Noursoultan Nazarbaïev, homme d’état.

Noursoultan Äbichouly Nazarbaïev (en kazakh cyrillique : Нұрсұлтан Әбішұлы Назарбаев, en kazakh latin : Nūrsūltan Äbışūly Nazarbaev, né le 6 juillet 1940 à Chemolgan (République socialiste soviétique kazakhe), est un homme d’État kazakh.

Il devient président de la république du Kazakhstan en 1990. Accusé d’autoritarisme, il est largement élu à cinq reprises entre 1991 et 2015.

En 2019, il démissionne de la présidence, après avoir passé près de 29 ans à la tête du pays. Il conserve cependant une influence en tant que président du parti au pouvoir et du Conseil de sécurité nationale. La même année, la  capitale du pays est rebaptisée Nour-Soultan, d’après son nom.

Il quitte la présidence du conseil de sécurité nationale lors des manifestations de 2022 au Kazakhstan à la suite desquelles son successeur Kassym-Jomart Tokaïev se détache progressivement du culte de la personnalité de Nazarbaïev et rebaptise une nouvelle fois la capitale de son ancien nom Astana.


En 1984, Nazarbaïev devint le Premier ministre de la RSS kazakhe (président du Conseil des ministres), travaillant ainsi pour Dinmoukhammed Kounaïev, le premier secrétaire du parti communiste du Kazakhstan11. Nazarbaïev critiqua Askar Kounaïev, directeur de l’Académie des Sciences, à la 16e session du parti communiste du Kazakhstan en janvier 1986 car il ne réformait pas son département. Dinmoukhammed Kounaïev, patron de Nazarbaïev et frère d’Askar, se sentit trahi. Il se rendit alors à Moscou et exigea le renvoi de Nazarbaïev tandis que les soutiens de ce dernier faisaient campagne pour le départ de Konaïev et la promotion de celui-ci.

Finalement, Kounaïev est évincé en 1985 et remplacé par un Russe, Gennady Kolbin, qui, en dépit de sa fonction, a peu de pouvoir au Kazakhstan. Cette situation cause de larges manifestations, connues sous le nom de Jeltoqsan. Nazarbaïev devint chef du parti communiste le 22 juin 1989 — second Kazakh (après Kounaïev) à exercer cette fonction. Il fut président du Soviet suprême du 22 février au 24 avril 1990.

En dépit du fait qu’il venait d’être nommé dirigeant du Kazakhstan,  Nazarbaïev était suffisamment proche de Mikhaïl Gorbatchev pour être le second choix de Gorbatchev à la fonction de vice président de l’Union soviétique en 1990. Cependant, Nazarbaïev refusa. Le 24 avril 1990, Nazarbaïev devint premier président du Kazakhstan par le Soviet suprême. Il soutint le président russe Boris Eltsine lors de la tentative de coup d’État de 1991 mené par le Comité d’État sur l’état d’urgence.

Nazarbaïev participe aux importantes conférences et forums du monde tels que les réunions de l’Assemblée générale des Nations unies, le Sommet sur la sécurité nucléaire, ou le Forum économique mondial de Davos. Il fait du Kazakhstan le pays d’accueil de nombreux événements internationaux : le sommet de l’OSCE d’Astana en décembre 2010, la 38e session du Conseil ministériel de l’OCI en juin 2011 et les réunions P5+1 Almaty 1 & Almaty 2 sur les discussions portant sur le programme nucléaire avec l’Iran. Nazarbaïev a aussi lancé une série de forums qui concentre l’attention de la Communauté internationale, en particulier le Forum économique d’Astana (en), le Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles, le Forum eurasien des médias, les sessions du Conseil des investisseurs étrangers, etc.

Il sollicite des bienfaiteurs étrangers désireux de nouer des liens  économiques avec le Kazakhstan. Parmi ceux-ci, l’émirat du Qatar, dans le golfe Persique, finance la construction d’une mosquée pour 7 000 fidèles (l’islam est la religion dominante au Kazakhstan, même si l’État est officiellement laïc). Il fait également venir des sommités mondiales, comme l’architecte japonais Kishō Kurokawa, décédé depuis, qui a dessiné le plan d’ensemble d’Astana.

Il est élu Président de la République le 24 avril 1990.

Il renomme l’ancien Comité de défense de l’État en ministère de la défense et nomme Sagadat Nurmagambetov à la fonction de ministre le 7 mai 1992. Le Conseil suprême, sous la présidence de Serikbolsyn Äbdildine,  commença à débattre sur un projet constitutionnel en juin 1992. La Constitution créait un fort pouvoir exécutif soumis à un contrôle limité.

Les partis politiques d’opposition Ezat, Jeltoqsan et le Parti républicain manifestèrent à Almaty du 10 au 17 juin en appelant à la formation d’un gouvernement de coalition et à la démission du gouvernement du Premier ministre Sergueï Terechtchenko et du Conseil suprême. Les forces de sécurité kazakhes mirent fin aux protestations le 18 juin 1992. Le Parlement du Kazakhstan, composé de députés communistes, et qui n’avait pas encore fait l’objet d’une élection législative après l’indépendance, adopta la Constitution le 28 janvier 1993.

En avril 1995, un référendum fut organisé pour étendre la durée de son mandat jusqu’au 1er décembre 2000. La proposition fut acceptée avec 95,5 % des voix.

Le 10 décembre 1997, à la suite d’une proposition faite par le président Nazarbaïev en 1994, la capitale fut déplacée d’Almaty à Akmola, qui est renommée Astana, nom signifiant capitale en kazakh.

