L’île de Corfou (Grèce).
Corfou ou Corcyre (de l’italien : Corfù1 ; en grec : Κέρκυρα / Kérkyra /ˈcer.ci.ra/ Écouter ; en grec ancien : Κέρκυρα ou Κόρκυρα / Kórkura /kór.ky.ra/ ; en latin : Corcyra) est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des îles Ioniennes.
L’île est connue dans l’histoire de la Grèce antique en tant que cité grecque sous le nom de « Corcyre ».
L’île est à la frontière (symbolique) entre l’Occident et l’Orient. Corfou est la région grecque la plus proche de l’Italie. Elle est aussi à moins de trois kilomètres de la côte albanaise. Sa position géographique lui confère une riche histoire. Elle était une étape évidente sur la route du Levant, dans les deux sens, et à la sortie de la mer Adriatique.
Dans son passé mythique, Corfou est identifiée par Thucydide à la Schérie des Phéaciens de l’Odyssée. La plus ancienne référence connue de l’île est une inscription en linéaire B datant des environs de 1300 av. J.-C. où il est écrit ko-ro-ku-ra-i-jo (“homme de Kerkyra”). Corcyre devient un comptoir commercial pour la cité d’Érétrie vers 760 av. J.-C.. En 733 av. J.-C., elle est conquise par Corinthe, qui en fait une colonie et devient sa métropole. La révolte des Corcyréens de 664 av. J.-C., au cours de laquelle a lieu la première bataille navale connue de l’histoire grecque, provoque la chute des Bacchiades à Corinthe et la prise de pouvoir du tyran Cypsélos. Corcyre reste cependant sous la tutelle corinthienne.
En 435 av. J.-C. commence ce qu’à la suite de Thucydide on appelle l’« affaire de Corcyre ». Épidamne, colonie de Corcyre, fait appel à sa métropole contre ses anciens oligarques qui, alliés avec des troupes de brigands, harcèlent le territoire de la cité. Les oligarques de Corcyre déclinent cette demande d’aide. Épidamne se tourne alors vers Corinthe, métropole de leur métropole : celle-ci accepte, en partie par hostilité pour Corcyre. Furieux, les Corcyréens affrontent Épidamne, puis Corinthe, parvenant à remporter un double succès. Cependant, Corinthe ne s’avoue pas vaincue et prépare sa revanche. Par prudence, Corcyre décide alors de se tourner vers Athènes.