Ville de Bucarest (Roumanie).

Bucarest (en roumain : București, ou Municipiul București en version longue) est la capitale et le centre culturel, économique et politique de la Roumanie.

La ville est mentionnée pour la première fois en 1459 comme marché fortifié au carrefour des routes commerciales entre Târgoviște, alors capitale de la Valachie, Brașov en Transylvanie, et le port de San-Giorgio fondé par les Génois sur le Danube. Ce marché s’est rapidement développé et, au XVIIe siècle, il devient la capitale de la principauté de Valachie, puis, en 1859, de la Roumanie.

Lors du dernier recensement de 2011, la municipalité comptait 1 883 425 habitants, en diminution par rapport à 2002 et 1992. Bucarest reste la plus grande ville de Roumanie. On la surnomme parfois Micul Paris, qui signifie « Petit Paris », ou encore « le Paris des Balkans ».


Bucarest se trouve dans le sud de la Roumanie, entre Ploiești au nord et Giurgiu au sud, à moins de 80 kilomètres de la Bulgarie.

La plaine de Bucarest, sous-région de la plaine valaque (de l’est de la Serbie au sud-est de la Roumanie), s’étend le long de la Dâmbovița, du nord dans les Carpates, au sud dans la vallée de l’Argeș. Bucarest est au centre-sud de cette plaine, entre 60 et 90 mètres d’altitude.

En tant que capitale, Bucarest est un nœud de transport important, sur le chemin de la route européenne 81 de Pitești à Constanța, et au cœur du réseau des chemins de fer roumains (gare d’origine de cinq lignes  principales).

L’histoire de Bucarest est plus ancienne que son statut de capitale de la Roumanie, qui date seulement du milieu du XIXe siècle.

En effet, la cité fut fondée au XIVe siècle par Mircea l’Ancien (Mircea cel Bătrân), après sa victoire sur les Turcs, comme « forteresse de Bucarest » (et il est alors possible que Bucur ait pu en être le premier gouverneur militaire). La capitale de la Valachie était alors dans les Carpates, à Curtea de Argeș, et plus tard à Târgoviște. C’est en 1459, lorsque Vlad III l’Empaleur (Vlad Țepeș), prince de Valachie y fit des escales prolongées, que la vieille cour voévodale de Bucarest, Curtea Veche, fut bâtie.

Plus tard, durant le règne de Radu III le Beau (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence secondaire régulière de la cour. Toutefois Bucarest n’a jamais eu de remparts, et, en cas de guerre, les habitants, avec leurs biens et bétail, se réfugiaient à proximité, dans l’épaisse forêt de Vlăsia ou dans les marais de Călugăreni, véritables pièges pour les différents envahisseurs.

Incendiée par les Turcs en 1595, durant les guerres de Michel le Brave, Bucarest est rebâtie et continue à grandir en taille et en prospérité. Son centre se situe autour de la « grand’rue » Ulița mare qui, à partir de 1589, est surnommée Lipscani d’après le nom des marchands qui importaient objets, étoffes et denrées de la foire de Leipzig (dans les langues slaves: Lipsca, « la ville des tilleuls »). Au XVIIe siècle, Bucarest devient le centre commercial le plus important de la Valachie et, en 1698, le prince régnant Constantin Brâncoveanu la choisit comme capitale de la principauté. Vers la fin du XVIIIe siècle, elle devient, avec Jassy en Moldavie, le principal foyer de la renaissance culturelle roumaine.

Au XIXe siècle, alors que la Roumanie sert de théâtre d’opérations aux guerres des empires voisins et que les Roumains se soulèvent lors des révolutions de 1821 et de 1848, Bucarest est fréquemment occupée et pillée par les Ottomans, les Autrichiens et les Russes. Elle est longuement occupée deux fois par ces derniers, en 1828-1833 et en 1853-1854, puis par une garnison autrichienne en 1854-1857. En outre, le 23 mars 1847, 2 000 bâtiments de Bucarest sont la proie d’un incendie, qui détruit un tiers de la cité. Ces ravages font disparaître une partie du patrimoine le plus ancien.

En 1861, lors de l’union des « principautés danubiennes » de Valachie et Moldavie, Bucarest devient la capitale de la nouvelle principauté de  Roumanie. Grâce à ce nouveau statut, la population et la surface bâtie de la ville augmentent considérablement dans la seconde partie du XIXe siècle. La richesse architecturale et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de Paris oriental, avec l’avenue de la Victoire (Calea Victoriei) comme Champs-Élysées. Mais la fracture sociale entre riches et pauvres, décrite en ce temps-là par Ferdinand Lassalle, en fait un nid de tensions à la fois sociales et nationales (les minorités, installées depuis longtemps et bien représentées en milieu urbain, sont plus instruites et aisées que les Roumains d’origine rurale qui y affluent).

