Otto Bauer, homme politique.

Otto Bauer, né le 5 septembre 1881 à Vienne en Autriche et mort le 4 juillet 1938 à Paris, est un homme politique socialiste autrichien et un théoricien de l’austromarxisme.


Otto Bauer naît le 5 août 1881 à Vienne. Il est le fils aîné de Philipp Bauer (1853-1913), propriétaire d’une usine textile, et de son épouse Katharina née Gerber (1862-1912). Sa sœur, Ida Bauer (1882-1945), est célèbre dans l’histoire de la psychanalyse comme étant le cas Dora publié en 1905 par Sigmund Freud. Otto Bauer est un élève et un particulièrement doué, rédigeant à l’âge de dix ans une pièce de théâtre (éditée après sa mort), traduisant une tragédie grecque en allemand, apprenant et parlant couramment le tchèque, l’allemand, l’anglais et le français.

C’est pendant ses années d’études secondaire qu’il découvre le marxisme par la lecture du Capital. Il étudie ensuite le droit, l’économie et la philosophie à l’université de Vienne. En 1904, il adresse à Kautsky, un article sur « la théorie marxiste des crises économiques » que ce dernier, fortement impressionné, fait publier dans la revue socialiste Neue Zeit, et qui entretient par la suite avec lui une correspondance suivie.

Devenu collaborateur régulier de la revue, faisant autorité malgré son jeune âge, il rédige en 1907, à la demande de Victor Adler, une étude sur la question nationale, La social-démocratie et la question des nationalités. Ensuite, de 1907 à 1914, il fut secrétaire parlementaire du groupe social-démocrate au Reichsrat de Vienne. En 1907, il cofonde, avec Karl Renner et Adolf Braun, le mensuel Der Kampf. En 1911, il devient rédacteur en chef du journal Arbeiter-Zeitung.

Quelques jours après le début de la Première Guerre mondiale, Bauer est mobilisé5. Il participe aux batailles de Komarów, de Rava-Rouska et de Przemyśl. Lors de la bataille de Cracovie, il est capturé et retenu, comme prisonnier de guerre, à Troïtskossavsk, en Russie jusqu’en 1917. Pendant la révolution russe, il prend parti pour Julius Martov contre les menchéviks, mais soutient par la suite, malgré ses réticences sur le fond, le régime bolchévik russe.

En 1918, à la mort de Viktor Adler, il prend sa succession à la tête du Parti ouvrier social-démocrate d’Autriche et devient Ministre des affaires étrangères de novembre 1918 à juillet 1919, grâce à une coalition avec le Parti chrétien social. Dans ces fonctions, il défend l’idée d’une unification entre l’Allemagne et l’Autriche, dont le rejet par les vainqueurs le conduit à démissionner. Il s’oppose aussi aux tentatives des communistes autrichiens pour prendre le pouvoir. Il publie en 1919 une brochure intitulée La Marche au socialisme où tout en justifiant la stratégie de coup d’État de Lénine, il défend l’idée que la même méthode serait inadaptée à l’Autriche comme dans les autres pays industriellement développés, misant plutôt pour cela sur une révolution lente et progressive.

En 1934, après l’échec de la tentative d’insurrection armée des socialistes face à la montée du nazisme en Autriche il doit quitter le pays. Il se réfugie à Brno, en Tchécoslovaquie, puis en 1938 à Paris.

Bauer meurt le 4 juillet 1938 à son domicile parisien, un hôtel sis au no 10 bis de la rue Turgot, dans le 9e arrondissement. Le surlendemain, 6 juillet, ses funérailles sont célébrées au cimetière du Père-Lachaise. Léon Blum, Friedrich Adler, Joseph Buttinger et Louis de Brouckère assistent à la cérémonie. Le Populaire lui rend hommage les 5, 6 et 7 juillet.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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