Pierre Dugua de Mons, premier colonisateur de la “Nouvelle France”.

Pierre Dugua de Mons (aussi « Du Gua de Monts » ou « du Guast, sieur de Monts »), né vers 1560 au château de Mons, à Royan et mort en 1628 dans son château d’Ardennes à Fléac-sur-Seugne, près de Pons (Pons dont Pierre Dugua a été gouverneur de 1610 à 1618), est le premier colonisateur de la Nouvelle-France ayant eu pour lieutenant Samuel de Champlain.


En 1599, Pierre Du Gua de Mons vend à son voisin, François Videgrain, sieur de Belmont, presque toutes les terres qu’il possédait dans le marquisat de Royan et les environs. Il investira le tout dans des entreprises apparemment commerciales mais qui, en réalité, seront des entreprises de colonisation.

La même année, il se rend pour fonder le comptoir de Tadoussac (au Québec actuel) avec son ami Pierre Chauvin de Tonnetuit.

En 1603, Henri IV nomme Pierre Dugua son « lieutenant général en Amérique septentrionale », et lui accorde le monopole de la traite des fourrures, pour compenser les frais d’établissement d’une colonie à cet endroit.

En 1604, Dugua organise une expédition qu’il conduit en personne au sud-est du Canada, où il est accompagné de Samuel Champlain, qui y participe en tant qu’explorateur, géographe et cartographe, et de Jean de Poutrincourt.

Pierre Dugua de Mons, carte maximum, Royan, 26/06/2004.

Aucune femme, ni enfant, ne fera partie de cette expédition devant durer plusieurs années. Il faut choisir l’endroit puis en éprouver les conditions d’accueil : qualité du sol, du climat, des relations avec les autochtones… En 1604, Dugua installe cette première colonie en Acadie, sur l’île Sainte-Croix, dans le fond de la Baie française. Mais l’hiver terrible enduré par ces premiers colons le conduit, au mois d’août 1605, à transférer la colonie sur un site plus approprié, que Champlain et Gravé-Dupont avaient repéré : ce sera Port-Royal, un lieu protégé des vents du nord-ouest et situé sur un lagon à l’est de la baie Française (aujourd’hui dans la vallée dite d’Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, près de Digby).

Cependant, les plaintes continuelles des autres marchands, privés du commerce des fourrures, amèneront Henri IV à suspendre ce monopole commercial accordé à Dugua.

En 1607, l’aventure se termine et tous doivent retourner en France, malgré la dernière tentative de Dugua de Mons deux ans auparavant pour y faire un rapport et tenter d’empêcher à cette issue. Il ne reviendra plus jamais en Amérique, mais continuera à investir, à fonds perdus, dans le but d’y établir une colonie française.

L’année suivante, ayant obtenu, mais pour un an, une reconduction de ce monopole (seul moyen pour financer une colonie puisque le roi n’accordait aucune subvention), Pierre Dugua sera l’instigateur et le financier de la vaste entreprise, plus au nord, qu’il confie à Champlain, dès lors son lieutenant en Nouvelle-France : fonder sur la « Grande Rivière de Canada » (le Saint-Laurent), à l’endroit que ce lieutenant trouvera le plus approprié, un premier poste de colonisation. Ce site, choisi par Champlain, sera Québec, où il débarque le 3 juillet 1608 avec 27 compagnons.

En reconnaissance de ses services, le roi Henri IV lui accorde une pension annuelle de 1 200 couronnes et le poste de gouverneur de Pons, qu’il occupe de 1610 à 1617. En 2004, à l’initiative de la Municipalité de Pons et de l’Association Les Amitiés Généalogiques Canadiennes-Françaises une plaque commémorative est apposée sur l’Hôtel de Ville de Pons pour le Gouverneur Pierre Dugua de Mons.

Pierre Dugua de Mons, collector France/Canada.

En 1612, la reprise de l’antagonisme entre catholiques et protestants, après l’assassinat d’Henri IV, durant la régence de Marie de Médicis, obligera Pierre Dugua de Mons à renoncer à son titre de « lieutenant général pour la Nouvelle-France ».

Il meurt en 1628 au château d’Ardennes à Fléac-sur-Seugne (Charente-Maritime). Selon le Dictionnaire biographique du Canada, il se peut aussi qu’il soit mort dans les Ardennes.

À l’occasion du 400e anniversaire de Québec, l’historien Marcel Trudel affirme que sans Dugua de Mons, la fondation de la ville aurait été impossible. De son côté, l’historien Gaston Deschênes regrette que l’on réduise ainsi l’importance du rôle de Champlain.

Le 3 juillet 2007, la Ville de Québec érige un imposant monument à la mémoire de Pierre Dugua de Mons, grâce au travail de 10 ans de recherche de l’historien M. Grenon, avec la présence d’une délégation officielle de Royan.

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Sources : Wikipédia, YouTube

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