Entre le 6 décembre 1916 et novembre 1918, la ville est occupée par les Allemands et la capitale est transférée à Iași.

Après la Première Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la Roumanie unifiée, qui inclut désormais la Transylvanie et la Bucovine jusque-là austro-hongroises, et la Moldavie orientale (annexée par l’Empire russe en 1812). Entre les deux guerres, la ville eut le surnom de Petit Paris, tant les Français y sont nombreux (la Roumanie forme, avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, la « Petite Entente » alliée à la France). Quelques bâtiments monumentaux ont été construits par des architectes français (l’Athénée, le Palais CEC (Caisse d’Epargne : Palatul Casei de Economii și Consemnațiuni), mais la ville a surtout été le théâtre d’expression de styles architecturaux multiples tels l’Art nouveau, le Bauhaus ou les styles purement locaux dits Néo-brancovan et Néo-vénitien dont il reste, malgré les destructions ultérieures, d’intéressants exemples.

Comme toute la Roumanie, Bucarest dut subir les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bucarest souffre à la fois des bombardements anglo-américains (pendant le régime Antonescu, allié du Troisième Reich) et allemands (après que la Roumanie a rejoint les Alliés).

Au pouvoir du 6 mars 1945 au 22 décembre 1989, le Parti communiste roumain développe un urbanisme volontariste, déconnecté des réalités et des besoins de la population, qui se traduit sur le terrain par une série de destructions de monuments historiques (notamment de statues et d’églises, jugées porteuses des souvenirs d’un passé révolu), par la construction de grandes barres d’immeubles collectifs anonymes, appelés blocuri (ou panelaks : terme tchécoslovaque utilisé dans le bloc de l’Est car bâtis à partir de panneaux préfabriqués) et où chauffage et eau manquent dans les étages supérieurs, et par la dégradation des transports urbains soumis aux caprices des dictateurs successifs, mais aussi d’urbanistes amis des premiers, qui, ralentis dans leurs trajets en automobile par les transports en commun et l’afflux de voyageurs dans les stations et gares, raréfient les arrêts et déconnectent les lignes, soumettant la population à des marches d’autant plus prolongées que les véhicules anciens ne sont pas remplacés au rythme de leur mise hors-service.

Ce processus empire après 1977, lorsque le tremblement de terre de 1977 de magnitude 7,4 sur l’échelle de Richter fait 1 500 victimes et donne un « coup d’accélérateur » au programme communiste de nettoyage des traces du passé bourgeois-aristocratique (selon la terminologie officielle omniprésente). Sous la présidence de Nicolae Ceaușescu (1965-1989), la plus grande partie du centre historique de la ville est ainsi détruite et remplacée par des immeubles de style soviétique, dont le meilleur exemple est le Centre civique, qui inclut le palais de la République, pour lequel un quartier historique entier a été rasé. L’exécution sommaire du dictateur et de son épouse en 1989, après un simulacre de procès, sauve certains  quartiers historiques, encore debout aujourd’hui.

Bucarest est le principal théâtre de la révolution de décembre 1989, commencée à Timișoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes (Golaniades) et de leur répression sauvage (Minériades) par les mineurs de la vallée du Jiu, eux-mêmes manipulés par le pouvoir post-communiste.

Depuis 1990, avec le rétablissement de la démocratie et l’ouverture des frontières, la ville évolue rapidement. De très nombreux commerces s’ouvrent et le nombre de véhicules individuels explose, posant des problèmes de circulation qui gênent aussi les transports urbains et pèsent sur la santé des Bucarestois.

Après 2000, profitant du début du boom économique en Roumanie, la ville se modernise : des immeubles de grande taille, des centres commerciaux et des quartiers résidentiels modernes surgissent, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit une importante dégradation : si certains monuments classés sont restaurés, beaucoup d’autres se dégradent au même rythme que les immeubles anciens non classés et finissent par être démolis en dépit de la loi. La ville renouvelle cependant sa voirie et ses réseaux d’adduction d’eau et de gaz, son réseau électrique et ses véhicules des transports urbains, domaines dans lesquels l’offre reste inférieure aux besoins, d’autant que la fin des restrictions imposées par le régime communiste ouvre la ville à un important exode rural.

L’offre reste insuffisante également parce que les modifications apportées par le régime Ceaușescu au réseau ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l’automobile. Par exemple, de nombreux passages piétonniers ont été remplacés par des tunnels peu accessibles aux moins mobiles ; de plus, le réseau des trams qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piața Unirii, n’a pas été de nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d’un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. Ainsi le progrès n’empêche pas la capitale roumaine d’être de plus en plus dangereuse pour les piétons et les cyclistes, comme en témoigne l’augmentation des accidents.

Source : Wikipédia.

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