Roxelane, épouse de Soliman le magnifique.

La sultane Hürrem, connue aussi sous le nom de Roxelane (la Ruthène) (v. 1500 – 15 avril 1558) fut l’épouse du sultan Soliman le Magnifique après en avoir été l’esclave.


Si les sources du XVIe siècle sont muettes à ce sujet, la tradition ruthène lui donne comme nom de naissance Anastasia ou Alexandra Lisovska (en version polonaise) née à Rohatyn ; il pourrait cependant s’agir d’une création littéraire d’écrivains ukrainiens du XIXe siècle. Stanisław Rzewuski (1806-1831), fils de l’explorateur Wenceslas Séverin Rzewuski, est un des premiers auteurs à la dire originaire de cette localité3. Le poète Samuel Twardowski qui fit partie d’une ambassade dans l’Empire ottoman au tournant des XVIe et XVIIe siècles rapporte avoir appris à la cour de Constantinople qu’Hürrem était la fille d’un pope probablement ruthène de Galicie, alors partie du royaume polonais. Elle aurait été capturée par des Tatars de Crimée lors d’un de leurs raids et emmenée comme esclave, probablement d’abord à Kaffa, en Crimée, puis vendue à Constantinople.

La date précise de son entrée au harem du sultan Soliman n’est pas connue mais se situe aux alentours de l’accession au trône du prince en septembre 1520 (il est possible qu’elle ait été un présent fait au souverain à cette occasion). Elle lui donne un premier fils en 1521, Mehmed. Elle devient rapidement la favorite (haseki) du sultan, qui délaisse ses autres concubines (dont Mahidevran, mère de son fils aîné Mustafa) et entretient avec Hürrem (« La rieuse ») une relation exclusive.

Probablement vers juin 1534, elle devient l’épouse légitime de Soliman, ce qui constitue une rupture avec la tradition ottomane ; par son insistance, cela lui vaut aussi son affranchissement. Selon une anecdote répandue par des sources occidentales dès la seconde moitié du XVIe siècle, elle aurait obtenu le mariage grâce à un stratagème : après s’être convertie à l’islam, elle se serait ainsi refusée à Soliman au motif qu’une musulmane ne pouvait avoir de relations avec un homme hors du mariage.

Au cours des années 1530, elle quitte l’« ancien palais », résidence habituelle de la famille du sultan, et s’installe dans le « nouveau palais » (Topkapı) où elle se retrouve plus proche du Sultan.

Roxelane est parfois considérée comme ayant joué un rôle plus ou moins actif dans l’élimination de Pargali Ibrahim Pacha, un favori de Soliman, en 1536.

Le principal prétendant à la succession au trône était alors Sehzade Mustafa, fils aîné de Soliman (de Mahidevran). En 1553, une fausse lettre du prince héritier Mustafa au chah d’Iran lui demandant son aide pour renverser Soliman est interceptée. Mustafa se précipite chez son père pour se justifier, seul et sans arme. Soliman tue son fils le 6 octobre 1553, tout en le pleurant.

À sa mort le 15 avril 1558, Roxelane est enterrée dans un mausolée décoré en tuiles d’İznik décrivant le jardin du paradis, en hommage à sa nature joyeuse et souriante. Son mausolée est adjacent à celui de Soliman, structure séparée et plus sombre située dans la mosquée Süleymaniye.

Elle est aussi la conseillère de Soliman et semble avoir eu une influence considérable sur la politique étrangère de ce dernier. Deux de ses lettres au roi de Pologne Sigismond II Auguste ont ainsi été conservées, et, de son vivant, l’Empire ottoman conserve des relations généralement pacifiques avec cet État. Les ambassadeurs de l’Europe entière s’adressent à elle et lui font parvenir des cadeaux. Elle est en effet chargée de missions diplomatiques auprès des diplomates venus de pays chrétiens. Certains historiens pensent aussi qu’elle est intervenue auprès de son époux pour contrôler le trafic d’esclaves organisé par les Criméens sur sa terre natale.

À côté des affaires politiques, Roxelane s’engage aussi dans un certain nombre de grands travaux, de La Mecque à Jérusalem, peut-être en s’inspirant du modèle des fondations caritatives créées par Zubaida, femme du calife Haroun ar-Rachid. Parmi ces premières fondations se trouvent une mosquée, deux écoles coraniques, une fontaine et un hôpital pour femmes à côté du marché aux femmes esclaves de Constantinople.

Source : Wikipédia.

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