En janvier 1999, il fut réélu avec 81 % des suffrages. La même année, il fonde le parti politique Otan, renommé en 2006 Nour-Otan, qui contrôle intégralement la chambre basse du Parlement18 (bien qu’il existe certains députés sans parti, il n’y a aucune opposition).

Nazarbaïev nomme Altynbek Sarsenbaïev, qui était à l’époque à la fois ministre de la culture, de l’information et de la concorde, au poste de secrétaire du Conseil de sécurité kazakhe, remplaçant Marat Tajine, le 4 mai 2001. Ce dernier devient le président du Conseil national de sécurité et remplace Alnur Musaïev. Musaïev devient, quant à lui, le président de la garde présidentielle.

En décembre 2012, Nazarbaïev établit une stratégie nationale à long terme : la stratégie Kazakhstan 2050.

Le 4 décembre 2005, de nouvelles élections présidentielles se sont tenues et le président Nazarbaïev fut réélu avec 91,15 % des voix (sur un total de 6 871 571 électeurs) selon la Commission électorale centrale du Kazakhstan. Cette estimation fut critiquée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et d’autres organisations de surveillance électorale car elle ne répondait pas aux standards internationaux des élections démocratiques. Nazarbaïev a prêté serment le 11 janvier 2006 pour un mandat de sept ans.

Le 18 mai 2007, le Parlement du Kazakhstan adopta  un amendement qui autorise Nazarbaïev à se présenter autant de fois qu’il le souhaite. Cet amendement s’applique spécifiquement et uniquement à Nazarbaïev. La disposition originale de la Constitution, qui disposait qu’un candidat ne peut se faire réélire que deux fois, reste applicable à tous les futurs présidents du Kazakhstan.

En 2010, le Kazakhstan prend la présidence de l’OSCE pour une année.

Il se fait accorder le titre de « chef de la nation » par la Chambre basse du Parlement le 12 mai 2010, un statut renforçant le culte de la personnalité, son immunité et ses prérogatives après plus de vingt ans à la tête de l’État kazakh. Une statue à son effigie est même inaugurée en plein centre  d’Ankara en juin 2010 pour symboliser les liens entre la Turquie et le Kazakhstan. La constitution a également été réformée pour rappeler une « vérité », le président est l’auteur de l’hymne national. L’empreinte de sa main « protectrice et soucieuse » apparaît sur tous les billets de banque. Elle figure aussi dans un moule en or installé au sommet d’une tour de la capitale, Astana.

En 2009, l’ancien ministre britannique Jonathan Aitken publia une  biographie du président titré Nazarbayev and the Making of Kazakhstan. Le livre adopte généralement un positionnement positif vis-à-vis de Nazarbaïev, affirmant dans l’introduction qu’il est le principal responsable du succès du Kazakhstan moderne.

Le 3 avril 2011, le président fut réélu pour un quatrième mandat avec 95,55 % des suffrages. Avant cela, le Parlement avait proposé de prolonger son mandat jusqu’en 2020. Au mois de juillet 2011, il a été admis à l’hôpital universitaire de Hambourg-Eppendorf sans que son admission et les motifs de celle-ci soient communiqués officiellement.

En décembre 2011, les émeutes de Mangystau de 2011, furent décrites par la BBC comme le plus important mouvement d’opposition au pouvoir. Le 16 décembre 2011, les manifestations dans la ville pétrolière de Janaozen dégénérèrent le jour de la fête de l’indépendance du pays. Quinze personnes furent tuées par les forces de sécurité et une centaine fut blessée. Les protestations se sont rapidement propagées aux autres villes puis se sont évanouies. Les procès qui ont suivi mirent au jour des abus et la torture pratiquée sur les détenus.

Le président Noursoultan Nazarbaïev reçut le titre national d’homme de l’année en 2012. En matière de politique d’État, le titre fut aussi accordée au président russe Vladimir Poutine et au président biélorusse Alexandre Loukachenko. Ils ont été récompensés pour la création de la Communauté économique eurasiatique et l’union douanière.

Le 25 février, le président Nazarbaïev annonce que de nouvelles élections présidentielles se dérouleront le 26 avril 2015.

Une élection présidentielle se déroule le 26 avril 2015. Le lendemain, la commission électorale centrale annonce qu’il est réélu avec 97,7 % des voix33. Le taux de participation était de 95,22 %. Selon le rapport préliminaire et le rapport de la mission d’observation des élections de l’OSCE, celles-ci se sont déroulées dans le calme en dépit des restrictions médiatiques, du manque de transparence dans le financement des partis et du nombre limité de candidats de l’opposition.

Il annonce le 19 mars 2019 sa démission, qui est effective le lendemain. Il est remplacé par le président du Sénat, Kassym-Jomart Tokaïev, qui doit assurer la fonction de façon intérimaire jusqu’à la prochaine élection. Il reste cependant à vie à la tête du Conseil de sécurité du Kazakhstan et continue à diriger le parti au pouvoir Nour Otan. Grâce à une modification de la Constitution en 2010 et à une loi votée en 2018, il dispose du statut de « Elbasy » (chef de la nation), ce qui lui garantit l’immunité judiciaire et un rôle important. Ce titre lui est cependant retiré lors du Référendum constitutionnel kazakh de 2022.

Il est présenté comme le dernier dirigeant de l’ère soviétique à quitter le pouvoir.

Entre 2019 et 2022, la capitale du pays, Astana, prend brièvement le nom de Nour-Soultan (ou Noursoultan) en son honneur.

Source : Wikipédia.

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