Saverio Mercadante, compositeur.

Giuseppe Saverio Raffaele Mercadante est un compositeur italien du XIXe siècle né le 17 septembre 1795 à Altamura dans la province de Bari, dans la région des Pouilles et mort le 17 décembre 1870 à Naples.


Né près de Bari, dans les Pouilles, Mercadante était l’enfant illégitime d’un veuf et de sa gouvernante. Il entra en 1808 au Conservatoire de Naples grâce à un faux certificat de baptême daté de 1797 et étudia sous la direction de Giovanni Furno et Giacomo Tritto, puis de Niccolò Zingarelli.

Chargé d’un orchestre d’étudiants, il composa de nombreuses œuvres instrumentales pour cette formation, suscitant l’enthousiasme de Rossini, qui avait assisté à l’un de ses concerts. Après avoir donné trois ballets au Teatro San Carlo de Naples, il y créa en 1819 son premier opéra, L’apoteosi d’Ercole, qui bénéficia d’une distribution prestigieuse réunissant Colbran, Pisaroni, David et Nozzari, et il connut un grand succès avec son deuxième ouvrage, Violenza e Constanza (1820).

Quatre autres opéras suivirent, créés à Naples mais aussi à Rome et à Bologne (Maria Stuarda, 1821), avant un triomphe à la Scala de Milan avec Elisa e Claudio (1821). La production de ce dernier ouvrage à Vienne lui valut d’être convié à donner trois opéras au Kärntnertortheater, parmi lesquels Doralice (1824) qu’admirait Hegel. Parallèlement, il donna de nombreux ouvrages aux théâtres italiens, comme Amleto à la Scala de Milan en 1822 ou Caritea, regina di Spagna à la Fenice de Venise en 1826.

Mercadante, carte maximum, Italie.

La testa di bronzo, donné à Lisbonne en 1827 lui valut une invitation à séjourner dans la péninsule Ibérique où il donna Gabriella di Vergy à Lisbonne l’année suivante et Francesca da Rimini à Madrid en 1831. Quand il revint en Italie, il dut affronter la rude concurrence de Bellini et de Donizetti, du second en particulier qui, triomphant à Naples, l’écarta du San Carlo après Zaira en 1831. En 1833, il obtint un poste de maître de chapelle de la cathédrale de Novare, en Piémont, où il résida jusqu’en 1840.

Il continua à composer des opéras et remporta un succès considérable à Turin avec I Normanni a Parigi (1832), suivi dans la même ville par Francesca Donato (1835) et donna successivement six opéras à la Scala parmi lesquels Ismalia (1832), Il conte d’Essex (1833) et La gioventù d’Enrico V (1834), sans oublier Venise où il donna Emma d’Antiochia (1834).

À l’invitation de Rossini, il se rendit à Paris et donna I briganti au Théâtre italien (1836), qui fut un échec malgré une distribution réunissant Grisi, Rubini, Tamburini et Lablache. Durant son séjour à Paris, il se familiarisa avec le grand opéra à la française, assistant notamment à des représentations de La Juive d’Halévy et d’ouvrages de Meyerbeer, qui l’amenèrent à infléchir son propre style pour tendre à davantage d’intensité dramatique.

De retour en Italie, il triompha à la Scala avec Il giuramento (Le Serment, 1837), l’un de ses opéras les plus connus. En 1838, il fut préféré à Donizetti pour diriger le conservatoire de Naples, poste qu’il occupa effectivement à partir de 1840. Cet événement précipita le départ de Donizetti pour Paris. À ce moment, Bellini était mort depuis trois ans, et Mercadante régna alors en maître incontesté sur l’opéra italien. Dans La Chartreuse de Parme (1839) Stendhal parle d’un homme “chantant un air délicieux de Mercadante, alors à la mode en Lombardie” (chapitre IX).

Invité à nouveau au San Carlo (Elena da Feltre, 1839), il obtint la même année son plus grand succès avec Il bravo à la Scala. Mais, il subissait la concurrence de Giovanni Pacini (Saffò, 1840) ; surtout, s’allumait déjà l’étoile montante de Giuseppe Verdi (son Nabucco est de 1842) qui ne devait pas tarder à éclipser celle de Mercadante. Certains des opéras qu’il donna encore eurent du succès (Orazi e Curiazi, 1846) mais la plupart peinaient à susciter l’enthousiasme de jadis, tandis que ses ouvrages plus anciens tombaient progressivement dans l’oubli.

Quand il eut atteint la soixantaine, sa vue commença à baisser fortement et il devint à peu près complètement aveugle à partir de 1863. Il ne mourut qu’à la fin de 1870, entouré du respect général mais considéré comme appartenant à un monde révolu. En dépit de quelques productions occasionnelles, la plupart de ses opéras quittèrent alors le répertoire.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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