Station de radioastronomie de Nançay (Cher).

La station de radioastronomie de Nançay (ou observatoire de Nançay), inaugurée en 1956, est l’un des trois laboratoires fondateurs de l’Observatoire des Sciences de l’Univers en région Centre (OSUC), également département de l’Observatoire de Paris et unité de recherche associée à l’INSU du CNRS (USR704) et à l’Université d’Orléans.

Elle est située dans le département du Cher, à environ 30 km de Bourges en plein cœur de la Sologne sur la route de Nançay, en France.

 

La station comprend de multiples instruments :

 

  • le radiotélescope, quatrième plus important au monde, par sa surface collectrice. Il reçoit des ondes électromagnétiques en provenance de l’univers.
  • le radiohéliographe, constitué de deux alignements de détecteurs radio paraboliques, pointés sur le soleil et fonctionnant par interférométrie ;
  • le réseau décamétrique, ensemble de 144 antennes consacrées à l’étude des phénomènes électromagnétiques solaires et de Jupiter.
  • Une station du réseau LOFAR.
  • le réseau CODALEMA, qui cherche à identifier les émissions radios des rayonnements cosmiques arrêtées par la haute atmosphère.
    L’antenne de surveillance, qui est conçue pour surveiller la qualité radio du site et enregistrer les interférences de nature à perturber le fonctionnement des autres instruments.
Radiotélescope de Nançay, carte maximum, Le Bourget, 6/06/1963.

Yves Rocard est le pionnier de la radioastronomie en France, qu’il a découverte pendant la Seconde Guerre mondiale en Angleterre, quand il était directeur de la recherche des Forces navales françaises libres. Il apprit l’existence du rayonnement radio du soleil, détecté par les radars anglais.

Après la guerre, nommé directeur du laboratoire de physique de l’École normale supérieure, il constitua la première équipe française en radioastronomie : Jean-François Denisse, Jean-Louis Steinberg et Émile Jacques Blum.

Les premiers instruments furent installés sur le toit de leur laboratoire, rue Lhomond à Paris. Un miroir de projecteur américain de 1,5 mètre de diamètre, transformé en équatorial, observa les variations du rayonnement du soleil. Il fut détruit par une rafale de vent. Un miroir de 3 mètres fera des observations du soleil sur 30 cm.

Il installe les premières antennes de détection en région parisienne mais est rapidement gêné par le bruit de fond généré par l’activité humaine.

Le terrain de 150 hectares à Nançay est choisi dès 1952, et acquis le 25 novembre 1953 : situé en pleine Sologne, le lieu est plat, peu habité, tout en restant proche de Paris.

La station est inaugurée le 21 octobre 1956 par René Billères, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.

Les deux premières antennes, basées sur des radars allemands de type Würzburg-Riese de 7,5 mètres de diamètre, furent utilisées en interférométrie jusqu’en 1962. L’un des deux est maintenant au mémorial de Caen.

Le site ne comporte pas à proprement parler de centre de recherche : les données sont transmises directement à l’observatoire de Meudon ou à l’ensemble de la communauté scientifique par réseau informatique.

Station de radioastronomie de Nancay, prêt-à-poster.

En 1960, sous l’impulsion d’André Danjon, directeur de l’astronomie en France et de Jean-François Denisse, il est décidé de construire un radiotélescope décimétrique à Nançay. La construction en est confiée à la Compagnie Française d’Entreprises (C.F.E.) et à son directeur industriel Jean Roret.

Du fait des contraintes de précision, il est d’abord décidé de construire un cinquième de l’ensemble prévu : il s’agit de la partie centrale.

Ce radiotélescope a été inauguré le 15 mai 1965 par Charles de Gaulle, président de la République et Christian Fouchet, ministre de l’Éducation nationale.

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