Semion Boudienny, militaire.

Semion Mikhaïlovitch Boudienny, ou Boudionny (en russe : Семён Михайлович Будённый), né le 25 avril 1883 dans le district de Proletarsky (oblast de Rostov) et mort le 26 octobre 1973 à Moscou, est l’un des principaux chefs de la cavalerie rouge pendant la guerre civile russe et l’un des premiers maréchaux de l’Union soviétique.


Né dans une famille de paysans pauvres du sud de la Russie, chez les cosaques du Don, il travailla la terre jusqu’en 1903, puis rejoint l’armée impériale et sert dans la cavalerie pendant la guerre russo-japonaise de 1905. Devenu officier pendant la Première Guerre mondiale, il se fit remarquer par son courage physique qui lui valut d’être récompensé plusieurs fois par la grand-croix de Saint-Georges. Lorsque la révolution éclata en 1917, il évolua vers des positions révolutionnaires comme de nombreux soldats et devint un membre dynamique des conseils de soldats du Caucase.

Lorsque la guerre civile russe éclata en 1918, Boudienny organisa un corps de cavalerie rouge dans la région du Don qui constitua par la suite la Première armée de cavalerie. L’armée de Boudienny joua un rôle important dans la lutte contre les armées blanches d’Anton Ivanovitch Dénikine, elle participa aussi aux plus cruels des pogroms, voyant les juifs et leurs traditions comme des représentants de l’« ancien monde ».

En 1919, il adhéra au parti bolchévique et noua des liens étroits avec Kliment Vorochilov et Joseph Staline, notamment en participant sous les ordres de Vorochilov à la bataille de Tsaritsine. En 1920, Boudienny participa à l’offensive soviétique contre la Pologne qui fut d’abord victorieuse avant de se transformer en défaite lors de la bataille de Varsovie en raison de choix stratégiques hasardeux. Il retourna combattre les dernières armées  blanches en Crimée. À la fin de la guerre civile russe, Boudienny était considéré comme un héros de l’Armée rouge.

Personnage haut en couleur, Boudienny était un officier de cavalerie courageux, très aimé de ses hommes, mais peu au fait des techniques de guerre modernes. Il déclara notamment peu avant le début du conflit : « Vous ne me ferez pas changer d’avis ; dès que la guerre éclatera, tout le monde criera “Faites charger la cavalerie” ».

Durant les années 1920, il occupa des postes honorifiques dans l’Armée rouge, comme celui d’Inspecteur de la Cavalerie rouge. Il tenta vainement de s’opposer à la publication de Cavalerie rouge d’Isaac Babel, qui l’exposait ainsi que ses troupes sous un jour guère reluisant.

Fait maréchal en 1935, lorsque ce titre fut instauré dans l’Armée rouge, Boudienny passa à travers les purges qui décimèrent le haut-commandement soviétique en raison de ses liens anciens avec Staline.

En 1940, malgré un cuisant échec dans la guerre russo-finlandaise, il devint vice-commissaire du peuple à la Défense, poste pour lequel il ne semblait pourtant pas particulièrement qualifié. Il fut choisi par Staline en raison de ses liens amicaux et au fait qu’il ne chercherait pas à faire de l’ombre au dictateur.

Commandant en chef du front du Sud-Ouest au moment de l’invasion allemande en 1941, il ne put sauvegarder l’Ukraine et subit une défaite cuisante qui coûta 1,5 million d’hommes, tués ou prisonniers, à l’Union soviétique. Il avait obéi aux ordres de Staline de ne pas faire retraite.

Devant le désastre de sa propre stratégie, Staline se disculpa en reléguant Boudienny à des postes honorifiques, comme le commandement du front de réserve puis celui de la cavalerie, devenue obsolète.

Lors de la bataille du Caucase, cette fois-ci, Staline valida la stratégie défendue par Boudienny, une retraite dans les montagnes, étirant de façon démesurée les lignes de communication allemandes, puis une résistance adossée sur le Caucase.

Après la guerre, Boudienny prit sa retraite comme héros de l’Union soviétique.

Il décéda en 1973, laissant des mémoires dans lesquels il décrivait les années tempétueuses de la guerre civile et la vie quotidienne de la Première armée de cavalerie. La veuve du maréchal, qui était sa troisième épouse, est décédée en 2006 à 90 ans.

Source : Wikipédia.

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