placée sous la domination des Della Rovere. Son destin est ensuite lié à celui des États pontificaux et c’est en 1860 qu’elle fut annexée au royaume d’Italie.

Cagli est une ville fortifiée d’une apparente austérité avec des monuments qui se dressent sévères et compacts, comme pour répondre à la leçon rigoureuse de Saint Pierre Damiani : le prieur de l’Abbaye voisine de Fonte Avellana au XIe siècle a marqué l’architecture importante comme une superbia oculorum. Depuis les manufactures monumentales et les places qui rythment les espaces urbains le regard est attiré par les Apennins verdoyants : admirables coulisses de tout paysage qui en automne, avec des tonalités du jaune au rouge, deviennent protagonistes du feuillage. Cagli, qui au cours du VIe siècle constituait une des références de la Pentapole byzantine, est mentionnée de nombreuses fois dans les itinéraires de l’époque romaine. Au IVe siècle Servio Onorato, en commentant l’Énéide de Virgile, éclaircissait en outre la possible équivoque en affirmant « Cales civitatis [l’odierna Calvi] est Campaniae, nam in Flaminia est, quae Cale (Cagli précisément) dicitur ».

Constituée dès le XIIe siècle, la Commune libre de Cagli soumet très vite plus de 52 châteaux dénichant la noblesse rurale et affrontant la politique féodale des abbés. Son expansion détermina les frontières de la juridiction du diocèse de Cagli qui avec Gratien (IVe siècle) compte son premier évêque. En partie détruite par un incendie, provoqué par les Gibelins en 1287, la ville est transférée, depuis les ramification du mont Petrano, et entièrement reconstruite sur le plateau, englobant le bourg préexistant. Pour la refondation, sous l’aile protectrice de Niccolò IV, on utilise en 1289 le projet urbaniste à axes orthogonaux d’Arnolfo di Cambio. Le tissu urbain aurait inspiré Léon Baptiste Alberti pour tracer le dessin de la Cité idéale. À ce sujet certains éléments se trouvent sur la célèbre toile attribuée à Laurana (proche collaborateur d’Alberti) dont l’un d’eux, sur le fond, coïnciderait avec le haut plateau constitué par le Mont Petrano. Il ne s’agit pas là de simples coïncidences existant entre la Cité idéale et Cagli : une cité pour

laquelle les Montefeltro manifestèrent pendant longtemps une attention particulière. D’autre part, écrit Franceschini, l’État des Montefeltro à sa naissance sur les territoires de l’Église est « un État régional, expression de la famille princière et des cités d’Urbino et de Cagli et de leurs campagnes ». En effet « lors de l’alliance de février 1376 les cités d’Urbino et de Cagli participèrent au pacte avec le Seigneur sur un pied d’égalité ». Malgré le coup d’arrêt dû à l’incendie de 1287, Cagli redevint vite un centre florissant. En effet sur un registre de paiement des taxes à l’Église de 1312, soumis à la révision à la suite de la forte baisse démographique à cause des famines, Cagli était composée d’environ 7 200 habitants. D’autre part, peu de temps après, dans les Constitutiones Aegidianae de 1357, Cagli figure parmi les neuf cités magnae de la Marche (avec pour la Province d’aujourd’hui, les villes de Pesaro, Fano et Fossombrone). Ce furent surtout les manufactures, en particulier celles qui travaillaient les vêtements de laine (et plus tard également la soie) et les tanneries, qui, s’étant développées  considérablement sous les ducs d’Urbino soutinrent le développement économique de la ville. La dévolution du duché d’Urbino à l’État Pontifical, de 1631, soumet Cagli à la même politique économique dictée pour les Marches: en premier l’agriculture céréalière. Les bas rendements dans les zones des Apennins auraient comporté un recul économique inexorable. La ville, lentement, sort des nouveaux parcours de l’histoire de l’art. Le patrimoine historique et artistique consistant, qui avait été défiguré par le

violent tremblement de terre de 1781, subit les nombreux « pillages » napoléoniens. L’unité d’Italie enflamme les esprits anticléricaux. La construction de la ligne ferroviaire Fano-Fabriano-Rome, la construction du nouveau Théâtre Communal et les nouveaux espaces publics donnent consistance à la vision progressiste. À côté de cela s’ouvre le chapitre des dépouillements des confréries et des monastères confisqués. Les  vicissitudes de la cité de Cagli sont désormais diluées dans le vaste tableau de l’histoire nationale. La destruction de la ligne ferroviaire opérée par l’armée nazie en 1944 et la perte de son rôle de grande artère de liaison de la route consulaire Flaminia marquent pour Cagli et les vallées environnantes une longue période de déclin qui s’arrête et change de direction, enfin, lors de la dernière partie du second Millénaire.

Source : Wikipédia.

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